Le constructeur anglais prend le monde de la moto par surprise en révélant son projet de construire des motocross et d'enduro puis de les aligner en championnats du monde de tout-terrain. Ricky Carmichael et Ivan Cervantes sont en charge du développement de ces inattendues Triumph à crampons. Explications.
Révolution à Hinckley (Royaume-Uni) ! Triumph élargit ses perspectives de façon assez radicale et totalement inattendue avec une "gamme complète de motocross et d'enduro". Cette diversification vers le off-road s'accompagnera par ailleurs d'un engagement dans les "championnats de haut niveau" tant en MX qu'en enduro.
Le développement de ces motos inédites serait en "bonne voie", assure le constructeur britannique qui va venir se frotter aux cadors historiques de cette production très spécifique : les quatre japonais Honda, Kawasaki, Suzuki et Yamaha, mais aussi - et surtout ! - KTM, marque de référence dans plusieurs disciplines du tout-terrain qui produit également les Husqvarna.
"L'annonce d'aujourd'hui marque le début d'un nouveau chapitre pour la marque Triumph, et tout le monde chez Triumph est incroyablement excité d'en faire partie", explique son directeur général. "Nous engageons à 100% à avoir un impact durable dans ce monde hautement compétitif et exigeant, avec l'ambition unique de proposer une gamme de motos championne pour une toute nouvelle génération de pilotes Triumph", assure Nick Bloor.
Triumph reste discret à ce stade sur les caractéristiques de ces futures motocross et enduro : la marque s'orientera-t-elle vers des 250 cc puis des 450 cc, ou investira-t-elle directement sur les deux fronts ? Ses nouveautés seront-elles entièrement conçues en interne ou avec un partenaire ?
"Une annonce du calendrier de lancement et de présentation des motos, ainsi que du programme de course et des caractéristiques des nouvelles Triumph MX et Enduro, suivra dans les mois à venir", se contente d'informer la marque anglaise, qui s'est assuré les services de deux anciens champions pour obtenir des résultats à la hauteur de ses ambitions...
"Triumph est fier d'annoncer que la légende mondiale du Motocross Ricky Carmichael et le quintuple champion du monde d'Enduro Iván Cervantes ont rejoint la famille Triumph en tant que partenaires actifs dans les essais de moto et la préparation pour la course", révèle-t-elle.
"RC" Carmichael, titré à 15 reprises en MX, est considéré comme le plus grand pilote de motocross avec ses 150 victoires en AMA. Surnommé "The G.O.A.T" ("Greatest of All Time", le plus grand de tous les temps), cet américain de 41 ans compte plusieurs exploits mémorables comme ses deux saisons parfaites avec 24 succès sur 24 courses en 2002 et 2004.
Ivan Cervantes, 39 ans, est quant le plus premier pilote espagnol titré en championnat du monde d'enduro E1 et compte à son actif cinq couronnes mondiales, dont une enduro indoor. "El Torito" s'est par ailleurs essayé au rallye-raid avec trois participations au Dakar avant de devenir le directeur de l'équipe d'Espagne d'enduro.
Rappelons que Triumph est compétiteur dans l'âme et le prouve notamment en assurant la motorisation des prototypes de Moto2 avec le 3-cylindres de sa Street Triple 765. La marque ne possède en revanche aucune expérience en motocross : les magnifiques Scrambler 1200 et ses confortables Tiger 1200 sont à ce jour les seules motos Triumph capables de quitter le bitume !
Face à l'audace de ce pari, toutes les pistes peuvent être envisagées : Triumph partant de zéro ou presque, les champs du possible sont sur le papier illimité. D'où cette hypothèse un peu folle qui vient à l'esprit de MNC : et si Triumph allait au bout de ses surprises en dévoilant des motos de tout-terrain... électriques ?!
Farfelu ? Oui et non, au regard des contraintes toujours plus fortes envers la propulsion thermique et ses effets sur le tout-terrain, surtout l'enduro. La pratique s'est ralentie sous les pressions écologiques qui limitent son utilisation en pleine nature. Rappelons par ailleurs que l'Europe prévoit l'interdiction des moteurs thermiques pour 2035 et que Triumph se branche doucement sur le "secteur"...
Seul hic dans cette hypothèse "électrisante" (ou pas...) : les compétitions de motos tout-terrain électriques sont encore rares et embryonnaires, ce qui semble aller à l'encontre de l'ambition de Triumph d'intégrer des "championnats de haut niveau"... Restez connectés !
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