Indian a immatriculé 1752 motocycles (-25,5%) en France en 2022. Pour Moto-Net.Com et ses lecteurs Premium, le responsable de la marque américaine dresse le bilan : Covid long, occasions en ébullition, location mise en avant, stationnement payant, deux-roues électrique, contrôle technique... Interview MNC de Pierre Audoin.
Moto-Net.com : Le marché français du motocycle est en baisse... comparé à une année 2021 déconfinée. Le bilan 2022 est donc positif ?
Pierre Audoin (National Manager Indian Motorcycle) : Oui malgré tout, car les constructeurs ont manqué de produits, mais les concessionnaires ne manquent pas de clients.
MNC : Les multiples effets de la pandémie de Covid-19 restent sensibles. Lequel est le plus handicapant pour votre marque ?
P. A. : On fait toujours face à des des retards de livraison sur les semi-conducteurs.
MNC : À quel point les concessionnaires sont-ils bridés ? Leurs clients sont-ils compréhensifs ?
P. A. : Le comportement des clients à évolué, ils sont un peu plus tolérants sur les délais
MNC : Quels modèles ont particulièrement bien marché... pardon, roulé commercialement chez vous en 2022 ?
P. A. : La Chief est un super succès même si la Scout Bobber reste notre modèle le plus vendu en France.
MNC : Lesquels ont été le plus impacté par les ruptures de stock ?
P. A. : Les Scout et la FTR.
MNC : Le marché de l'occasion est-il toujours en ébullition ?
P. A. : Complètement, avec une valeur très haute des occasions Indian.
MNC : Pour la première fois en France, les particuliers ont davantage loué qu'acheté leur nouvelle voiture (51 % LOA/LDD en 2022, Vs 10 % en 2012). Quelle est cette proportion dans la moto ? Quelle incidence a cette évolution sur votre activité ?
P. A. : Aujourd’hui, nous sommes à 32% chez Indian et nous visons les 40% en 2023.
MNC : En conséquence et d'après AAAdata, le prix moyen d'une voiture neuve est passé de 19800 euros en 2010 à plus de 32000 cette année. La valeur des motos montent aussi en flèche, non ? Les motards montent en gamme, en cylindrée ?
P. A. : Le prix des motos ne freine pas les ventes... et la généralisation de la location permet de lisser les augmentations et d’apporter des services en plus.
MNC : À quel point le stationnement payant dans Paris a touché vos concessionnaires franciliens ?
P. A. : C’est sans nul doute une goutte d’eau supplémentaire dans un vase déjà bien plein.
MNC : D'autres grandes villes ne perçoivent pas davantage l'intérêt du deux-roues motorisés ?
P. A. : Ce qui se fait à Paris, descend souvent en province à un moment ou à un autre...
MNC : Chez les 125cc, certains équivalents électriques pointent dans les meilleures ventes. Mais ce sont des marques chinoises qui s'illustrent. Comment l'expliquez-vous ?
P. A. : C’est pour l’instant un marché d’opportunité.
MNC : Le contrôle technique peut-il servir notre cause ? En coinçant les rares motos et scooters trop bruyants, par exemple.
P. A. : Il va bien falloir lui trouver un avantage...
MNC : Le contrôle technique permettra aussi de mieux connaître le parc roulant français. Ces statistiques globales doivent intéresser les constructeurs, non ?
P. A. : Idem, il faudra faire avec de toute manière.
MNC : Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2023 ?
P. A. : Ne pas innover, mais améliorer notre savoir-faire.
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