Quelques milliers de motos et une poignée de voitures ont bravé la pluie samedi à Paris pour manifester contre la limitation à 80 km/h sur les routes, à l'appel de plusieurs associations de défense de motards et d'automobilistes. Bilan ? Mitigé...
En voyant le réservoir à moitié plein, on peut se réjouir que plusieurs milliers de motards (4000 selon les organisateurs, 1300 selon la police) et quelques automobilistes (200 selon les organisateurs, 140 selon la police) se soient courageusement rassemblés malgré la pluie, samedi 3 février à Paris, pour tenter de faire entendre leur opposition à la baisse de la vitesse à 80 km/h sur les routes. D'autant que dans le même temps, des actions similaires étaient organisées partout en province.
Mais côté réservoir à moitié vide, cette mobilisation - particulièrement faible en regard des millions de conducteurs concernés - ne peut faire oublier qu'une fois de plus, le gouvernement continue à avancer tranquillement ses pions sur l'échiquier de la répression routière sans rencontrer de réelle résistance, malgré la mobilisation commune de la Fédération française des motards en colère (FFMC), de 40 millions d'automobilistes, de la Fédération des bikers de France (FBF), de la Fédération française des automobilistes citoyens (FFAC), de l'Union pour la défense de l'égalité et la liberté de circuler motorisé (UDELCIM) et de Villes accueillant en liberté les véhicules d'époque (Valve), sans oublier le front commun récemment constitué entre les acteurs des deux-roues motorisés... à l'exception des constructeurs.
Un radar géant de 2,50 m de haut trône sur l'esplanade du château de Vincennes tandis que plusieurs milliers de motards se rassemblent sous une pluie persistante, prêts à partir à l'assaut du périphérique puis des rues de la capitale.
Jean-Marc Belotti, courageux coordinateur de l'antenne parisienne de la FFMC, rappelle aux médias généralistes les arguments contre cette mesure, puis les motards s'élancent en direction de la tour Eiffel, suivis par quelques automobilistes... et encadrés par une dizaine de fourgons de CRS !
Faute de combattants, l'objectif un temps envisagé - bloquer Paris - n'est plus d'actualité. Seul le périph' sera neutralisé pendant quelques minutes, le temps pour les militants de tenter une action vite désamorcée par les CRS : dresser une barrière de pneus au niveau de la Porte de Châtillon...
Quelques heures après le départ, lorsque le cortège se rassemble au pied de la tour Eiffel, le radar factice acheminé sur le pont d'Iéna est soigneusement enduit de graisse afin de compliquer la tâche des services chargés de l'enlever.
"C'est leur radar, on leur laisse !", conclut Jean-Marc Belotti en rappelant que les sénateurs sont également mobilisés contre cette mesure, tandis que les manifestants se dispersent sous le regard halluciné des touristes.
Rendez-vous - plus nombreux ? - sur les prochaines actions afin de "maintenir la pression jusqu'au 1er juillet" !
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