Outre des innovations significatives pour la sécurité à moto (ABS et contrôle de motricité sensibles à l'inclinaison, suspensions pilotées, appel d'urgence, etc.), l'équipementier allemand Bosch travaille sur d'autres projets plus... saugrenus, comme cet inédit système de propulsion de gaz qui rééquilibrerait la moto en cas de glissade ! Explications.
Non, vous pouvez vérifier sur votre écran : nous ne sommes pas le 1er avril ! Bosch travaille réellement sur un dispositif de propulsion de gaz placé de chaque côté de la moto pour créer une force latérale capable de contrer une dérobade des deux-roues. Ce système, encore à l'état de prototype, évoque les propulseurs permettant aux navettes spatiales de se diriger dans l'espace...
Pour l'équipementier allemand, qui travaille également sur des systèmes sophistiqués de communication entre motos et voitures et des régulateurs de vitesse qui s'adaptent en temps réel aux conditions de circulation, l'idée est de pallier l'une des principales faiblesses de la moto : la précarité de son équilibre en cas de glisse d'une ou - pire - des deux roues.
"Qu'il s'agisse de feuilles mouillées, d'une trace d'huile ou de graviers sur la route et les roues commencent à glisser sur le côté quand elles ne peuvent plus exercer de force latérale suffisante dans une courbe. Dans de telles situations, les motards n'ont pratiquement aucune chance de rétablir leur moto", affirme Bosch.
"Idéalement, pour les maintenir en sécurité, il faudrait appliquer une force latérale externe supplémentaire", poursuit le groupe allemand qui évoque un "main magique" qui maintiendrait "la moto sur la bonne voie" pour décrire l'action de son usine expulseur à gaz.
Concrètement, le système s'activerait instantanément lorsque des valeurs de dérapages latéraux dépasseraient une valeur prédéterminée. Le gaz, stocké dans un accumulateur identique à ceux des airbags, s'échapperait alors via une buse "dans une direction précise" pour créer un appui latéral supplémentaire. Une sorte de contrepoids - en théorie - salvateur.
A ce stade, Bosch ne précise pas son intention d'aller jusqu'à une version commercialisable de ce projet à la limite de la science-fiction. Les obstacles à surmonter sont du reste très nombreux : outre le fait qu'il faudrait rendre le dispositif pleinement opérationnel en toutes circonstances, Bosch devrait également prouver son efficacité pour être en mesure de l'homologuer...
Autre écueil probable : le légendaire conservatisme des motards, plutôt réfractaires aux technologies intrusives sur la conduite. Surtout quand elles "sentent le gaz" ! Par ailleurs, les plus taquins ne manqueront pas de faire remarquer au géant allemand l'existence d'une alternative moins complexe et encore plus sûre : la greffe d'une troisième roue sur la moto, comme le propose désormais Yamaha avec son spectaculaire Niken...
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