C'est dans les locaux italiens de son team de MotoGP - mais sans Rossi ni Viñales - que Yamaha a présenté ses équipes officielles pour la saison 2017. En vitesse, la firme d'Iwata met en route un ambitieux programme afin de soutenir ses petits et grands champions. Explications.
Le département course de Yamaha Moto Europe a reçu cette semaine dans un vaste hangar, où sont habituellement stationnés les quatre camions du team de MotoGP, l'ensemble de la presse spécialisée - dans la moto tout-terrain ou, comme MNC, dans la moto de route...
Les deux pilotes vedettes Valentino Rossi et Maverick Viñales brillent malheureusement par leur absence : "les tests hivernaux ont contraint Yamaha à présenter son team de MotoGP un peu plus tôt, mais ils sont avec nous par l'esprit et nous accueillent dans leur quartier général", assure le maître de cérémonie et commentateur britannique des Grand Prix Gavin Emmett.
Basée à Gerno di Lesmo (tout près du circuit de Monza, en Italie), l'équipe de MotoGP est justement voisine de l'équipe de WSBK. Outre un soutien accru de la part de Yamaha Motor Company - la maison mère d'Iwata -, le team Yamaha Pata Crescent peut donc bénéficier des précieux conseils de la structure engagée - avec les succès que tout le monde connaît - en Grand Prix.
"À quelques mètres d'ici seulement, au coeur de ce village Yamaha, se trouve le centre de R&D dédié au World Superbike que nous venons d'agrandir", détaille Andrea Dosoli, le responsable du projet de courses sur "route" (road racing) chez les Bleus... qui ont un peu déçu lors de leur retour en WSBK l'an passé.
"Nous avons été un peu trop ambitieux, enthousiastes et ralentis par des blessures", admet Paul Denning, patron du team en WSBK. "En 2017 nous tenterons d'être plus posés dans notre préparation, nous sommes confiants dans notre capacité à gagner, mais aussi conscients du chemin qui nous sépare des avant-postes" occupés par les Kawasaki et Ducati officielles, mais également brigués par Aprilia et Honda...
Arrivé l'an dernier au sein de l'équipe Yamaha, Alex Lowes partage le point de vue de son boss. Dans notre interview MNC, le n°22 anglais reconnaît sa part de responsabilité dans les résultats moyens de la R1 d'usine et promet de faire mieux cette année aux commandes d'une machine améliorée cet hiver. Au point de concurrencer Rea, Davies et Sykes ? Mystère et boule de Pirelli...
De l'autre côté du box, notre cher Sylvain Guintoli a été l'auteur en toute fin de saison dernière au Qatar du premier podium de la nouvelle R1. Cet exploit ne lui a cependant pas permis de conserver sa place : depuis fin août, le n°50 français - et n°1 mondial en 2014 ! - savait qu'il devrait céder sa moto à plus jeune que lui...
En 2017 en effet, "Guinters" est remplacé par le talentueux Michael van den Mark (25 ans le 10 octobre prochain), quatrième du championnat WSBK 2016 sur l'ancienne Fireblade. Compréhensible d'un point de vue sportif, la signature du n°60 néerlandais l'est un peu moins d'un point de vue "culturel"...
Yamaha se targue effectivement de participer à l'éclosion de nouveaux champions et souhaite les accompagner durant toute leur carrière. Or "Magic Michael" n'a jamais roulé sur Yam ! Depuis ses débuts, le champion du monde Supersport 2014 - sur une CBR600RR du prestigieux team Ten Kate - ne roule que sur des Honda...
Reconnaissons toutefois à la décharge de Yamaha que son ambitieux programme sportif est encore au stade du développement : le constructeur vient seulement de se réinscrire dans la catégorie Supersport et ne pouvait donc piocher dans cette catégorie pour trouver une jeune recrue en WSBK cette année... Mais la relève est bientôt assurée !
Inauguré dans le cross sur des YZ125, le programme "bLU cRU" est justement décliné dans le monde de la vitesse avec les YZF-R3, afin de créer la base d'une pyramide permettant aux jeunes espoirs de compétitions nationales d'accéder, un jour peut-être, à la catégorie reine et à ses glorieuses M1...
"Cette plateforme destinée aux jeunes ados nous tient à coeur, car il ne s'agit pas uniquement de battre les concurrents", estime Eric de Seynes, directeur général de Yamaha Motor Europe, interrogé par le Journal moto du Net.
"Il s'agit aussi d'excellence, de soutenir les jeunes talents, bâtir une relation de confiance avec eux, les entourer pour qu'ils se sentent dans une grande famille qui partage le même objectif : avancer malgré l'adversité, les défaites ou les blessures, et gagner. Oui, quand même !", s'enflamme le patron, compétiteur dans l'âme.
Plus convaincant qu'un long discours, le lancement de la nouvelle R6 démontre la volonté de la marque aux diapasons d'entretenir - de raviver ! - la passion chez ses clients et futurs pilotes, ses concessionnaires, ses partenaires et au sein même de ses équipes à travers le monde.
Remercions donc sincèrement Yamaha de continuer à investir dans la moto sportive de moyenne cylindrée alors que ce segment de marché ne fait plus recette. "C'est effectivement courageux, mais je crois surtout que c'est une nécessité", nous répond "EDS".
Toujours d'après le grand chef des Bleus, "ce nouveau modèle ne se limite pas à une débauche de technologie et une démonstration de savoir-faire. Nous nous devons aussi de nourrir la passion de nos fans, et cela passe par la nécessairement par la compétition".
Rappelons au passage que c'est un compatriote - d'Eric de Seynes et de MNC - qui sera chargé de faire briller la nouvelle R6 dès sa première saison au plus haut niveau : Lucas Mahias, pilote aussi phénoménal sur piste que sympathique en dehors, avec lequel le Journal moto du Net a eu la chance de s'entretenir (lire notre Interview MNC).
Impérial en championnat de France Supersport en 2014 aux commandes de l'ancienne R6 (dix courses, dix victoires !), le n°144 est un pur produit Yamaha qui mérite amplement sa place au sein du team officiel Yamaha GRT (non pas GRD !) et sera à coup sur un excellent exemple à suivre pour les six minots engagés en Supersport 300 cette année.
"Yamaha a beaucoup oeuvré pour que soit créée cette nouvelle catégorie au sein du WorldSBK", assure Andrea Dosoli, "et nous allons soutenir ces jeunes pilotes en leur mettant à disposition le meilleur matériel possible, le "hardware" mais aussi en leur assurant le bon environnement pour grandir : camions, hospitality, entrainement, encadrement, etc... le "software"".
À la fin cette première saison, le meilleur de ces "bleus des Bleus" accèdera automatiquement au Superstock 600 - catégorie désormais combinée au Supersport 600 - au sein du team officiel Yamaha. En cas de succès sur la R6, le pilote Yam' pourra monter en Superstock 1000, avant d'accéder au Superbike et, enfin, au MotoGP ?!
Cette évolution entraînera un jeu de chaises musicales dont Lucas Mahias compte bien profiter : après une saison 2017 - qu'on lui souhaite - excellente, l'officiel Yamaha pourra briguer le guidon d'une R1 d'usine, à condition bien sûr que Lowes ou Van den Mark puisse tenter sa chance en MotoGP, chez Tech3 par exemple...
Un autre espoir français espère faire sa place, ou plutôt son chemin chez Yamaha : Florian Marino qui "revient pour la deuxième année, ayant démontré un rythme impressionnant dès le début de la saison 2016 - y compris sa pole position dans la course d'ouverture - avant qu'un accident dans la deuxième manche ne mette un terme à sa saison"...
Parallèlement à ses activités en vitesse, Yamaha poursuit bien évidemment ses efforts en Endurance avec le YART Team qui change de gommes (Bridgestone) et accueille deux jeunes pilotes : le japonais Kohta Nozane et l'allemand Marvin Fritz, qui rejoignent les "vieux" Max Neukirchner et Broc Parkes.
Sur R1 également, le GMT94 est reparti à l'assaut d'un troisième titre mondial, celui de 2016 lui étant passé sous le casque pour un minuscule point ! L'inamovible David Checa fait équipe avec le champion du monde 2008 en GP125 Mike di Meglio et le champion 2007 de STK1000 Niccolo Canepa.
"C'est vrai que notre saison a commencé de manière étrange à la fin de l'année 2016 au Bol d'Or", reconnaît le grand chef du GMT, Christophe Guyot, "mais de cette manière elle s'achèvera en août à Suzuka, une épreuve mythique où roulent tous les teams officiels des constructeurs nippons".
""Ce serait magnifique de jouer le titre au Japon", s'émerveille déjà le manager français dont le team est lui aussi soutenu par Yamaha. "Toutes catégories et disciplines confondues, nous sommes passés de six teams officiels en 2014 à 9 en 2015, 13 en 2016 et enfin 16 en 2017", se félicite de son côté Éric de Seynes. Car les Bleus sont également engagés of-fi-ciel-le-ment en rallye, enduro et motocross... Mais ceci est une autre histoire !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"