Record d'affluence battu au GP de France : 278 805 spectateurs se sont pressés au Mans (72) pour assister à la démonstration de Jorge Martin au Sprint puis à la deuxième victoire de Marco Bezzecchi devant Martin et Zarco lors de la course principale. Fabio Quartararo, pénalisé par un souci au bras, repart frustré de ce 1000ème Grand Prix de l'histoire...
Parmi les événements marquants ce week-end au GP de France, citons le retour de Marc Marquez sur sa Honda officielle après sept semaines d'immobilisation suite à sa fracture au pouce au Portugal. Rappelons que l'espagnol avait percuté Oliveira et Martin dans une manoeuvre agressive, qui lui avait valu un double Long-Lap...
Cette pénalité - initialement infligée pour la course suivante - avait été modifiée après que Marquez a déclaré forfait pour le GP d'Argentine, changement que le n°93 et le HRC ont contesté via une procédure d'appel. La Fédération internationale de motocyclisme (FIM) leur a donné raison et annulé la sanction : "c'est normal", juge Marquez à son arrivée au Mans (72).
"J'étais d'accord avec cette pénalité car j'ai commis une grosse erreur et c'est le règlement", précise-t-il. "Mais deux jours après, elle a été modifiée et ça, ce n'est pas normal ni de ma faute : au final, la plus grosse pénalité est d'être resté chez moi trois courses d'affilée", conclut-il.
Le chef de file s'est ensuite concentré sur le deuxième point notable de ce Grand Prix de France : les essais en conditions réelles du châssis développé avec Kalex ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, le tout-puissant HRC s'est tourné vers le fabricant allemand pour élaborer un nouveau cadre pour sa RC213V, faute de trouver par soi-même des solutions.
Jamais Honda ne s'était tourné vers un tiers pour réaliser une pièce aussi importante : fût une époque où Honda aurait même préféré racheter Kalex pour accéder à son savoir-faire que subir le "déshonneur" de collaborer avec. Le HRC lui avait certes déjà confié la conception d'un nouveau bras oscillant, mais de là à sous-traiter l'intégralité du cadre…
Reste que cette stratégie - aussi dérangeante soit-elle - porte ses fruits : Marquez s'est immédiatement montré compétitif avec les deux châssis Kalex à sa disposition, au point de manquer de peu la pole position. Le n°93 - 5ème au Sprint - s'est surtout magistralement battu pour la 2ème place en course principale… avant de chuter sous pression du très consistant Martin à deux tours de l'arrivée.
Qu'importe : "je préfère perdre une course comme ça que finir dixième", assure fièrement l'octuple champion, ravi d'avoir pu renouer avec son pilotage combatif malgré des mouvements chaotiques à l'accélération. Ce nouveau cadre Kalex "ne résout pas tous les problèmes" tempère Marc Marquez. Mais le voir de nouveau piloter sur le fil est assurément un bon signal pour Honda !
Du côté du rival Yamaha, en revanche, cette cinquième course de la saison n'est certainement pas de nature à redonner le sourire… Seulement 13ème sur la grille à domicile, Fabio Quartararo est parti à la faute pendant le sprint après un freinage trop optimiste au Chemin aux Boeufs.
"On a toujours le même problème sur l'avant : je n'arrive pas vraiment à freiner comme d'habitude. Je n'avais pas de marge, c'est ça qui est frustrant : la moto ne pardonne rien, elle bouge beaucoup, alors que nous sommes loin du rythme", regrettait-il samedi soir.
Ses critiques - jusqu'ici tolérées par Yamaha - lui valent une remise en place par l'intermédiaire du grand patron européen : "quand il dit il y a 15 jours qu'on s'est tous endormis (après le GP d'Espagne, NDLR), le dimanche matin je l'appelle et lui dis : Fabio, je te préviens : toi aussi tu m'as empêché de dormir. Si tu pouvais éviter ce genre de réflexions, ça m'arrangerait", rapporte Éric de Seynes à nos confrères de RMC sport.
Éric de Seynes, patron de Yamaha Europe : "Aujourd'hui, Quartararo est un champion. Mais la compétitivité est de plus en plus exigeante. On est dans un autre monde avec de nouvelles technologies et on est retard sur certaines valeurs." #RMCLive pic.twitter.com/hBaOm5V597
— Les Grandes Gueules du Sport - RMC (@GGsportRMC) May 14, 2023
Le dirigeant français n'apprécie guère les commentaires acides de son pilote vedette et rappelle que le palmarès de la M1 incite à un minimum de pondération : "une grande partie du plateau lui dit d'arrêter de critiquer sa moto, car beaucoup aimeraient en disposer", prévient "EDS" avec une pointe de menace...
"J'ai décidé de ne plus m'énerver, car ça ne sert à rien", répond sagement le n°20, qui est revenu aux réglages de 2021 (!) pour tenter de retrouver ses sensations sur la M1. Origine de son problème ? Le surcroît de puissance apporté cet hiver sur le 4-cylindres perturbe l'équilibre de la Yamaha, au point de l'avoir rendu pointue à piloter.
Fabio le confesse : il se bat littéralement contre sa moto, au risque de finir au sol . Doit-on y voir une cause du retour de son syndrome des loges dans son bras droit ? Toujours est-il que son Arm-pump au bras droit s'est réveillé ce week-end jusqu'à gacher sa course principale.
Le n°20 termine son épreuve nationale en serrant les dents - bras gonflé et douloureux - , douleur qu'il impute au massage trop appuyé du médecin de la nouvelle structure de soins des pilotes. Rappelons que Quironprevencion remplace depuis cette saison l'ancienne clinique mobile lancée par le Dr Costa, jugée trop coûteuse par l'organisateur des Grands Prix…
"C’était un petit peu trop agressif : le kiné appuyait comme un malade sur l'avant-bras et j’ai eu mal dès la mi-course. Je pense qu’on aurait pu faire un meilleur résultat", rapporte le niçois, qui profite des nombreuses chutes pour malgré tout sauver la 7ème place.
Encore une fois mieux que rien, mais loin du compte : Fabio est à 45 points du leader Francesco Bagnaia, qui est tombé au Mans et voit revenir sur lui l'autoritaire vainqueur Marco Bezzecchi !
Record d'affluence au GP de France 2023 |
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Vendredi (essais)
Samedi (qualifs et sprint)
Dimanche (course principale)
Things got heated at Le Mans!
Another massive twist to the #MotoGP title picture as @PeccoBagnaia and Maverick Viñales made contact and crashed out of podium contention at #GP1000 #FrenchGP pic.twitter.com/CISG72pAMP
— MotoGP (@MotoGP) May 14, 2023
Marco Bezzecchi - Ducati VR46 : "Fantastique ! J'ai tout de suite vu que j'étais rapide. Au début, je ne voulais pas trop mettre d'appuis ni de température sur le pneu avant. J'essayais de dépasser dès que j'étais derrière pour éviter ce phénomène. Puis, quand je me suis retrouvé devant, je me suis dit "d'accord : tu as le champ libre maintenant !", et j'ai essayé de pousser. J'ai juste essayé de rester calme et concentré, de ne faire qu'un avec ma moto. Les émotions en coupant la ligne étaient incroyables : je gagne enfin sur le sec (il s'est imposé en Argentine sur piste humide, NDLR). Sur le mouillé, c'était bien, mais sur le sec c'est encore mieux parce que c'est plus fun !".
Jorge Martin - Ducati Pramac : "Après être redescendu à la 10ème place, j'ai essayé de mettre en place mon rythme et de revenir lentement dans le groupe de tête, sans trop solliciter le pneu avant. Ensuite, quand j’ai rejoint le groupe de tête, j’ai eu une grosse, très grosse, bataille avec Marc (Marquez, NDLR). J’ai vraiment apprécié, parce que je pense que c’était le moyen, disons, de résoudre nos problèmes de Portimao ! Marc était agressif, mais nous nous donnions tous les deux de l’espace pour que cela reste correct. Finalement, je l'ai dépassé à un endroit où je pensais qu’il avait un peu de mal. Puis, il a fait une erreur et je me suis détendu. Je suis heureux de ce podium, mon premier de la saison (en course principale, NDLR). C’est sûr que j’ai été rapide dans le Sprint, mais le podium du dimanche compte beaucoup".
Johann Zarco - Ducati Pramac : "C’était cool, vraiment. J’ai été proche du podium toute la course, mais j’ai eu un petit coup de mou à cinq tours de la fin. Alors je me suis efforcé de reprendre un peu mon souffle pour refaire un petit "push" et être au plus proche de Marc et Jorge. Jorge a mis la pression et Marc a perdu l’avant pour de bon… Et ça m'a fait un podium assuré !".
Fabio Quartararo - Yamaha officielle : "Malheureusement, ce n’était pas la course que j’espérais… J’ai eu un problème physique juste avant la course : j'ai subi un traitement pour mon bras et c’était un petit peu trop agressif. J’ai eu mal dès la mi-course, sans cela je pense qu’on aurait pu faire un meilleur résultat. Peut-être pas un podium, mais Top 5 je pense que ça aurait été possible. Le côté positif, c'est que nous commençons à retrouver un petit peu de feeling sur la moto, donc nous avons décidé de ne plus rien toucher. Nous sommes repartis sur une base de réglages 2021-2022, maintenant c’est à moi de faire le job. Félicitations à Johann : c'est cool de voir un français sur le podium au Mans, même si moi aussi j'aurais bien voulu y être !".
La prochaine course MotoGP - le Grand Prix d'Italie - est prévue du 9 au 11 juin au Mugello : trois semaines de pause bien méritées qui vont notamment permettre de panser les nombreuses plaies observées après seulement cinq manches. Restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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