Un rapport officiel remis à l'Assemblée nationale dans le cadre du Projet de loi de finances 2018 (PLF) tend à battre en brèche l'idée reçue selon laquelle les immenses profits générés par les amendes des radars servent au désendettement de l'Etat. Selon ce document de 46 pages - le premier du genre -, seulement "8,2%" du montant total des prunes - soit tout de même 75 millions d'euros - auraient été utilisés à cette fin.
La lutte contre "l'insécurité routière" en aurait de son côté absorbé "91,8%", soit 845,2 millions d'euros, assure ce rapport commandité et réalisé... par l'Etat lui-même, dont le ministère de l'intérieur est chargé des questions de sécurité routière ! Sur ce total, pas moins de "351,5 millions d'euros" auraient été utilisés pour "améliorer le réseau routier et sa sécurité". Une bonne chose, donc.
En revanche, comment ne pas tiquer devant le constat que "239 millions d'euros" servent à "déployer et maintenir les systèmes automatiques de contrôle et de sanction" ?! Autrement dit, près du tiers des recettes des radars sert essentiellement à en installer de nouveaux et à entretenir les anciens ! A ce compte là, on aurait finalement préféré que cette manne rebouche bel et bien les trous dans le bugdet du gouvernement...