La Norvège met progressivement en place sur son réseau routier un ingénieux système d'éclairage qui ne fonctionne à pleine puissance que lors du passage d'un véhicule ou d'un piéton. Cette innovation oeuvre à la fois en faveur de la sécurité routière et de l'environnement. Explications.
Pour améliorer la sécurité routière et lutter contre le gaspillage énergétique, la France ne voit qu'au travers de politiques répressives comme l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles non séparées. De cette manière, estiment nos chers dirigeants, la mortalité sur les routes devrait "mécaniquement" baisser et les rejets polluants aussi, puisque les véhicules rouleront moins vite...
Rappelons qu'à ce jour, aucune étude ne prouve scientifiquement les bienfaits réels de cette mesure défendue avec ferveur par le premier ministre Edouard Philippe et que le gouvernement refuse de divulguer les résultats de son expérimentation !
Heureusement, d'autres pays ont une vision différente : certains investissent notamment pour améliorer la sécurité de leur réseau routier, domaine honteusement laissé à l'abandon en France depuis une dizaine d'années. La municipalité norvégienne de Hole, près d'Oslo, a ainsi remplacé son classique éclairage routier par un système innovant capable d'adapter son intensité lumineuse en fonction de la circulation.
Concrètement, ce dispositif élaboré par la société norvégienne Comlight est doté de capteurs de mouvements qui activent automatiquement à pleine puissance les LED des lampadaires lors du passage d'une moto, d'une voiture ou d'un vélo. Si aucun véhicule ne circule sur la chaussée, l'intensité lumineuse décroît jusqu'à environ 20% de sa capacité. Pour des raisons de sécurité et de réactivité, l'éclairage ne s'éteint jamais complètement (voir la convaincante démonstration vidéo du Youtuber Bjorn Nyland ci-dessous).
Installé sur une distance de 9 km, ce système déjà utilisé dans certains lieux publics permettrait d'économiser "2100 kWh par semaine", soit l'équivalent d'environ 30 heures d'ordinateur, 9 heures de télévision ou 47 jours de recharge de téléphone. Imaginez le potentiel si cet éclairage intelligent était déployé à grande échelle, par exemple sur les 400 000 km du réseau secondaire français que l'Etat veut limiter à 80 km/h !
Grâce aux économies d'énergie réalisées, la commune norvégienne de Hole estime de son côté pouvoir rentabiliser l'investissement en "quatre ans et demi " : des chiffres beaucoup plus attractifs que la "route solaire" de Ségolène Royal à 5 millions d'euros le kilomètre !
Cette démarche d'éclairage à intensité variable s'inscrit dans une dynamique à la fois intéressante pour l'environnement et le portefeuille. Sans compter qu'elle est tout simplement logique : à quoi bon éclairer toute la nuit des routes inutilisées ?
Très sensible à ce type de questions environnementales, la Norvège est par ailleurs le leader mondial de la mobilité dite "douce", avec respectivement des parts de marché qui atteignent 20,9% en véhicules électriques et 31,1% en hybrides en 2017. Soit moins d'une voiture sur deux vendue avec une motorisation thermique !
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