Suite à trois mois d'augmentation consécutive du nombre de morts sur les routes, la Fédération française des motards en colère (FFMC) en appelle de nouveau à un changement de politique, tandis que 40 millions d'automobilistes demande au premier ministre d'admettre son erreur sur les 80 km/h... Explications.
Constatant que les trois premiers mois de l'année sont mauvais en matière de sécurité routière (avec des morts en hausse de +3,9% en janvier, +17,1% en février et +7,3% en mars), la FFMC et 40 millions d'automobilistes montent au créneau pour demander à nouveau au gouvernement de revoir sa copie.
L'association de défense des motards, qui appelle par ailleurs à la convergence des luttes avec une "Riposte générale", estime que "c'est la politique de la sécurité routière en France qu'il faut repenser", au lieu d'imputer ces hausses aux neutralisations de radars effectuées par les Gilets jaunes comme le fait le gouvernement. L'argument des autorités est d'ailleurs d'autant moins recevable que les catégories les plus touchées sont les cyclistes (+8%), les cyclomotoristes (+7%) et les piétons (+5%)...
"Quand il y a déjà cinq ans, des "experts" de la sécurité routière ont imaginé abaisser la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire en disant qu'en roulant moins vite, les usagers de la route se tueraient moins et qu'il fallait une "mesure de rupture aux Français", nous avons alerté sur les effets négatifs de ce type d'injonction autoritaire", rappelle la FFMC en pointant "les dangers croissants de l'envahissement des téléphones connectés et autres terminaux informatiques à bord des voitures et des risques que ces appareils font courir aux plus fragiles (ceux qui ne sont pas protégés dans les voitures) à cause de l'inattention qu'ils provoquent".
"Les comportements de prudence sont liés à une prise de conscience des usagers en interaction dans un espace public et non à des menaces de punitions ou à des décisions arbitraires et incomprises", répète l'association depuis bientôt 40 ans en notant aujourd'hui que "les 80 km/h ont fait effondrer le château de cartes".
C'est donc "toute la politique de sécurité routière qu'il faut revoir", conclut la FFMC : "il faut la penser avec les usagers et non contre eux", car "les victimes sont en premier lieu les usagers vulnérables (piétons, cyclistes et usagers de deux-roues motorisés), le 80 km/h ne les a pas sauvés".
De son côté, 40 millions d'automobilistes souligne qu'il est "temps pour le premier ministre d'admettre son erreur sur les 80 km/h". Les résultats du premier trimestre sont "la preuve que les 80 km/h imposés le 1er juillet sur les routes secondaires ne fonctionnent pas et qu'il est temps de revenir sur cette décision nuisible".
"J'espère qu'Emmanuel Macron (qui s'exprime ce soir devant les Français, NDLR) saura prendre les décisions qui s'imposent à l'occasion de ses futures annonces suite au Grand débat national : les Français attendent l'abandon du 80km/h qui malheureusement ne tient pas ses promesses", a déclaré Daniel Quéro, président de l'association.
"Depuis que je suis petit, on m'a appris à reconnaître mes erreurs et à ne pas attribuer mes propres fautes à autrui", renchérit le délégué général Pierre Chasseray : "il est donc temps que le premier ministre admette qu'il a fait fausse route, que l'abaissement généralisé de la limitation de vitesse ne permet pas d'améliorer la sécurité des usagers, et qu'il revienne sur sa décision pour revenir à un système plus pragmatique, adapté aux besoins de mobilité des territoires".
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