L'association 40 millions d'automobilistes, en pointe dans la lutte contre la baisse de la vitesse à 80 km/h décidée par le premier ministre, demande la création d'un "comité de suivi indépendant" pour évaluer l'impact réel des 80 km/h sur l'accidentalité routière dans deux ans. Explications.
Edouard Philippe ayant assuré lors du CISR du 9 janvier 2018 que la baisse de la vitesse à 80 km/h ferait l'objet d'une évaluation en 2020, l'association 40 millions d'automobilistes (40MA) prend le premier ministre au mot et demande la création d'un "comité de suivi indépendant" qui permettrait de valider - ou non - cette mesure décriée par la majorité des Français mais applicable dès le 1er juillet 2018...
"Une mesure incomprise n'est pas acceptée et donc pas respectée", or "82% des Français estiment que le premier objectif de cette mesure n'est pas l'amélioration de la sécurité routière mais l'augmentation des contraventions collectées par l'État", rappelle Daniel Quéro, président de l'association, ci-dessus à gauche.
Soulignant "la nécessité d'une étude rigoureuse et honnête", 40 millions d'automobilistes estime que le premier ministre est "conscient du scepticisme des Français à l'égard de cette mesure" puiqu'il a "ordonné la réalisation d'une étude qu'il souhaite "précise et objective" pour en déterminer l'impact sur l'accidentalité". Un rendez-vous doit ainsi avoir lieu le 1er juillet 2020 - soit deux ans après l'entrée en vigueur de la nouvelle limitation de vitesse - pour rendre compte des données recueillies sur cette période et de leur analyse.
"Cette étude à l'échelle nationale est une excellente chose, à condition qu'elle soit effectivement menée avec précision, rigueur, objectivité et honnêteté, au contraire de ce qui a été fait au sujet de l'expérimentation passée", prévient M. Quéro qui tient à s'en assurer au moyen de ce "comité de suivi indépendant".
Ce comité, qui pourrait être composé "d'associations d'usagers de la route et d'experts indépendants", aurait pour mission "d'analyser les données d'accidentalité relevées sur le réseau routier chaque semestre et d'émettre les conclusions qui s'imposent à la fin de la période-test de deux ans", poursuit l'association. "Il conviendra donc également de définir les critères suivant lesquels ces données seront analysées, de façon à déterminer quelle part de la baisse espérée de l'accidentalité et de la mortalité routières peut être attribuée à la réduction de la vitesse maximale autorisée. En parallèle de ce comité, l'association demande la création d'une commission parlementaire".
"Plus précisément, il s'agira pour ce comité d'identifier les causes précises des accidents de la route", précise M. Quéro : "pour tous les accidents corporels et mortels pour lesquels la vitesse aura été reconnue comme facteur principal, il faudra être en mesure de déterminer si la vitesse du ou des véhicules impliqués était comprise entre 80 et 90 km/h. Puisque la décision d'une baisse à 80 km/h a été prise, malgré l'opposition de la majorité des automobilistes, nous espérons bien entendu qu'elle portera ses fruits. Mais dans le cas contraire, nous attendons du premier ministre qu'il reconnaisse son erreur et revienne sur cette réglementation".
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