Rencontre avec deux professionnels de la sphère Harley-Davidson : Michel Borie, concessionnaire, et Fabrice Roux, éditeur, dans le cadre de notre Dossier spécial Harley-Davidson.
Rencontre avec deux professionnels de la sphère Harley-Davidson : Michel Borie, concessionnaire, et Fabrice Roux, éditeur.
DOSSIER SPECIAL HARLEY |
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Avec ses 60 ans d'existence, la concession de Michel Borie est la plus ancienne de la marque en France. Depuis 1946 très exactement, car Michel Borie a suivi les traces de son père, lui-même passionné de "Harley". Michel connaît parfaitement ses motos et analyse fort bien l’évolution de la marque.
Michel Borie, une concession très "famille"
"C’est vrai que dans la gamme, il y a certains modèles européanisés comme les VRod ou les Buell. Mais on ne peut pas dire pour autant qu’ils aient gommé le rêve américain. En venant en Europe, ils ont quand même changé leur fusil d’épaule mais sans vouloir à tout prix imposer un véhicule américain. Ils ont décidé de s’implanter durablement sur notre continent en se disant : OK, on va voir d’abord ce que veut le motard européen. Cela vaut pour la Dyna qui est une Harley mais pour l’Europe. Aussi pour les Sportster. Et bien sûr les VRod. Mais tout ça est historique. Il faut se souvenir qu’à la base, les Sportster étaient un moyen, dans les années 50, de contrer les motos anglaises, avant même les japonaises. Donc un pur esprit moto".
Piloter Harley, une affaire de générations ? "On a pas mal de gens qui avaient cessé de faire de la moto pour des raisons de famille et qui reviennent chez nous car c’est un rêve de gamin. La chance d’Harley, c’est que la super sportive est montrable du doigt car c’est toujours cool comme machine", lâche Michel en souriant.
La concession respire la convivialité avec, notamment les permanences du "chapter" le samedi après-midi. "Moi, je sais que les gens qui viennent chez moi, ils veulent pas aller dans une cathédrale. Ici, on joue la carte humaine et conviviale" souligne encore Michel.
Le fait qu’Harley soit, aux yeux de certains, une marque chère voire luxueuse n’effraie pas ce concessionnaire connu comme le loup blanc dans l’univers Harley. "C’est comme BMW ou Ducati ! Aller chez Harley, c’est acheter une moto chère. D’ailleurs, la marque a fait ce choix-là. A cylindrée égale, on est en moyenne 20% plus cher même si avec l'effort porté récemment sur les roadsters, cette différence a diminué de 10%. Mais sur l’entretien, Harley est en tête".
Concernant les - indispensables - accessoires, l’homme d’Ivry revendique là aussi une position "naturelle" : "venir chez nous, c’est forcément prendre des options et le client fait souvent ce choix. Je ne veux pas dire que c’est un style de vie en Europe, mais aux États-Unis, c’est comme ça. Là-bas, c’est la moto nationale !"
Fabrice Roux, éditeur de magazines spécialisés
Fabrice Roux est directeur de publication des éditions 6Pack Publishing, existant depuis 1991 et se déclarant "leader" de la presse Harley-Davidson et custom en France. Cette maison d’édition fabrique également la newsletter du HOG (voir plus loin), laquelle est envoyée tous les deux mois à tous les nouveaux possesseurs des machines américaines. Si son avis est forcément un peu "orienté", Fabrice est néanmoins un vrai connaisseur.
Moto-Net : Quelle est la recette de Harley pour se renouveler ?
Fabrice Roux : Que ce soit avec Buell ou avec les V-Rod, Harley-Davidson souhaite faire évoluer son image et rajeunir sa clientèle. Nombre de nouveaux modèles sont directement inspirés des modèles customisés par les professionnels ou les particuliers. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : depuis ses début, la marque s’est toujours inspirée des "customisations" réalisées par ses clients pour faire évoluer ses propres modèles.
Moto-Net : Où se trouve la tendance actuelle du custom ?
F. R. : Aux États-Unis, où ce phénomène a été relancé par toute une nouvelle génération de préparateurs. Le plus connu est Jesse James. C’est une véritable star aux USA, avec son émission télévisée Monster Garage, qui est d’ailleurs diffusée en France sur AB Moteurs. Les produits dérivés de sa marque, comme les t-shirts West Coast Choppers, se vendent à des milliers d’exemplaires dans tous les supermarchés. En fait, il apporte un nouveau look et un nouvel esprit au mouvement biker. Il écoute du rap, s’habille façon gangsta et les jeunes s’identifient complètement à lui. Les journaux lui prêtent même une liaison avec Sandra Bullock !
Moto-Net : On n’est plus dans la moto mais dans le people !
F. R. : C’est sûr, mais c’est croustillant pour les médias et ça plaît au grand public ! Par exemple, Brad Pitt est passionné par les préparations Harley. Il achète les motos qui gagnent les concours aux États-Unis et la télévision est dorénavant présente sur les plus gros rassemblements HD ! C’est de là qu’il faut attendre le second souffle de la vieille marque américaine, une fois de plus boostée par ses clients !
Moto-Net : Au fait, c’est quoi pour toi, une vraie Harley : un VRod, une Buell, une ElectraGlide, une Softail ou une 883 ?
F. R. : Un peu de tout ça... Pour certains, ce n’est pas une Buell. Pour d’autres, ce n'est pas un V-Rod ! Les puristes ne jurent que par les moteurs en fonte. Surtout pas les moteurs twin-cam, ni évolution. Chacun trouve son plaisir la où il veut ! C’est vrai que Buell est à part, donc par vraiment Harley. Avec cette marque, elle peut faire des sportives, des roadsters, des trails... mais pas des Harley ! Mais tous les autres modèles estampillés HD, à mon avis, respectent bien l’esprit. De là à ce qu’ils fassent des vélos, des scooters ou d’autres produits dérivés... Pourquoi pas ! Après tout, ce n’est que du business ! Je ne pense pas, mais on ne sait jamais !
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