Essai AK Premium : le maxiscooter Kymco offre le max de tech

Entre son arrivée sur le marché en 2017 et fin 2022, le AK 550 s’est immatriculé à 2699 exemplaires en France (457 + 459 + 516 + 575 + 396 + 296). Sur les trois premiers mois de l’année 2023, il n’a généré que 44 immatriculations... Mais ce score va rapidement et copieusement gonfler dans les semaines à venir !

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Non, le maxiscooter Kymco n’atteindra jamais les stratosphériques volumes de sa cible, la référence Tmax. Le succès du "top" modèle Yamaha est tel qu’il se hisse fréquemment en haut des ventes de gros cubes (motos et scooters de + de 125 cc). C’était le cas en 2012, 2013, 2015... et en 2022 avec un nouveau record de ventes porté à 5621 immatriculations.

Pour attirer le maximum de - motards - français, le nouveau maxiscooter Kymco la joue fine... en jouant les gros bras ! Un peu plus puissant que le Tmax (le bicylindre Kymco développe 50,3 chevaux d’origine, mais peut être bridé à 46 ch si besoin pour les permis A2), le nouvel AK se veut aussi plus GT.

La manœuvre apparaît habile car ce faisant, Kymco revendique la place laissée vacante par le Honda SW-T600, le BMW C650GT et le Suzuki Burgman 650 surtout. Les lecteurs MNC Premium - qui, on les remercie tous, soutiennent activement leur journal moto préféré - se souviennent que le maxiscooter d’Hamamatsu réalisait en France un bon millier d’immats sur ses belles années.

Selon Stéphane Goeury, directeur général de Kymco Lux (filiale qui distribue les scooters et quads en France, Belgique et Luxembourg), la clientèle de maxiscooters affectionne particulièrement le haut de gamme. Comme les amateurs de maxitrails ou de sportives en somme !

Inutile donc selon notre interlocuteur, de conserver dans le catalogue un AK 550 "de base". Le constructeur taïwanais met le paquet sur le Premium... D’où son changement de nom, exactement ! Moto-Net.Com en prend les commandes entre Marseille et Avignon...

Points forts du Kymco AK550 Premium

• Tarif (Vs Tmax surtout)

OK, le tarif de 10 990 euros proposé par Kymco est un prix de lancement qui cessera le 1er août 2023. Le nouvel AK Premium aligne ainsi son "premier" prix sur celui du Tmax... de 2017 qui s’affichait à 11 000 euros, l’année de sortie de l’AK 550 ! Or en six ans, le maxiscooter de Yamaha a subi une inflation galopante. Mais il l’a assumé et a assuré même !

Pour mémoire, le Tmax s’affiche aujourd’hui sur site officiel Yamaha Motor France à partir de 13 500 euros. Or le maxisoot s’arrache en concession (puis des mains des proprios au feu rouge, hum) ! Il s’agit ni plus ni moins de la meilleure vente de grosse cylindrées en 2022... si l’on exclut le duo de maxitrail maxicher de R1250 GS "tout court" et Adventure !

Même lorsqu’il augmentera de 1000 euros, flirtant alors avec la barre des 12 000, l’AK Premium demeurera donc un bon plan comparé au maxiscooter préféré des français. Il devrait également être moins cher à assurer que les Tmax et X-Adv très convoités des voleurs.

Afin de rassurer le chaland qui ne connaît pas nécessairement la marque et son histoire (fournisseur de Honda à ses débuts, elle collabore aujourd’hui avec Kawasaki et BMW), Kymco garantit ses maxiscooters pendant cinq ans, contre deux seulement pour Yamaha. Nah !

• Riche dotation de série

L’écart tarifaire entre cet AK et le Tmax est plus grand qu’il n’y paraît puisque le scooter désormais "Premium" de Kymco propose un équipement très complet, au même titre que la version "Tech Max" du Yamaha, facturé actuellement 15 600 euros en raison de l’ajout de la bulle électrique, du régulateur de vitesse, des poignées et selle chauffantes, des commodos rétroéclairés et du réglage de l’amortisseur.

Malgré un tarif inférieur de 4600 euros (3600 passé juillet prochain), l’AK Premium embarque aussi une bulle réglable électriquement qui se déplace sur 8,5 cm en tout et se place à la hauteur optimal d’un petit coup de pouce : en bas pour respirer l’été, en haut pour se protéger les mauvais jours, entre les deux pour être déventé sans avoir la vue perturbée par le sommet de l’écran.

Surpris par les faibles températures marseillaises en ce début de printemps et ce début de test, le Journal moto du Net apprécie la présence de poignées chauffantes qui réchauffent efficacement notre paire de gants d’été, dès le premier niveau de chauffe (sur trois au total).

Premier scooter de sa catégorie à avoir intégré un système de navigation embarqué, le AK 550 reçoit en 2023 une version redessinée de son tableau de bord, visant à rendre les nombreuses informations plus lisibles... Mauvaise pioche hélas, les deux écrans digitaux externes pêchent toujours d’un manque de luminosité, par grand soleil.

La lucarne centrale en couleurs dédiée à l’application Noodoe se montre plus brillante, mais plus petite aussi. Elle est d’ailleurs inutile pour ceux qui, comme MNC, testent rapidement ce scooter et n’ont donc pas téléchargé l’appli qui nécessite de créer un compte pour bénéficier - gratuitement - de ses services.

Dommage que Kymco n’ait pas fourni à son maxiscooter la même dalle TFT couleurs de 6 pouces que sur le tricyle CV3... Dans ce domaine, la référence Yamaha fait encore mieux avec son écran géant de 7 pouces (!) depuis le lancement de sa toute dernière "génération connectée" de Tmax !

Quelques bizareries décontenancent de prime abord sur ce scooter... Comme le code couleur choisi pour le témoin d’antipatinage TCS qui paraît inversé : vert pour signifier qu’il est inactif, orange quand on l’enclenche ! De même, le warning est jumelé avec le démarreur, tandis que le coupe contact se cache derrière le même commodo droit, en face du levier de frein.

L’AK Premium se distingue aussi de son prédécesseur grâce à une évolution de sa "Smart-key". Le nouveau maxisoot embarque le système sans clé inauguré sur le CV3, plus commode à employer que la précédente version, de l’aveu même du porte-parole de la marque en France. Un simple appui sur la grosse touche placée au milieu du guidon suffit à réveiller le scooter.

Les "commuters" aux longs cours qui empruntent quotidiennement de longues portions de voies rapides - mais pas trop, gaffe au radars ! - seront ravis d’apprendre que l’AK Premium s’équipe de série d’un régulateur de vitesse, aussi utile que facile à manier grâce à ses larges touches sur le commodo gauche.

• Comportement - très - dynamique

Ce point fort sera particulièrement apprécié des motards, les vrais ! Ceux qui s’éclatent sur des roadsters hargneux voire des super sportives le week-end, s’évadent à bord de luxueuses GT ou des maxitrails maxiperformants en vacances... s’ébattent en "maxi" scoot la semaine, potentiellement cet AK Premium qui arrache le bitume (on parle bien de scooter !) et tient parfaitement la route.

Calé à 270°, le bicylindre à plat de 550,4 cc ne sonne pas comme le Tmax d’origine... et ne hurle surtout pas comme de trop nombreux Yamaha croisés dans nos rues ! La sonorité "gentiment grondante" que le maxiscooter partage avec son cousin CV3 contente l’utilisateur, sans contrarier ses concitoyens.

Contrairement à Yamaha, Kymco a choisi de ne pas se plier d’origine à la législation européenne qui limite l’accès des nouveaux permis moto (A2) à des engins de moins 35 kW, soit 47,5 chevaux. Avec ses 50,3 chevaux donc, l’AK Premium dispose d’une fort belle allonge et accroche sans souci les 180 km/h sur du plat... et sur "autobahn, naturlich".

La puissance du moteur est bien mise en valeur par le répondant instantané du variateur et par la transmission finale par courroie sans entretien et plus fine que sur l’AK 550 afin d’en limiter le bruit. Moins coupleux (-3,2 Nm) et plus lourd (+18 kg tous pleins faits) que le Tmax en revanche, l’AK Premium semble décoller un soupçon moins vite. Les prochains duels au feu - et sur MNC, pourquoi pas ? - départageront les deux concurrents !

Contrairement au CV3 fermement posé sur ses trois appuis (avec ses 285 kg TPF !) , l’AK Premium intègre un antipatinage qui bride le moteur lorsque le grip vient à manquer. Pour avoir joué sur un parking en terre, MNC peut certifier que la roue arrière reste sagement dans l’axe. Les plus anxieux pourront aussi enclencher une cartographie "Rain" plus douce et limitée à 38,7 ch...

La confiance règne aussi au freinage, malgré un léger manque de progressivité ressenti par MNC au levier droit : timides dans un premier temps, les étriers Brembo à montage radial - "por favore !" - saisissent ensuite plus brusquement la paire de disques. Plus dosable mais moins puissant, le frein arrière permet d’assoir le scooter et de ménager l’éventuel passager.

Question sécurité active, l’AK Premium complète son arsenal par une nouvelle centrale Bosch 9.1 dite intelligente qui pilote une nouvelle fonction de "Cornering ABS", renommé AIBS par Kymco. Quasiment imperceptible au levier, l’électronique tempère effectivement la prise de frein lorsque la machine est très "anglée". Car elle peut l’être !

Aux diapasons (huhuhu) avec la référence du marché, le Kymco reçoit deux grandes jantes de 15 pouces et de sportifs Dunlop GPR100 (120/80 et 160/60, comme le Tmax) qui collent à la route (sèche, du moins). Légère à basse vitesse, la direction est agréablement neutre à toutes allures et il suffit d’un petit coup de hanche pour balancer le scooter dans les ruelles ou successions de virages.

La fourche inversée de 41 mm permet d’entrer fort en courbe, le chassis alu et la profonde garde au sol autorisent de belles vitesses de passage et l’amortisseur arrière cale rigoureusement le scooter en sortie de virage. Un peu trop ?

Points faibles du Kymco AK550 Premium

• Confort perfectible (amorto et selle)

C’est le seul défaut dynamique que Moto-Net.Com ait repéré sur cet AK Premium lors de notre roulage d’une centaine de kilomètres : la sportivité revendiquée et héritée par l’AK 550 premier du nom reste trop présente pour un AK Premium dont les responsables Kymco en France vente son caractère plus GT...

Certes le maxisooter tient la route, mais il tape un peu trop sur les pavés et sur les dos d’ane... voire dos de dromadaire dans certaines municipalités ! L’absence de biellettes au niveau de la suspension arrière peut expliquer ce manque de progressivité : pour résister aux assauts du moteur et aux mouvements à hautes vitesses, le Kymco est réglé un peu dur.

Cette sensation est accentuée par la selle dont la proue étroite - afin de permettre aux conducteurs d1’,70 m de poser les deux talons par terre - est extrêmement dure... Une fois lancé, le pilote peut se reculer jusqu’au dosseret qui glisse facilement sur trois positions. La selle gagne en moelleux mais aurait pu s’élargir davantage pour accueillir les larges séants.

Les grands motards apprécieront de pouvoir se détendre les jambes en lançant leurs pieds loin devant, contre le tablier... qui laisse filer de légers courants d’airs au niveau des mollets. Or ces derniers ne peuvent être rentrés et encore moins joints, à cause du gigantesque pont central.

MNC doit attribuer un bon point à cet AK tout de même en termes d’agrément de conduite : l’absence de vibrations, que le moteur tourne tranquillement au ralenti ou mouline sévèrement pour doubler un camion sur voie rapide. C’est l’avantage du gros-bi sur les moyens-monos !

• Look plus Sport que GT

Selon l’argumentaire avancé par Kymco, l’AK Premium dispose comme "avantage, un design plus consensuel plus en adéquation avec les attentes en la matière de la clientèle GT". Moto-Net.Com n’est pas d’accord et l’expirme d’autant plus facilement que le constructeur taïwanais se contredit lui-même... Un peu, si !

Si le clip promotionnel du AK Premium publié sur les réseaux par Kymco France s’ouvre sur deux images d’avion, dans le but sans doute d’évoquer un homme qui voyage en classe affaire (ou premium...), il enchaine rapidement sur l’entrainement d’un triathlète, le sportif par excellence !

Par rapport au 550, le Premium a pris des épaules pour mieux protéger son utilisateur certes, mais l’allure générale du maxiscooter demeure très sportive, pour ne pas dire agressive ! Ses phares à LED acérés sont toujours surplombés d’un habillage semblables à d’épais sourcils froncés, et dominent comme une paire de mandibules prêtes à pincer les piétons...

En comparaison, la dernière génération de Tmax sortie l’an passé, avec ses fines optiques avant et son carénage plat, parait plus inoffensif que l’AK47 AK Premium... Un comble pour le maxiscooter qui veut faire l’intérieur au Yamaha avec un placement davantage GT. Et en parlant d’intérieur...

• Grand coffre... mais pas géant

Oui, l’AK Premium réserve un peu plus de place à son utilisateur que ne le fait le Tamx : casque intégral pour le maxiscooter Yamaha, "intégral et mini-jet" dans le AK550 d’après Kymco, un brin optimiste sur ce coup-là. MNC met au défi les taïwanais de placer un intégral et un petit casque supplémentaire (fut-il de vélo) dans leur AK.

Totalement tapissé de moquette et pourvu d’une pratique loupiotte, le coffre de l’AK Premium n’atteint pas les volumes des soutes contenues dans les Burgman et Silverwing ou SW-T d’antan. Pour rouler à deux, il faudra donc prévoir l’achat d’un Top-case. Pas top pour un GT ?

Le Kymco propose également une boite à gant placée au niveau du genou droit du conducteur qui permet d’y glisser une paire de gants - contrat rempli - ou un paquet de cigarettes une vaporette et ses recharges "ventre plat", "nuit tranquille" ou "poumon d’alpiniste"... Hum.

Petite critique, constructive comme toujours chez MNC : pour pouvoir alimenter son téléphone (16 cm de haut) au moyen de la prise USB cachée tout au fond du compartiment, Moto-Net.Com devait l’incliner avant de rabattre le couvercle... Les smartphones étant de plus en plus grands, Kymco doit veiller à ce que son prochain "AK Premium +" bénéficie d’une boite plus profonde encore !

Question contenance toujours et enfin, le réservoir de 14,5 litres (un demi litre de moins que le Tmax) doit permettre de parcourir 315 km... à condition que la consommation moyenne de 4,6 l/100km estimée par le constructeur soit tteinte par l’utilisateur.

Ce dernier point ne devrait pas poser de problème : à la fin de cet essai mené à bon rythme sur des routes valonnées, l’ordinateur de bord indiquait 4,9 l/100km. Attention, la consomation moyenne ne s’affiche que si l’on consulte les trip A ou B, mais pas l’odomètre total !

Points clés statiques du AK 550

• Allure de maxiscooter athlétique
• Fournisseurs prestigieux : Brembo, Bosch, Dunlop...
• Instrumentation complète, mais pas totalement à jour
• Commodos ergonomiques (cliquetis des clignos d’un autre temps)
• Coffre de taille respectable, mais un seul casque
• Equipement de série sans faille
• Béquille centrale facile à déployer, pas (besoin) de système antivol
• Prix - presque - raisonnable, garantie 5 ans (assistance 2 ans)

Points clés dynamiques du AK550

• Allonge moteur qui compense le léger embonpoint
• Sonorité du Twin gratifiante sans être génante
• Train avant qui séduire les motards
• Selle un peu étroite, amortisseur un peu ferme
• Partie-cycle rigoureuse, garde au sol généreuse
• Freinage puissant qui exige un peu de doigté
• ABS sur l’angle et antipatinage (voire mode pluie) sécurisants
• Bulle réglable électriquement, au centimètre près