La première série de tests MotoGP sur le circuit de Mandalika (Indonésie) tournent à l'avantage de Pol Espargaro sur la Honda officielle, avec 0,014 sec d'avance sur Fabio Quartararo. Le champion du monde en titre se dit pourtant insatisfait de sa Yamaha malgré la faiblesse de cet écart. Explications.
L'intersaison du MotoGP s'est terminée ce dimanche sur le tracé indonésien de Mandalika - nouveau circuit pour les pilotes de la catégorie reine - avec d'importantes améliorations par rapport à la première journée sur une piste très sale. Le top 10 se tient sous la barre des 1'31.500 (voir le classement combiné ci-dessous), soit presque une seconde et demie plus vite que la pole World Superbike 2021 en 1'32.877.
Pol Espargaro repart avec la pendule de référence en 1'31.060 : de quoi redonner le moral au catalan, enchanté des progrès réalisés par le HRC sur la stabilité et la vitesse de sa RC213V d'usine.
A l'inverse, Fabio Quartararo qui le talonne en 1'31.074 avait la tête des mauvais jours à son départ d'Indonésie… "J'espérais une plus grande amélioration", souffle - souffre - le champion du monde MotoGP qui regrette l'absence de gains de puissance et de motricité sur sa Yamaha 2022. "On espérait une meilleure vitesse de pointe, mais c'est exactement la même : c'est sincèrement décevant de n'avoir aucun progrès avec autant de temps pour faire évoluer le moteur".
"Sur n'importe quelle piste, on a toujours en moyenne 10 km/h de moins : que la ligne droite fasse 100 m ou 1 km, c'est minimum 10 km/h, parfois plus", s'agace le "Bon 20" français qui note aussi d'un mauvais oeil la progression continue des autres constructeurs…
Ducati fait sensation avec son décrié système de variateur d'assiette, désormais aussi activable en course à l'avant (en action ci-dessus), Honda semble revenir aux affaires avec sa RCV profondément remaniée et un Marc Marquez a priori capable de tenir la cadence (9ème au combiné à Mandalika). Même Aprilia et KTM semblent mieux préparés que Yamaha pour attaquer cette nouvelle saison MotoGP !
Cette - lourde - critique du n°20 envers Yamaha n'est pas nouvelle : Fabio se plaint en réalité depuis la saison dernière du manque de performances du 4-cylindres en ligne d'Iwata. Au point même d'en avoir fait un critère essentiel pour la reconduction de son contrat avec Yamaha, qui expire fin 2022 !
"J'attendais davantage, je l'ai déjà dit et répété, et c'est pour cette raison que mon avenir est ouvert : je dois étudier quelle sera la meilleure option pour moi", répète-t-il en direction des dirigeants de Yamaha alors que son manager Eric Mahé avait déjà fait savoir l'automne dernier "qu'aucune porte n'était fermée" pour 2023.
Autrement dit : la nouvelle pépite de Yamaha pourrait déjà filer chez la concurrence faute d'obtenir satisfaction! Scénario catastrophe pour le constructeur japonais, qui capitalise énormément - voire exclusivement - sur le prodige français pour rester dans la course au titre...
Confronté aux départs de Rossi et Viñales, Yamaha est conscient que ni l'expérimenté Andrea Dovizioso (19ème au combiné de ces essais) ni le débutant Darryn Binder (dernier) n'occuperont les premiers rôles. Quant à Franco Morbidelli, coéquipier de Fabio, son retour au sommet doit se confirmer : l'italo-brésilien - en retrait depuis son opération aux ligaments l'été dernier - termine ces tests cinquième à 0,356 sec.
"Fabio est notre première priorité", ne cache pas le directeur du team officiel Yamaha : "nous sommes en contact avec son management presque quotidiennement pour trouver un accord dès que possible", indique Massimo Meregalli qui espère faire rempiler sa recrue pour "les deux prochaines années, voire plus".
Fabio Quartararo est donc dans une position avantageuse et il le sait : "je ne peux rien faire de plus : je suis à 100% à chaque fois que je suis en piste", assure-t-il en renvoyant la balle à son employeur. En clair : si les résultats ne suivent pas, inutile de l'incriminer !
"Quand je prends la piste, c'est pour aller à la guerre : j'espère que c'est la même chose quand Yamaha veut trouver quelque chose ", balance carrément le n°20 sans prendre de gants pour exprimer ses doutes. "Mais comme je l'ai déjà dit, je serai toujours à 100%", tempère-t-il.
Gare effectivement aux propos trop vifs… Car certes, sans le talent de Fabio, Yamaha ne serait pas champion du monde. Mais sans la confiance de Yamaha, le jeune niçois n'aurait pas pu se révéler en catégorie reine. "El Diablo", rapide mais inconstant en Moto3 et Moto2, n'avait en effet signé que quatre podiums dont une victoire de 2015 à 2018 : rien qui permettait d'envisager que le MotoGP serait à sa botte trois ans plus tard !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
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16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
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25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
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