Kawasaki dévoile en vidéo quelques applications possibles de son projet de moto équipée d'une intelligence artificielle. Ce programme, pour l'instant à l'état de concept futuriste, ouvre des perspectives à la fois intéressantes et vaguement inquiétantes... Explications.
Les constructeurs de motos ne pouvaient rester les bras croisés alors que se développent rapidement des voitures autonomes, promises pour 2020 par certains géants du secteur comme Volkswagen, Ford, Mercedes ou Peugeot, mais aussi le toujours à la pointe Google. Car même si les accidents mortels des voitures électriques Tesla en mode "autopilot" (semi-autonome) en a refroidi plus d'un, ce concept n'en finit pas de fasciner (lire notre Dossier spécial Systèmes de transports intelligents)...
Kawasaki n'est pas le premier à révéler son intention de produire des "motos connectées" (BMW, Honda et Yamaha collaborent déjà sur le sujet), mais le constructeur d'Akashi est à ce jour le seul à vouloir y intégrer une forme d'intelligence artificielle pour créer une véritable communication entre le pilote et sa moto (lire MNC du 9 septembre 2016 : Kawasaki planche sur une moto artificiellement intelligente).
Concrètement, le but du "Kawasaki Artificial Intelligence Project" est de créer le pendant moto de "K2000", cette voiture de fiction capable de tenir le crachoir avec son non moins célèbre conducteur, David Hasselhoff. Comme "Kitt", la star motorisée de cette série culte des années 80, la moto Kawasaki du futur serait dotée d'une intelligence artificielle lui permettant - sur le papier - d'évaluer son environnement, d'adapter certains de ses paramètres en conséquence et d'échanger avec son pilote.
Dans sa vidéo de démonstration ci-dessous, de type simulation 3D assez basique, Kawasaki dévoile les perspectives qu'un tel projet est susceptible d'ouvrir. La moto est par exemple en mesure de "comprendre" que son pilote n'aime pas rouler dans les bouchons en ville (sans blague ?!), mais surtout de le prévenir oralement de l'arrivée d'un véhicule à une intersection. Pour le coup, une vraie avancée sur le plan de la sécurité.
La balade "connectée" se poursuit sur une belle route de montagne, où le pilote demande à enclencher le mode "Sport" pour profiter du parcours sinueux. Là encore, le concept fait sens... sans toutefois totalement révolutionner la technologie actuelle. De nombreuses motos disposent effectivement de modes de conduites activables depuis le guidon, qui agissent sur l'injection, le calibrage des suspensions ou la sensibilité de l'ABS et du contrôle de traction. Et franchement, ça marche très bien comme ça !
Kawasaki présente ensuite d'autres fonctionnalités dans sa vidéo, certaines rigolotes et d'autres assez intrusives : la moto multiplie ainsi les avertissements, comme à l'approche d'un virage serré. Avec en toile de fond la possibilité qu'elle décide, toute seule comme une "grande", de la vitesse maximum pour négocier cette épingle sans risque ? Quid aussi de la confidentialité de toutes ces données collectées par cette rimbambelle de capteurs ? Imaginez par exemple que les forces de l'ordre se connectent au "cerveau électronique" de la moto pour vérifier son strict respect du code de la route...
Autre motif d'inquiétude quant à cet avenir ultra-assisté et sécurisé qui se profile via ce type de véhicules "intelligents" : la perspective - réaliste - de devoir leur céder le contrôle de la conduite (BMW imagine même une moto auto-stable !), au prétexte que l'humain est plus faillible que la machine. A ce stade, l'aspect passionnel liant depuis toujours le pilote à son deux-roues aura complètement disparu. Les Verts d'Akashi, aussi prudents que visionnaires, se gardent bien de se prononcer sur cet épineux sujet...
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.