Le nouveau champion du monde MotoGP, Jorge Lorenzo , revient sur sa saison 2015 et les difficultés surmontées pour coiffer sa troisième couronne mondiale en catégorie reine, sa cinquième en tout. La pression née du "SepangGate" retombée, le majorquin espère désormais que ses relations avec son coéquipier Valentino Rossi s'apaiseront...
Le nouveau champion du monde MotoGP, Jorge Lorenzo, revient sur sa saison 2015 et les difficultés surmontées pour coiffer sa troisième couronne mondiale en catégorie reine, sa cinquième en tout. La pression née du "SepangGate" retombée, le majorquin espère désormais que ses relations avec son coéquipier Valentino Rossi s'apaiseront...
"Je devais uniquement penser à gagner"
"Il y a eu des moments du championnat où je trouvais les choses très difficiles. Le premier a été l’Argentine, quand j’étais 29 points derrière", confie le n°99 qui admet avoir fait l'erreur de s'élancer en pneus tendres alors que les circonstances exigeaient des gommes dures, celles choisies par son coéquipier Rossi qui a remporté cette course.
"L'autre moment difficile a probablement été Misano : on était arrivé au circuit le mercredi et la météo avait été parfaite jusqu’au dimanche, puis il a plu pour la troisième course d’affilée. C’est là où les points se gagnent... J’étais juste un peu frustré, oui. Mais nous n’avons jamais baissé les bras et ma chute à Misano a été un moment clé parce que j’ai réalisé que je devais uniquement penser à gagner".
"À Jerez, je me suis dit "OK Jorge, on y va et on se concentre pour piloter, sans penser à autre chose, fais confiance à ton instinct". C’est ce que j’ai fait, ça a bien marché et ça a été le début d’une belle remontée si on compte les courses suivantes", explique le majorquin, auteur de son premier quadruplé de victoires en Grands Prix (lire notre Rétrospective sur la carrière de Lorenzo).
"Il arrive que l'on s'exprime même quand on n'a pas forcément raison"
Conscient que sa prise de position face à son coéquipier Valentino Rossi ne lui fait pas "bonne presse", Lorenzo se montre aujourd'hui beaucoup plus policé dans ses propos et souhaite retrouver une forme d'apaisement dans ses relations avec le n°46.
"Valentino a toujours été très intelligent dans son rapport avec les médias et parfois il arrive que l’on s’exprime même lorsque l’on n’a pas forcément raison : il faut essayer de comprendre ce genre de choses, et respecter tous les points de vues car ils sont tous valables dans la mesure où nous sommes des personnes, pas des robots", analyse le champion du monde.
Derrière ses propos compréhensifs et sa tentative de "dédouaner" les accusations lancées par son coéquipier envers Marquez à Sepang, Lorenzo maintient toutefois à demi-mots que le Docteur se trompait !
"Parfois on fait des choses qui paraissent bonnes tandis que d'autres fois on fait des erreurs. Il faut cependant respecter tout le monde. Il est normal qu’une relation comme la nôtre ait ses moments de tension et surtout après Sepang, où il avait exprimé son opinion et moi la mienne".
"La situation était alors un petit peu plus tendue... Je pense nous finirons par laisser ça dans le passé et qu’à l’avenir tout redeviendra normal", espère l'officiel Yamaha, à qui son team a publiquement reproché son ingérence dans le dossier "Rossi-Marquez", notamment lorsqu'il a décidé - sans prévenir son employeur - de fournir un dossier à charge au Tribunal arbitral du sport (TAS)...
Iannone ne passera pas sur le billard |
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"Quand vous perdez un championnat que vous pensez gagner, en sachant que vous pouvez gagner, et que vous finissez par perdre au dernier moment, vous pensez que vous méritez le titre que vous n’avez pas remporté", poursuit le n°99 en assurant que "ça arrive dans tous les sports".
"La seule chose que je puisse dire en ma faveur, c'est que nous avons eu le plus de victoires (7 contre 4 pour Rossi, NDLR), cinq pole positions (une seule pour le Docteur NDLR) et un peu plus de 270 tours en tête de course contre seulement 50 pour Valentino et bien plus de séances passées en première position... Après ça nous arrivons à Valence et nous réalisons la pole position, le meilleur tour en course et nous gagnons. Difficile de trouver plus pour démontrer que nous méritons le titre mondial"...
Mathématiquement, la démontration chiffrée de Lorenzo est effectivement imparable. Nous avons d'ailleurs effectué les mêmes "comptes" dans notre Analyse complète du Grand Prix de Valence, qui aboutissent à un seul résultat : en 2015, Lorenzo était sans conteste le plus rapide. Reste qu'un championnat compte 18 courses et que son coéquipier est le seul pilote - avec Bradley Smith - à les avoir toutes terminées cette saison.
Rossi est en outre monté 15 fois sur le podium contre 12 fois pour Lorenzo : le champion de la régularité était sans conteste le pilote italien, dont le moins bon résultat est sa 5ème place sous la pluie à Misano... où Lorenzo - trop fébrile - est justement parti à la faute !
D'un autre côté, si tout autre pilote que Valentino Rossi avait remporté le titre en s'imposant deux fois moins souvent que son rival, beaucoup l'auraient taxé "d'épicier"...
Nicky Hayden en est le parfait exemple, lui qui a souvent fait l'objet de remarques désagréables pour son titre arraché à ce même Rossi en 2006, avec "seulement" deux victoires au compteur contre 5 pour le transalpin.
Au final, bien que l'issue de la saison 2015 se révèle très décevante tant certaines valeurs sportives ont été bafouées, Lorenzo mérite clairement son titre, tout comme Rossi aurait fait un champion parfaitement légitime. En vérité, la couronne pouvait revenir à l'un comme à l'autre en raison de leurs performances fantastiques et de l'intensité de leur duel !
Le dernier Grand Prix à Valence
"Avant d’arriver à Valence, j’avais dit à mon team : "OK les gars, nous devons faire le meilleur week-end de nos vies, dans tous les sens", et c’est ce que nous avons fait. Je ne crois pas avoir eu par le passé une situation plus difficile ou plus tendue, avec autant de pression que j’en avais à Valence", confie le majorquin, parfaitement conscient que s'élancer en pole alors que Rossi partait dernier ne suffisait pas à lui assurer le titre.
"J’imaginais Valentino finir quatrième et je savais que si Marc et Dani me doublaient, j’allais perdre le championnat. Je priais pour que cette fois-ci, il (Marc Marquez, NDLR) n’essaye pas de doubler à tout prix. Mais je ne savais pas qu’ils (les pilotes officiels Honda, NDLR) avaient autant de soucis avec le pneu avant et nous avons remporté la course pour remporter le championnat au dernier moment. Impossible d’avoir une fin de championnat aussi chargée en émotions".
"Je n’avais jamais pleuré sur ma moto de toute ma vie, mais cette fois-ci c’était spécial parce que je savais combien de sacrifices j’avais dû faire et à quel point j’avais dû souffrir pour réussir. Quand j’ai terminé la course, je ne savais plus bien où j’étais ni ce qui se passait. Mais au bout d’une heure j’ai réalisé que ça avait été un superbe championnat, un championnat très dur, et que nous l’avions finalement remporté. Ça nous avait parfois semblé impossible mais nous n’avions jamais abandonné, nous avions tout essayé et au final l’effort valait le coup".
"Un titre de plus, c'est possible. Après, ce sera difficile..."
"En dehors de l’année dernière, quand j’avais fini troisième, j’ai fini premier ou deuxième de 2009 à 2015 et on n’obtient pas ce genre de résultats sans être fort mentalement. Je suis très fier d’avoir été premier ou deuxième durant six ou sept ans, mais je suis aussi très fier d’avoir été champion en me battant et en étant opposé à trois générations de champions. Il y a Marc qui est le plus jeune, Casey qui a mon âge, puis Valentino qui est le plus âgé. Et pour moi, ces trois pilotes sont les plus talentueux et les plus rapides d’au minimum le 21ème siècle".
Interrogé sur ses capacités à obtenir d'autres titres mondiaux, dépassant ainsi Wayne Rainey et Kenny Roberts qu'il a rejoint avec trois couronnes en MotoGP, Lorenzo a naturellement certifié qu'il se battrait "pour ça jusqu'à ce que j'arrête", avant d'avouer qu'il pensait très difficile de décrocher plusieurs autres titres.
"Je crois qu'un titre de plus, c'est possible. Mais il sera difficile d'en décrocher beaucoup plus parce que la concurrence est féroce. Cela vaut pour les pilotes, mais aussi pour les marques parce qu'elles sont très similaires les unes aux autres. C'est difficile, mais on doit essayer." A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
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