Maverick Viñales est décidément une énigme : brillant le samedi avec sa pole record au GP de San Marin, il s'est comme trop souvent effondré dimanche pour terminer sixième. Et le lendemain, l'officiel Yamaha signe de nouveau le meilleur temps des essais officiels d'après course à Misano... Décryptage et classements.
"C'est frustrant d'être si bon en essais puis de n'arriver à rien en course car la moto ne fonctionne pas", regrettait Viñales dimanche soir. "Des tests sont prévus demain et ce sera comme d'habitude : j'aurai beaucoup de grip et tout fonctionnera bien, mais les mêmes problèmes ressurgiront la course suivante" (le GP d'Émilie-Romagne prévu ce week-end sur le même circuit, NDLR)...
Conformément à ses prévisions, le n°12 s'est emparé du meilleur temps des essais organisés au lendemain du Grand Prix de San Marin. L'officiel Yamaha est descendu en 1'31.532 dans la dernière demi-heure, soit à un gros dixième de sa pole record réalisée samedi en 1'31.411."Mack" précède Takaaki Nakagami, qui (re)découvrait la RCV 2020 sur la moto du remplaçant de Marc Marquez, Stefan Bradl.
Johann Zarco, auteur d'une anonyme 15ème place en course, se remonte le moral avec une belle troisième position durant ces essais. Le français est le meilleur représentant Ducati, alors qu'Andrea Dovizioso n'a pas roulé l'après-midi : pour l'instant sans guidon en 2021, le n°4 a jugé avoir bouclé le programme de tests au regard du peu d'évolutions disponibles !
En clair : Viñales est un avion aux essais... puis ses ailes tombent en course ! Le voila 5ème place au championnat après six épreuves dans la même veine, avec en prime une chute faute de frein en Autriche ! Décevant dans la mesure où l'absence de Marquez lui ouvrait la voie royale vers le titre... Ainsi d'ailleurs qu'à Dovizioso, Rins, Rossi et Quartararo, qui peinent également à en profiter.
Pour Maverick Viñales, ce récurent problème provient de sa moto qui perdrait mystérieusement toute adhérence du jour au lendemain : la M1 marche du tonnerre pendant les essais et se transforme en pétard mouillé le dimanche. L'espagnol néglige cependant un point important : ses choix souvent mal avisés, révélateurs de son caractère indécis.
Exemple ce week-end à Misano : sur 21 pilotes au départ, Viñales est le seul à s'élancer avec le pneu arrière dur à l'arrière alors que tous les pilotes du Top 5 partent en médium (Mobidelli, Mir et Rossi) ou même en tendre pour Bagnaia et Rins, respectivement deuxième et cinquième du Grand Prix sur leur Ducati et Suzuki.
#tyre choices for the #SanMarinoGP#MichelinMotoGP pic.twitter.com/0F7pIhKI4a
— Michelin Motorsport (@Michelin_Sport) September 13, 2020
Michelin avait pourtant prévenu : si ses slicks médium et dur affichaient un degré de performances extrêmement proche, la mise en action du "Hard" serait en toute logique plus laborieuse pendant les premiers tours, le temps de l'amener à la bonne température. Viñales, qui n'arrive pas à exprimer sa vitesse dans le peloton quand sa moto a le réservoir plein, en a fait les frais.
Cette journée d'essais sur le tracé italien a été l'occasion pour les constructeurs de tester des nouveautés, dont un nouvel échappement sur les Yamaha officielles : beaucoup plus long et courbé à angle droit à son extrémité, ce nouveau pot tranche radicalement avec l'actuelle sortie courte et biseautée de la M1.
Viñales et Rossi (15ème de ce test) ont également testé une autre version de bras oscillant qui ne les aurait pas convaincus. Fabio Quartararo, parti deux fois à la faute à Misano, a pour sa part accumulé les tours (56 en tout) pour reprendre confiance avec la 7ème place à la clé. Son coéquipier Franco Morbidellli, vainqueur dimanche, n'a de son côté pas roulé en raison de "maux de ventre"...
Peut-être un restant du dimanche soir forcément festif du pilote italo-brésilien ? Ce n'est pas tous les jours qu'on signe sa première victoire en catégorie reine du sport moto... et sur la Yamaha la moins évoluée des quatre engagées par dessus le marché !
KTM est également venu avec de nombreuses évolutions à tester, dont un nouveau châssis et un carénage aérodynamique redessiné. Pol Espargaro s'est montré à son aise avec ces nouveautés puisqu'il a dominé la première partie de la journée avant de reculer à la 6ème place.
Chez Honda, Alex Marquez testait également un nouvel échappement : le petit frère de Marc - qui reprend pour la première fois la course à pied six semaines après son opération au bras - signe le 9ème chrono de cette journée entre Brad Binder et Jack Miller. Aprilia travaillait pour sa part sur son assistant au départ "holeshot device" et de nouveaux réglages.
Despues de 6 semanas de la operacion, primer entrenamiento! Carrera continua 30min
After 6 weeks from the surgery, first training session! Running 30min pic.twitter.com/XdiNbMW1G7— Marc Márquez (@marcmarquez93) September 15, 2020
Enfin, Suzuki étrennait de nouvelles solutions châssis qui n'ont pas complètement séduit Alex Rins (4ème du test) et Joan Mir (5ème). Les deux coéquipiers ont ensuite préféré se concentrer sur la gestion des pneus et le peaufinage de l'électronique de leur GSX-RR, qui se montre désormais redoutable sur la plupart des circuits.
A noter que ces tests officiels furent aussi l'occasion de tester de nouveau un système de communication radio entre les pilotes et la direction de course, via des écouteurs dans le casque. Ce dispositif porté par Bradl pendant les essais libres vise à communiquer des consignes de sécurité en temps réel : chute, drapeaux jaunes ou rouges, sanctions, etc.
Don’t worry, Fabio isn’t listening to music during today’s #MisanoTest
He is testing the new communications system that would be used for safety reasons, to warn riders of on-track hazards.@MotoGP pic.twitter.com/XlE5KWFtX8
— PETRONAS SRT (@sepangracing) September 15, 2020
Objectif : éviter les incompréhensions liées à la lecture difficile et forcément limitée des informations sur les tableaux de bord et/ou sur les panneaux brandis par les équipes au-dessus du muret de la voie des stands. Les pilotes louent l'excellente qualité d'écoute de ce système radio, mais pointent la déconcentration inévitable qu'il entraîne...
Le promoteur des Grands Prix, Dorna, envisage pourtant d'étendre cette communication radio entre pilotes et team, comme en Formule 1. Au risque de créer des déviances stratégiques en MotoGP comme en F1 : l'équipe pourrait conseiller à son pilote de ralentir ou d'accélérer en temps réel selon la position de ses rivaux au championnat.
"Nous avions déjà testé le système avec plusieurs pilotes par le passé et ils l'avaient jugé un peu perturbant", rappelle Carmelo Ezpeletta, "mais de gros progrès technologiques ont été accomplis ces dernières années et ces essais se sont cette fois plutôt bien déroulés".
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.