Fruit de la collaboration de Ludovic Lazareth avec le concessionnaire Yamaha de Nice, ce Tmax entend réconcilier définitivement les motards avec le plus canaille des scooters... Premier contact avec un engin aussi attachant que pertinent !
On connaissait déjà les Tmax Hyper Modified commandés par Yamaha auprès de plusieurs préparateurs de renom comme l'Allemand Marcus Waltz, l'Américain Roland Sands ou le Français Ludovic Lazareth.
Hormis le magnifique engin complètement dépouillé de Sands, nous avions été relativement déçus par des modifications certes belles, mais purement esthétiques. Seule la proposition de l'américain avait fait l'objet d'une vraie réflexion autour du concept même de scooter.
Mais pour autant, si l'engin imaginé par Sands est certainement amusant à piloter, il est inadapté à un usage quotidien avec son absence totale de rangement et son réservoir minuscule.
Une vraie alternative
Le Yamaha Tmax Transformer aujourd'hui à l'essai sur MNC est une initiative personnelle du concessionnaire Yamaha de Nice, Jacques Onda (eh oui, ça ne s'invente pas !), qui a confié le projet à Ludovic Lazareth, préparateur reconnu pour la qualité de son travail.
Objectif : obtenir un Tmax plus léger (donc plus sportif) avec moins de protection pour ressentir la vitesse tout en conservant les aspects pratiques du scooter. Ainsi est né le Tmax Transformer, sorte de scooter "roadsterisé"...
Jacques Onda, ancien pilote du championnat du monde 250 dans les années 80, est sans doute l'un des plus grands artisans du succès du Tmax en France. Dès 2001, il perçoit le potentiel sportif de ce scooter hors normes lors de virées crapuleuses dans l'arrière-pays niçois avec des amis motards... qu'il met à l'amende !
C'est également lui qui persuade Marc Fontan de créer une catégorie scooter au Moto Tour pour prouver ses dires. A l'heure actuelle, le Tmax représente 60% des ventes de plus de 125 cc dans ses deux concessions.
Un concessionnaire éclairé
Jacques Onda n'entend pas faire fortune avec ce Tmax Transformer : malgré un prix de 15 000 euros, le concessionnaire niçois assure qu'il ne gagne pas d'argent et qu'il aurait même tendance à en perdre, vu le prix des pièces et les heures de montage.
Mais, outre le buzz qu'il génère, ce projet a pour but de faire évoluer les mentalités du motard "moyen" ainsi que des décideurs de chez Yamaha... pour obtenir à terme, pourquoi pas, un Tmax naked sous la barre des 10 000 euros, par exemple !
Le Transformer sublime les qualités du Tmax 530 grâce à ses 10 kg de moins sur la balance. Ce poids a principalement été gagné par la suppression de toute la face avant, ce qui inclut les optiques, tout le tablier et ses deux vide-poches ainsi que le pare-brise.
L'échappement Akrapovic titane participe à la réduction de poids mais surtout, abaisse et recule légèrement le centre de gravité. La batterie a notamment été déplacée : de l'intérieur de la face avant, elle a migré sous la selle du Transformer, sans empiéter toutefois sur l'espace du coffre.
Le résultat se ressent immédiatement dans le train avant, encore plus vif et facile sans rien perdre en stabilité.
Une bonne gueule de roadster...
Tous les motards croisés durant cet essai se font berner : alors qu'ils auraient, pour la plupart, ignoré un Tmax classique, ils saluent tous d'un petit signe le Transformer avec sa face avant de roadster et son phare de FZ8 surmonté d'un petit saute-vent.
Le tableau de bord d'origine est conservé et parfaitement intégré dans les carénages dessinés et produits par Lazareth. Les pontets, le guidon et les rétros sont tous issus de la gamme moto de Rizoma. Les marchepieds sont conservés mais raccourcis : on ne peut plus étendre ses jambes comme sur les autres maxiscooters.
... avec de vraies sensations !
Ceux qui regrettent la disparition des deux petits vide-poches du Tmax se consoleront avec ce nouveau vide-poches qui vient prendre place entre les jambes du pilote. Malheureusement, ce dernier alourdit un peu la ligne de l'engin dans sa vue de profil.
Même avec une bulle dite sport, le Tmax 530 est un engin efficace mais qui tend à lisser la sensation de vitesse. Cela peut d'ailleurs s'avérer dangereux pour le permis, car on a vite tendance à dépasser sans s'en rendre compte les 50 km/h légaux en ville.
Le Transformer est plus généreux en sensations, au même titre qu'un roadster classique... avec les mêmes défauts : protection nulle contre le froid et les intempéries. Mais n'oublions pas que le projet émane du concessionnaire Yamaha de Nice, où le temps est particulièrement clément !
L'automatisme mis à part, force est de constater que le Transformer se rapproche vraiment d'une moto : le châssis et le freinage n'ont rien à lui envier.
L'efficacité routière est bien au rendez-vous tout en conservant la partie arrière du Tmax et son fameux coffre, qui, s'il n'est pas le plus spacieux de ceux des maxiscooters, n'a pas d'équivalent chez les roadsters - Aprilia Mana ou Honda NC 700 S comprises.
Encore plus près de la moto
Pour les motards "purs et durs", le Transformer restera avant tout "un vulgaire scoot'" et les scootéristes les plus obtus lui reprocheront son manque de protection.
Mais plus que tous les autres Tmax Hyper Modified, ce Transformer défriche une nouvelle voie vers laquelle Yamaha ferait peut-être bien de s'engouffrer.
Pour l'instant, le mode de production artisanal et la grande qualité des pièces qui le composent (Lazareth, Rizoma, etc.) ne permettent pas au Transformer de s'afficher sous la barre des 15 000 euros. Mais avec la standardisation des pièces et à une échelle industrielle, quisait si les Bleus ne pourraient pas proposer un Tmax naked entre 9 000 et 10 000 euros ?
Merci à Yamaha Nice |
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Et pour ceux qui ne veulent pas attendre, comptez un bon mois de fabrication avant de recevoir votre Transformer. Mais à ce prix et dans ces délais, vous pourrez le personnaliser comme bon vous semble !
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