"Oui, Emmanuel Macron nous a bien dit que les 80 km/h avaient été une connerie", confirme à Moto-Net.Com Anne Héry Le Pallec, maire de Chevreuse (78), reçue vendredi à l'Elysée avec une quinzaine d'élus par un président de la République aux abois face au mouvement des Gilets jaunes... Un peu tard ? Explications.
A la veille du quatrième week-end des Gilets jaunes à Paris, Emmanuel Macron a reçu vendredi une quinzaine d'élus des Yvelines rassemblés au sein de Génération Terrain, un groupe d'élus de terrain qui se définissent comme "pragmatiques, modernes et humanistes".
Après les avoir "écouté pendant trois heures", il leur a notamment confié que les 80 km/h étaient à son avis "une connerie", au même titre que la baisse des APL (aide personnalisée au logement). Le Journal moto du Net a interrogé Anne Héry le Pallec (maire de Chevreuse) et Pierre-François Degand (maire adjoint de Villennes-sur-Seine) après leur rendez-vous avec le président de la République.
"Je pense qu'il ne parlait pas d'une "connerie" en termes d'efficacité pour faire baisser le nombre de morts sur les routes (la mesure est encore "expérimentale" jusqu'en juillet 2020, NDLR) mais d'une "connerie" sur le plan politique", nous précise la maire de Chevreuse - qui appelle par ailleurs les motards a "plus de retenue" lors de leurs arsouilles balades dominicales dans la vallée du même nom.
"Le président nous a avoué qu'il n'avait pas mesuré le coût politique de cette mesure (portée à bout de bras par Edouard Philippe, NDLR) car il estime qu'elle a contribué à alimenter la grogne des Français et à donner une mauvaise image des politiques", confie à MNC Mme Héry Le Pallec en citant Emmanuel Macron. "Il nous a écoutés pendant trois heures mais je ne sais pas s'il nous a entendus, on verra ça ce soir lors de son allocution télévisée", poursuit l'élue.
Alors si c'est une "connerie", Emmanuel Macron pourrait-il annoncer la fin des 80 km/h et le retour aux 90 ?
"Je ne sais pas ce qu'il annoncera ce soir, mais on a bien senti qu'avec un peu plus de pression, il y avait une fenêtre de tir pour les associations qui souhaitent revenir sur les 80 km/h", nous confie la maire de Chevreuse. A bon entendeur...
Le maire adjoint de Villennes-sur-Seine (78), également présent vendredi à l'Elysée pour rencontrer Emmanuel Macron, "ne sait pas si le président reviendra sur les 80 km/h, mais il a bien compris que c'était une erreur et que ce n'était pas une mesure prioritaire que les Français attendaient". C'est en effet le moins qu'on puisse dire !
"Le président nous a clairement demandé de lui parler "sans filtre" et c'est ce qu'on a fait pendant trois heures, presque comme avec un copain de bistrot", nous précise Pierre-François Degand.
"Avec mon métier (il travaille au Service de protection des hautes personnalités au ministère de l'intérieur, NDLR), je connais bien les hommes politiques... J'en côtoie depuis 25 ans et je sais tout de suite quand ils mentent et nous racontent la messe ! Avec Emmanuel Macron, ce n'est pas le cas : c'est quelqu'un de simple et direct, loin de l'image qu'il renvoie dans les médias. Contrairement à d'autres, il n'est pas dans l'entêtement et il est capable de reconnaître quand il s'est trompé et de revenir en arrière".
"En ce qui concerne les 80 km/h, je pense que si c'était à refaire il ne le referait pas", estime l'élu : "il ne se défausse pas sur le gouvernement même si on a bien compris que cette mesure n'était pas la sienne, mais il ne nous a pas dit qu'il reviendrait dessus"...
En tout cas pas avant juillet 2020, date de fin de cette "expérimentation" ? A suivre sur MNC : restez connectés !
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