Faut-il légaliser ou interdire la circulation interfiles des deux-roues motorisés en France ? Avant de se prononcer, la délégation à la Sécurité routière souhaite expérimenter une seconde fois cette pratique, à partir de juin prochain. Elle a reçu hier les fédérations de motards afin d’en discuter. Explications.
Avant de légaliser ou interdire une bonne fois pour toute (?) la circulation interfiles des deux-roues motorisés, la délégation à la Sécurité routière (DSR) souhaite à nouveau expérimenter cette une pratique... pourtant tolérée par tous - deux, trois, quatre, six roues, etc. - à condition bien sûr de respecter des règles de "bonne conduite".
Pour ce faire, la DSR a réuni hier, "comme elle s'y était engagée le 27 janvier" soit bien avant que les motards très remontés défilent un peu partout en France (samedi dernier), "les principaux représentants des usagers de deux-roues motorisés, pour échanger avec eux sur les modalités d'une nouvelle expérimentation de la circulation interfiles".
En préambule et pour - tenter de - calmer le jeu, la DSR a rappelé que "les travaux (qu’elle) mène depuis 2015 ne visent pas à interdire (la circulation interfiles), puisqu'elle n'a jamais été autorisée, ce que certains motards ont peut-être perdu de vue". Pan, sur le casque !
"Bien au contraire", rassure la DSR, "elle vise à étudier les conditions dans lesquelles la circulation interfile pourrait être autorisée, sécurisée, enseignée, et introduite dans le Code de la route"... et réprimandée, aussi ?! Pourquoi pas après tout, lorsqu’on voit le comportement de certains fous du guidon.
Suite à la première expérimentation menée dans 11 départements entre 2015 et 2020 et jugée décevante au final, la seconde programmée à partir de juin prochain doit être mieux montée : champ d’action élargi, communication intensifiée, formations améliorées, panneau d’information déployés... La DSR ne manque vraisemblablement pas d’idées... soufflées par ses partenaires à deux-roues ?!
"La qualité des échanges avec les représentants des fédérations de motards me conforte dans l'idée que nous réussirons à construire, ensemble, les conditions d'une pratique de la circulation interfile apaisée et sécurisée", estime Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la Sécurité routière.
Principal interlocuteur de la DSR sur ce dossier qui "sera transmis au début du mois de mars au Conseil d'État", la Fédération française des motards en colère se permet d’insister sur le fait que le déploiement de cette expérimentation de l’interfiles - voire sa légalisation - "doit être national".
"Sinon comment un Lillois pourra-t-il s’adapter aux usages de circulation à Paris ou à Lyon ?", s’interroge la FFMC, rappelant qu’il existe "des embouteillages sur toutes les autoroutes, à tous les péages, toutes les rocades, mais à des moments différents"... Horaires de bureau, départs et retours de vacances seraient ainsi à prioriser.
Les motards en colère ajoutent à toute fin utile "que cette légalisation de l’interfiles ne nécessiterait que 4 lignes dans le code de la route, soit bien moins que toutes les dérogations accordées aux cyclistes (tourne à droit, contresens cyclables, ...) depuis 2 décennies". Jaloux ? Non, observateurs !
Enfin, pour la FFMC - comme pour MNC d’ailleurs -, "la CIF bien appliquée et expliquée, c’est du gagnant-gagnant : plus de sécurité pour les motards, plus de fluidité, moins de pollution et de temps perdu, pour tous !". Affaire à suivre, restez connectés et #RestonsPrudents !
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