Harley-Davidson s'associe avec le constructeur chinois Qianjiang (groupe Geely) pour lancer sur le marché asiatique une inédite moto de 338 cc à un prix "abordable". Cette délocalisation entre dans l'ambitieux plan de développement et de relance de la Motor Company. Explications.
L'été dernier, Harley-Davidson présentait une importante restructuration stratégique pour contrer la baisse de ses ventes, liée en partie au vieillissement de sa clientèle. Ce plan de relance prévu jusqu'à "l'horizon 2022" comprend l'électrification de sa gamme et de ses inédits vélos, ainsi qu'un maxitrail et des motos de petites et moyennes cylindrées fabriquées en Asie.
Ce projet de délocalisation prend officiellement corps grâce à un partenariat avec Qianjiang, filiale chinoise du groupe automobile Geely (qui possède Volvo et détient également une participation dans Daimler). Selon l'agence Reuters, cet accord porte sur une moto de 338 cc, la plus faible cylindrée de l'histoire de la Motor Company.
Ce nouveau modèle "serait commercialisé ailleurs en Asie après son lancement en Chine à partir de la fin 2020", avancent nos confrères à qui Qianjiang aurait révélé une estimation de prix "abordable".
L'un des objectifs visés par Harley-Davidson est de prendre part à l'essor du gigantesque marché du deux-roues chinois, défi difficile jusqu'à présent avec ses grosses cylindrées peu adaptées à la demande locale - comme la Street Glide CVO 117 récemment testée par MNC.
L'autre aspect de la démarche vise aussi - et surtout ? - à réaliser des économies sur les coûts de fabrication, comme l'avait décidé le constructeur de Milwaukee suite aux surtaxes mises en place par l'Europe en représailles aux sanctions douanières décidées par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium.
La marque américaine avait notamment annoncé son projet de déplacer la fabrication de ses motos à destination de l'Europe dans ses usines indiennes ou thaïlandaises à partir de début 2020, provoquant une vive colère du président américain.
Malgré les menaces de Trump qui envisageait de la "taxer comme jamais", Harley-Davidson resté campé sur ses positions et le prouve avec cette petite moto construite en Chine. Son intérêt économique dicte sa conduite : ses ventes en Chine auraient augmentées de "27%" en 2018, alors qu'elles accusent une baisse de "- 2,1%" en Europe et de "- 4,2%" aux États-Unis.
Harley-Davidson a également indiqué que son but est de vendre la moitié de ses motos "à l'international d'ici à 2027" et que les mesures de représailles européennes lui coûteraient entre "100 et 120 millions de dollars sur l'année 2019". De quoi expliquer cet intérêt marqué pour la Chine !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.