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Paris, le 30 avril 2010

Premier test VT750S : le custom Honda sort de l'ombre...

Premier test VT750S : le custom Honda sort de l'ombre...

Dérivé de la Shadow 750 Spirit, le nouveau custom Honda VT750S joue la carte du Sportster simple, sympa et pas cher... Une alternative aux roadsters de moyenne cylindrée vus et revus sur nos routes ? Moto-Net.Com a participé à son lancement. Premier test.

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La VT750S sort de l'ombre

Absent du dernier Salon EICMA de Milan (lire notre Reportage MNC du 12 novembre 2009), Honda dévoilait au même moment, mais sans strass ni paillettes, ni hôtesses - ohhh... -, ni discours marketo-soporifo-stratégique - ahhh ! - la Shadow RS, petite dernière de ses nouveautés 2010 (lire MNC du 13 novembre 2009 : une nouvelle Shadow 750 pour l'an prochain).

Shadow RS, ou plutôt "VT750S", puisque c'est ainsi que la remplaçante de la Shadow 750 Spirit en France (lire MNC du 19 novembre 2009 : Honda France n'importera plus la Shadow Spirit) est finalement baptisée. La nouvelle Honda prend donc délibérément ses distances avec le mythe du custom "Shadow" !

Ne m'appelez plus jamais Shadow

En effet, l'équipe française du géant japonais voit dans cette nouvelle VT750S plus qu'un simple custom de type Sportster : selon Honda France, c'est tout simplement "une alternative aux roadsters de moyenne cylindrée" qui inondent actuellement le marché hexagonal.

Et bien que les responsables de la marque ailée se montrent particulièrement prudents au moment d'exposer leurs objectifs de ventes - environ 300 dans les 12 mois à venir, un score comparable à la Shadow actuelle -, on sent poindre en eux l'espoir de réaliser un joli coup... Après tout, qui aurait pu prévoir la déferlante de Shadow et de Rebel 125 qu'a connue la France au milieu des années 90 ?

Le succès - si succès il y a - de la VT750S sera certes moins tonitruant que celui de son aïeule qui se destinait à une clientèle d'automobilistes fraîchement autorisés à s'évader au guidon de 125. Mais il n'empêche que la nouvelle Honda dispose de sérieux atouts pour effectuer une brillante carrière...

Tout d'abord, le segment dans lequel elle évolue est l'un des rares à ne pas connaître la crise en France. Les résultats de Harley-Davidson l'an dernier (lire notamment notre Bilan marché annuel et nos Interviews de chaque constructeur) sont là pour démontrer que les customs ont du potentiel. Reste à savoir si la VT750S pourra se faire une place aux côtés des Iron ou Roadster 883, voire des roadsters japonais ou européens...

Le premier argument choc de la petite Honda est son tarif : proposée à 6 590 €, la VT750S est sans conteste le custom le moins cher du marché ! Même Suzuki et son Intruder M800 ou Harley-Davidson avec son Iron sont près de 2 000 € plus chers.

"La VT750S est disponible dès maintenant dans son unique coloris gris, elle ne dispose pas d'option ni d'ABS pour l'instant et la liste d'accessoires est limitée : cela simplifie les choses pour les concessionnaires et permet à Honda de proposer un tarif intéressant", analyse pour Moto-Net.Com Sébastien Pernel, responsable des relations presse chez Honda France.

Tarif imbattable, V-Twin increvable

Trop onéreuses, les Shadow 750 et Shadow Spirit n'ont pas séduit les motards français : "d'une manière générale, les ventes de custom chez les constructeurs japonais ont baissé ces dernières années", poursuit notre interlocuteur. Mais avec ce tarif et la fiabilité reconnue de la mécanique Honda, la tendance pourrait bien changer !

Car le V-twin 52° à refroidissement liquide, simple arbre à cames en tête et 3 soupapes par cylindre est "un vieux pensionnaire de l'écurie Honda", reconnaissait déjà le constructeur en 2007 à l'occasion de la sortie de la Shadow Spirit et du passage aux normes Euro3 de ce même bloc moteur.

Cubant exactement 745 cc et secondé par une boîte 5 vitesses, le bicylindre "course longue" de la VT750S est taillé pour durer : il ne développe "que" 43,75 chevaux à 5 500 tr/min et 62 Nm à 3 250 tr/min (contre 45,5 ch et 65 Nm pour feu la Spirit).

Parallèlement, la VT750S revendique une consommation d'essence minime. Tout juste 4,1 l / 100 km d'après les tests japonais (normes WMTC). Et c'est heureux, car le réservoir ne contient que 10,7 litres ! A titre d'information, nos modèles d'essai sont passés sur réserve au terme des 160 km de notre balade... effectuée à un rythme soutenu !

Économies obligent, la VT750S est équipée d'un frein à tambour à l'arrière et d'une transmission finale par chaîne. Néanmoins, on note que certains éléments "vitaux" sont présents : de mignons commodos et rétroviseurs chromés et un bocal de liquide de frein assorti. Les rétros et le feu arrière brillent également, mais leurs tailles sont un poil excessives pour les rendre jolies - oui c'est subjectif, et alors ?

La roue avant de 19 pouces donne à cette "VéTé" un look Sportster qui devrait plaire à davantage de motards que celui des customs bardés d'une roue de 21. De même, la châsse limitée à 123 mm et les repose-pieds placés sous les genoux du biker permettent à la VT750S de se rapprocher de la famille des roadsters.

Certes, une fois assis sur la selle - postée à 737 mm de hauteur seulement -, le motard réalise très vite que la Honda ne va pas se conduire comme une Z750. Mais ce n'est pas nécessairement un défaut ! On se pose sur la VT750S comme sur un fauteuil, mais on ne s'y allonge pas comme dans un divan non plus. Le compromis est séduisant.

Facile et confortable

De plus, les petits gabarits seront ravis de lever la moto de sa béquille latérale d'un simple mouvement de hanche. Le centre de gravité de la Honda extrêmement bas diminue de moitié le poids de la bête et seules les manoeuvres moteur coupé trahissent ses 229,5 kg tous pleins faits.

Une fois démarré, le moulin laisse échapper par ses deux pots - chromés, of course ! - une sonorité plutôt flatteuse qui pourra aisément tromper les passants et passantes : "Wesh, sympa ta Harley !"...

La prise en mains de cette nouvelle Honda est enfantine - du déjà vu ?! L'embrayage, très doux, permet d'aider facilement le moteur à se lancer lors des démarrages. Les reprises à très basse vitesse s'exécutent en revanche sans toucher au levier gauche, l'injection étant parfaitement paramétrée.

La direction se montre neutre à condition de ne pas braquer à fond. Dans ce cas, le train avant finit par engager et demande un peu d'effort pour redresser la roue : les bikers souriront à cette remarque - c'est bien moins prononcé que sur une Saxon ! -, mais les néophytes seront surpris au début.

Pas bien puissant, le twin de la VT emmène aisément le pilote à 140 km/h compteur. Au-delà, la position devient inconfortable, sauf à caler ses fesses au fond de la selle et incliner son buste vers le réservoir. Mais ce n'est pas le but de cette moto.

C'est sur petites routes que la petite Honda se plaît à gambader, bien aidée en cela par des suspensions molles qui absorbent l'immense majorité des creux et bosses du réseau secondaire. Sur ce point, la Honda offre d'ailleurs plus d'agrément que d'autres "Sportster huit-quatre-vingt et quelques", voire que certains roadsters !

Les balades au guidon de la VT750S deviennent naturellement bucoliques, et même romantiques puisque l'accueil du passager est relativement bon et que le moteur fait preuve de bonne volonté eu égard à sa cylindrée et - surtout - à sa puissance annoncée, même en duo.

Ce qui peut coincer

Très vite toutefois, la VT750S montre ses limites en termes de performances dynamiques. Inutile par exemple d'attaquer comme un aliéné pour faire racler les repose-pieds dans les virages : si les étincelles peuvent charmer sur les photos, la sensation de tailler le bitume est avant tout déconcertante pour les non-initiés...

De même, contrairement aux plus gros customs, les relances sur le dernier rapport - le 5ème - sont trop timides. À l'instar des roadsters "mid-size" 4-cylindres qu'il concurrence, le petit twin possède une plage de régime limitée et demande de jouer de la boîte fréquemment.

Au début, l'absence de compte-tours aboutit à quelques surrégimes, mais le rupteur est assez doux : les changements de vitesse se font à l'oreille ! Et côté sensations, les accélérations sont bien plus sages que sur les roadsters petits mais teigneux.

Le freinage est tout aussi "prévenant". Attention toutefois à la roue avant qui peut être bloquée en cas de prise trop vive du levier droit... Le Metzeler Marathon porte d'ailleurs bien son nom : c'est un pneu plus endurant que sportif ! Quant au frein arrière à tambour, il remplit correctement son office.

Toujours à l'image des roadsters 600 - ou 675, 696, 750, etc. -, la VT750S fait l'impasse sur bon nombre "d'aspects pratiques". Mais contrairement aux XJ6 ou Bandit par exemple, on ne saurait greffer sur cette Honda un vulgaire top-case... bien qu'un tel accessoire en cuir de 17 litres fasse partie des accessoires !

Comptez 359,50 € pour le top-case (plus 155 € et 213 € pour le porte-paquets chromé et son support indispensables). Au rayon des accessoires, on retiendra également le pare-brise (335 €), le sissibar (grand ou petit, à 130 ou 166,50 €) et les sacoches cavalières en cuir (410,50 € et 182 € pour leur support).

D'origine, la VT750S ne propose pour ainsi dire aucun espace de rangement : on n'ouvre la selle (via deux vis) que pour admirer la batterie, tandis que le cache droit est squatté par l'imposante pompe à essence et que seul le cache gauche acceptera de prendre un bloc disque... Mais son ouverture requiert un tournevis ou un "couteau pointu"...

D'autre part, malgré sa longueur et son empattement relativement courts (respectivement 2 297 et 1 569 mm, contre 2 090 et 1 435 sur la Hornet par exemple), la VT750S n'est pas la meilleure monture pour braver les bouchons. Quant à son angle de braquage, il n'est pas tout à fait suffisant pour effectuer des demi-tours ou autres manoeuvres rapidement.

Par ailleurs, les massages de la voûte plantaire à 120 km/h (beaucoup moins sensibles à 90-100) seront plus ou moins bien supportés en fonction du motard et de son caractère : très conciliant, un peu trop chatouilleux ou vite irascible ?

Enfin, pour sa première année de commercialisation, la VT750S débarque dans un coloris gris très sobre - et non noir comme le laissait penser les premières photos publiées en automne dernier. Même si de l'aveu général des journalistes présents au lancement, un noir mat aurait été plus dans l'air du temps...

Le constructeur japonais aurait-il décidé de tâter le terrain avec un premier modèle passe-partout et classique, avant de lancer une version VT750S "Black" dépourvue de chromes ? Moyennant quelques euros, cette hypothétique version resterait largement accessible financièrement, le cachet "Bad Boy" en plus... Rendez-vous en 2011 ? Restez connectés !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine avec 150 km au compteur
  • Parcours : 160 km
  • Routes : petites routes et voies rapides
  • Pneus : Metzeler Marathon
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Tarif serré
  • Facile d'accès
  • Confortable

POINTS FAIBLES

  • Garde au sol limitée
  • Aspects pratiques
  • Coloris trop classique