Conscient que la course moto pourrait être attaquée si le réchauffement de la planète s'accélérait, le président de la FFM, Jacques Bolle, donne quelques pistes sur l'avenir de la moto électrique en compétition en France. Interview.
"Parfaitement conscient" que la course moto figurerait parmi les activités emblématiques "les plus attaquées" si le réchauffement de la planète s'accélérait, le président de la Fédération française de moto (FFM), Jacques Bolle, a donné quelques pistes sur l'avenir de la moto électrique en compétition en France.
Deux ans après le Grenelle de l'Environnement, quels sont vos projets pour faire face à certaines menaces qui planent sur les sports mécaniques ?
Jacques Bolle, président de la FFM : Nous sommes parfaitement conscients de figurer parmi les activités emblématiques les plus sensibles. En fonction de l'évolution sociétale, un gouvernement radical pourrait un jour décider d'interdire les courses de motos ou de voitures. Je crois qu'il est du rôle des présidents de fédération d'anticiper. Il faut donc que l'on commence aujourd'hui à travailler sur la moto électrique.
Vous avez un programme de développement ?
J. B. : La première compétition en France où il y aura un classement moto électrique est programmée les 17 et 18 octobre à l'occasion de la 6e course sur prairie de Gironville (Seine-et-Marne). Il s'agit d'un moto-cross à l'ancienne sur une pâture où les pilotes peuvent jouer avec les petits reliefs naturels. Ces machines seront en compétition, lors de deux manches de quinze minutes, avec des motos à moteur classique à propulsion thermique. La FFM a engagé une moto électrique Quantya, une marque suisse (lire Moto-Net.Com du 10 octobre 2008, NDLR).
Vous envisagez d'aligner ces motos dans d'autres types de compétition ?
J. B. : Oui. J'aimerais pouvoir financer un programme complet pour le Championnat de France de moto-ball. La France est la deuxième nation, derrière la Russie, à pratiquer cette discipline qui date des années 30. Elle se déroule sur un terrain de foot. Ce terrain de jeu avait été dessiné en périphérie des villes mais aujourd'hui, il se retrouve quelques fois absorbé par l'agglomération et certains clubs ont des soucis avec le voisinage en raison des nuisances sonores. Avec 18 clubs de division nationale, une demi-douzaine de machines par club tarifées aux alentours de 7000 euros pièce. L'addition devient vite lourde. Mais le projet est en bonne voie. Le maire de Troyes, François Baroin, très attaché au SUMA Troyes, un club historique de moto-ball, s'y est investi et recherche également un soutien politique.
Des velléités également d'inventer le "trial électrique" ?
J. B. : Le trial, qui se déroule en pleine nature, est la discipline la plus écologique de la moto. Si on pouvait le faire en électrique, ça serait extraordinaire, en terme d'image. La moto qui est à l'essai est assez bien adaptée même si certains considèrent qu'ils vont devoir "réapprendre" à piloter. Ce n'est pas un souci puisque tous les compétiteurs se retrouveront dans la même situation. Nous sommes confrontés à un problème technique car ces motos n'ont pas de boîtes de vitesses. Or c'est impossible de faire du trial sans embrayage et sans boîte de vitesses. Mais tout problème technique possède une solution.
La Fédération internationale de motocyclisme (FIM) prévoit également un Championnat pour motos électriques en 2010.
J. B. : Oui. J'ai un mandat international de la Commission des courses sur route et je peux vous dire que le projet est en gestation. Nous allons en définir la réglementation. L'idée est de faire participer ces motos à des compétitions en lever de rideau des épreuves de Championnat du monde d'endurance.
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