Triumph s'allie avec le géant indien Bajaj Auto dans le but de mutualiser leurs compétences pour lancer une inédite gamme de motos à moteur monocylindre. Le constructeur anglais entend profiter de ce partenariat pour se développer sur les marchés à fort volumes dans les pays en développement. Explications.
"Ce n'est pas une prise de participation, mais uniquement un partenariat technique entre les deux entreprises", tient d'emblée à préciser Eric Pecoraro, responsable du marketing de Triumph France, à propos de cette alliance nouée entre Triumph et Bajaj afin de créer et développer "une gamme de motos de moyenne cylindrée en utilisant conjointement les forces des deux entreprises".
Dit autrement : Bajaj n'entre pas au capital de Triumph via cette opération, comme l'a fait le géant indien avec le constructeur autrichien KTM (Bajaj détient actuellement 48% des parts de Katoche). Triumph, propriété de l'homme d'affaires anglais John Bloor, reste par conséquent "100% british" ! Mais une partie de ses futures motos auront désormais un accent indien…
Grâce à la puissance du groupe Bajaj et à ses immenses chaînes de montage à bas coûts en Inde, la marque d'Hinckley va pouvoir accélérer son développement dans les pays asiatiques par le biais d'une nouvelle gamme de petites motos accessibles, sans doute techniquement proches du roadster monocylindre que Triumph a dans ses cartons depuis 2013. Ces "baby Street", dont la cylindrée variera probablement de 125cc à 400cc, compléteront de manière opportune la nouvelle gamme de Street Triple 765cc à 3-cylindres, davantage destinées aux marchés dits "mâtures".
"Ce nouveau partenariat s’inscrit dans le prolongement de nos opérations de développement en ajoutant de nouvelles possibilités d’entrer sur de nouveaux marchés et segments de marché inatteignables aujourd’hui, d’une manière premium et en soutenant ainsi notre objectif stratégique de devenir la marque moto lifestyle premium", confirme Nick Bloor.
"Nous espérons mettre à profit pour le marché mondial les atouts des deux entreprises comme la perception et le positionnement de la marque, le design et le développement technologique, la qualité et la rentabilité ainsi qu’une distribution mondiale", ambitionne le fils de John Bloor, PDG de Triumph depuis 2010.
Du côté du géant indien Bajaj, l'intérêt de cette collaboration est d'accéder "à l’emblématique marque Triumph et ses futures motos, lui permettant d’élargir son offre sur son marché domestique ainsi que sur d’autres marchés internationaux", explique Bloor. Bajaj profitera effectivement de la renommée de son nouveau partenaire anglais, dont le rayonnement à l'international s'élargira en outre dès 2019 grâce à son statut de motoriste du championnat du Moto2.
Bajaj Auto India (deuxième en Inde derrière Hero) poursuit de ce fait son impressionnant développement dans la production moto, devenant un véritable poids-lourds aux multiples ramifications. Cette annonce confirme par ailleurs les récentes déclarations de son directeur général, qui faisait savoir fin juillet être sur le point de conclure "une alliance très prometteuse"...
Sauf que ces négociations menées discrètement ne concernaient pas le rachat par Bajaj de Ducati au groupe Volkswagen, comme beaucoup le pressentaient, mais bien un partenariat technique avec Triumph. Et qui sait si de cette union ne pourrait pas un jour naître d'inédites Bonneville monocylindres, histoire d'étendre encore plus loin le phénoménal succès de la cultissime gamme "néo-rétro" britannique ?!
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