Joan Mir s'attend à une saison MotoGP 2021 particulièrement disputée, durant laquelle le pilote Suzuki devra finement mener sa GSX-RR pour garder sa couronne... Son principal adversaire ? Marc Marquez, estime le majorquin qui considère même l'officiel Honda comme le principal favori malgré son interminable convalescence ! Explications.
Six mois déjà que Marc Marquez n'est plus monté sur sa Honda - depuis son retour avorté au GP d'Andalousie fin juin - et pourtant l'espagnol reste l'homme à battre aux yeux de ses rivaux, y compris les mieux préparés. Pour le champion du monde en titre, Joan Mir, Marquez est même "clairement le favori, car il a le plus d’expérience, de titres et surtout la vitesse".
"Si on en fait abstraction (de Marquez, NDLR), à part moi, je n’en vois pas d’autres", ajoute le n°36, qui lance une pique bien sentie en direction de tous les autres prétendants logiques en les écartant de façon aussi crue : Viñales, Quartararo, Rins ou encore Miller apprécieront !
"Pour ma part, j’ai encore beaucoup à démontrer", admet Mir avec franchise. "C’est vrai que nous avons gagné le championnat, mais c’était davantage grâce à notre régularité et notre intelligence qu’à notre vitesse", reconnaît le n°36, qui est monté sur le podium à sept reprises l'an passé mais qu'une seule fois sur la plus haute marche.
"Sur le papier, nous disposons des bons outils pour défendre notre statut", observe le champion du monde Moto3 2017. "Mais notre marge de progression n’est pas la même que celle des pilotes avec plus d’expérience".
Joan Mir évoque ici le gel technologique exceptionnellement en vigueur sur les MotoGP, qui contraint chaque constructeur à ré-utiliser les mêmes bases mécaniques que l'an dernier. Cette mesure a été actée au printemps dernier pour réduire les coûts, en réaction aux contraintes exercées par la crise sanitaire. Seuls l'électronique et l'aérodynamique peuvent évoluer.
Cette absence de développement moteur favorise "mécaniquement" les motos abouties comme la Suzuki, mais pourrait desservir celles en manque de performances ou de fiabilité comme la Yamaha. Avec Marquez de retour sur la Honda, Mir parie en tout cas sur un retour aux avant-postes des RCV...
Cette crainte de Marc Marquez est pourtant sujette à caution dans la mesure où son réel potentiel est une grande inconnue... Sa convalescence n'a cessé de s'allonger faute d'une mauvaise régénération des tissus en partie due à une infection probablement contractée lors de sa deuxième intervention. La troisième opération sur son humérus droit début décembre avait pris la forme d'une greffe osseuse, qui peut nécessiter six mois de récupération !
Empezando con el brazo izquierdo!
Starting with left arm!! pic.twitter.com/MvZ2Wtzp8i— Marc Márquez (@marcmarquez93) January 22, 2021
Marc Marquez lui-même doit s'interroger sur son niveau : retrouvera-t-il immédiatement ses marques ou lui faudra-t-il plusieurs week-ends de course ? Sa condition physique, détériorée par sa longue période sans entraînement, l'autorisera-t-elle à mener sa RC213V comme autrefois ?
Par ailleurs, sa lourde chute et ses conséquences seront fatalement à l'esprit de l'octuple champion du monde des Grands Prix... Quels en seront les impacts sur son pilotage et sa prise de risques ? Le funambule du MotoGP sera-t-il toujours aussi audacieux, aspect essentiel pour mener la Honda dans ses retranchements ?
Difficile à dire, d'autant que la date même de son retour est incertaine : Marquez manquera certainement les premiers essais prévus début mars au Qatar, et tarde à confirmer sa présence pour le coup d'envoi de la saison sur le même circuit le 28 mars. L'espagnol pourrait avoir besoin d'encore quelques mois de récupération, ce qui porterait son absence à presque un an !
Step by step pic.twitter.com/9FeQKL1NxE
— Marc Márquez (@marcmarquez93) February 4, 2021
"Les gens parlent beaucoup de lui", observe le coéquipier de Joan Mir. "Mais personne ne saura quand il reviendra avant le dernier moment : dans le passé, Marc a souvent caché la gravité de ses blessures", rappelle Alex Rins, lui-même méchamment blessé en début de saison dernière.
"Je n’ai plus aucun problème à l’épaule", se réjouit le n°42, qui se dit soulagé d'avoir évité l'intervention chirurgicale cet hiver. "Je vois une sacré différence quand je m’entraîne et ça m’apportera une certaine stabilité. Plus que jamais je me sens prêt à me battre pour le titre et Joan sera l’adversaire n°1!".
Alex Rins et Joan Mir - qui hésite encore à troquer son n°36 contre le n°1 - devront par ailleurs composer avec un changement majeur dans l'organisation du team : le départ surprise du team manager, Davide Brivio ci-dessous, qui rejoint les rangs d'Alpine en Formule 1 comme directeur compétition !
Brivio, manager de Valentino Rossi chez Yamaha jusqu'en 2010, est considéré comme l'un des artisans du retour au plus haut niveau de Suzuki. Embauché par le blason d'Hamamatsu en 2015, l'italien est connu pour ses interactions perspicaces entre pilotes, ingénieurs et décideurs. Des qualités acquises en 30 ans de pratique en compétition moto.
"La veille de l’annonce, Davide m’a appelé pour me dire qu’il partait", raconte Rins. "Au départ, je ne l’ai pas cru : ça a été un choc aussi bien pour moi que pour toute l’équipe". Même surprise de Joan Mir, qui évoque également "un choc" mais se dit confiant : "nous sommes entourés de très bonnes personnes qui n’auront aucun mal à gérer cette situation, raison pour laquelle je reste calme".
Suzuki - pris de court par le départ de Brivio - s'oriente en effet vers une gestion interne des tâches dévolues à son ancien team-manager, dont le poste ne sera pas ré-attribué dans un premier temps. Au risque de perturber la sérénité et la cohésion affichées par l'équipe l'an dernier ?
"Suzuki ne souhaite pas le remplacer pour le moment : s’ils pensent de la sorte, c’est que c’est la meilleure décision", estime Alex Rins. "Difficile de nommer quelqu'un aussi rapidement à ce poste... Alors autant rester comme ça, surtout si ça se passe bien". Restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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