Une météo chagrine a plombé les tests World Superbike à Misano mais n'a pas entamé l'enthousiasme de Loris Baz ! Notre n°76 était ravi de faire connaissance avec sa nouvelle "petite amie", la R1 du team Ten Kate, au milieu des cadors de la catégorie... dont Jonathan Rea, meilleur chrono...
Cela faisait pratiquement deux mois que Loris Baz attendait cela : sa première sortie en compagnie de la R1 que l'excellent team Yamaha Ten Kate lui confie pour la seconde moitié de la saison 2019 en World Superbike ! Elle vient d'avoir lieu sur le circuit de Misano en Italie, et elle n'a pas été fastoche.
Par commodité, la rencontre entre Loris et sa nouvelle "petite copine" a été arrangée à la faveur de tests programmés de longue date par quatre constructeurs : BMW, Ducati, Honda, Kawasaki et... Yamaha qui alignait donc pour la première fois ses cinq pilotes, et avait même convié son pilote de développement Niccolo Canepa.
Les cadors de la catégorie World Superbike sont donc venus mercredi et jeudi (hier) pour se remettre dans le rythme, trois semaines après l'épreuve d'Imola en Italie - trop arrosée pour rouler le dimanche après-midi -, et une semaine avant celle de Jerez en Espagne, que l'on espère inondée de soleil !
Aux côtés du champion Rea, du leader Bautista et consorts, Loris et sa nouvelle équipe étaient présents pour sortir de leur interminable hibernation et dégrossir les réglages de leur toute nouvelle machine. Après sept mois d'inaction de veille très active, le n°76 a eu droit à une reprise musclée.
La reprise a également été risquée, puisque de nombreuses averses ont brouillé la piste de Misano et les pistes de travail... Ce n'est qu'en fin d'après-midi - les deux jours - que les pilotes ont pu profiter d'un tarmac sec sur lequel mettre du gros gaz.
Cloué au lit mercredi matin par une mauvaise grippe, Jonathan Rea est finalement reparti du circuit avec le meilleur chrono : le "Number One" de Kawasaki est le seul pilote à être descendu sous 1' 35. Cependant, les deux officiels Yamaha, Michael van der Mark et Alex Lowes le suivaient à une poignée de dixièmes de seconde.
"Nous avons travaillé sur la répartition du poids de la moto, et avec des pneus apportés par Pirelli", détaille Rea, le quadruple champion de WorldSBK qui a été malmené lors des quatre premières épreuves 2019 par le transfuge du Moto GP Alvaro Bautista, mais a remporté les deux dernières courses disputées...
Pour ces tests à Misano, "nous avions des réglages de fourche différents, mais la chose la plus importante a été de changer ma position sur la moto. En fin d'après-midi, j'ai eu un ressenti très positif", assure "Johnny", dont l'équipe est contrainte - par Ducati, sa Panigale V4 et son n°19 espagnol ! - de tout remettre en question.
Or les Verts d'Akashi considèrent avoir pris une bonne direction : selon son chef mécano Pere Riba, Jonathan Rea aurait tourné en 1' 34,5 sur pneu qualif. C'est à une petite seconde de la Superpole signée en 2018 par Tom Sykes, mais "la température de la piste et le grip étaient faibles pendant ces tests", fait remarquer l'espagnol.
Chez les Rouges de Bologne au contraire, ces essais privés - de chronos officiels - ont failli mal tourner : Bautista a chuté dans le virage n°13, la troisième et dernière cassure à droite à la fin du tracé italien. Fort heureusement, il s'est relevé indemne de sa cabriole... sur le plan physique, mais qu'en est-il moralement ?
Habitué à dominer les feuilles de temps et de résultats depuis son arrivée en World Superbike, le - très - large leader du championnat (263 pts contre 220 pour Rea, 140 pour Lowes et 134 pour VDM) repart de Misano crédité du quatrième temps "seulement", à égalité avec son coéquipier Chaz Davies et Sandro Cortese. Plus inquiétant pour Alvaro : il concède une grosse demi-seconde à Rea. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir attaqué, si ?
Leon Haslam a lui aussi tâté du bitume : "nous avons fait un petit changement juste avant la fin de la journée, nous sommes sortis et nous sommes immédiatement tombés", relate le champion 2018 de Superbike anglais qui n'avait plus roulé à Misano depuis trois ans.
Présent l'an dernier sur l'unique BMW du plateau, Loris Baz a pour sa part découvert sa nouvelle monture : "ce n'était pas si mal compte-tenu des conditions, car nous avions tellement de choses à faire sur la moto : choisir les repose-pieds, le bon carénage, tous les petits détails", énumère notre compatriote dans sa vidéo (voir ci-dessous).
En plus de donner d'innombrables petits coups de clé et de tournevis un peu partout sur la R1 n°76, l'équipe Ten Kate - associée à Honda en Superbike et Supersport pendant plus d'une décennie ! - a dû se faire la main souris sur un nouveau logiciel de gestion de l'électronique.
"J’y suis allé en douceur au début, je voulais avant tout trouver un bon feeling avec la moto", poursuit un "Bazooka" très prévenant. D'après lui en effet, découvrir une moto est "comme sortir pour la première fois avec une nouvelle copine, il faut apprendre à se connaitre".
Au final, Loris Baz aurait tourné en 1' 36,5 à Misano, soit déjà dans le même rythme que Markus Reiterberger sur la toute nouvelle S1000RR, et à une demi-seconde de Sykes sur sa propre S1000RR et Melandri sur la R1 qu'il pilote depuis plusieurs mois déjà. Jusqu'où montera notre "Guépard haut-savoyard" face à l'ensemble des pilotes du WSBK 2019 le week-end prochain à Jerez ? Réponse à cuivre sur MNC : restez connectés !
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