Les titres MotoGP 2020 de Joan Mir et de l'équipe Suzuki, le final dantesque entre Morbidelli et Miller, les trois KTM dans le Top6, les chutes de Quartararo et de Zarco, etc. Moto-Net.Com revient sur les faits marquants du GP de Valence à travers les déclarations des pilotes... et quelques notes.
"C'était la meilleure victoire de l'année, peut-être même la meilleure de ma carrière ! C'était une course compliquée : j'ai senti que nous avions un bon potentiel tout le week-end, mais nous avons opté pour le pneu avant dur en course et j'ai dû modifier légèrement mon style de pilotage. Je n'ai pas pu m'éloigner de Jack [Miller] comme je l'aurais souhaité, malgré tous mes efforts, et je savais que ce serait un concurrent tenace s'il s'approchait de moi. Il fallait se surpasser dans le dernier tour et c'est ce que nous avons fait tous les deux. Nous avons livré une bataille très sympa et propre. J'ai toujours aimé me battre contre Jack parce qu'il est dur mais propre dans ses combats, or il était fort aujourd'hui, félicitations à lui. Je suis très heureux de gagner aujourd'hui, je dois aussi remercier l'équipe. Je tiens également à féliciter Joan [Mir] pour son titre cette année : il a été très fort".
Note MNC : Pole position samedi, victoire dimanche... Franco a réalisé un week-end presque parfait puisque c'est Jack Miller qui a claqué le meilleur tour de la course (à un quart de seconde du record de Marquez). L'essentiel était toutefois de devancer son unique adversaire sous le drapeau à damier : après leur sublime dernier tour, les deux rivaux n'étaient séparés que de 93 millièmes de seconde... Sympa, la petite dédicace à Marc Marquez.
Il reste encore une course à disputer donc l'heure n'est pas encore au bilan. Toutefois, le pilote italo-brésilien peut être fier : éclipsé par notre "Fabio-lous" rookie l'an dernier et par le même savoureux "20 français" en début de saison, l'italien revient à égalité de victoires... et passe devant au provisoire ! Quel que soit l'issue de la course dimanche prochain à Portimao, l'équipe Yamaha Petronas SRT a déjà gagné : avec six (ou sept ?) succès, elle restera la plus victorieuse de cette étrange saison 2020.
"Je suis très heureux, je me suis amusé dès le premier tour. C'est l'une des plus belles courses de ma vie... Dommage car en dépassant Morbidelli, je pensais pouvoir gagner. Mais on ne peut être qu'heureux de terminer une course avec un bon duel. Un merci tout particulier à mon équipe qui a très bien travaillé".
Note MNC : Jack Miller a tout tenté... À commencer par se distinguer de la plupart de ses adversaires en chaussant un pneu avant medium plutôt que dur. Son machiavélique plan de "doubler Franky dans la ligne droite à un tour de la fin, et voilà !" n'a pas fonctionné. Il peut néanmoins se réjouir d'être le premier pilote Ducati à avoir franchi la ligne d'arrivée, près de 20 secondes avant Andrea Dovizioso, le préretraité ?...
Pour "Jackass", une première victoire sur le sec en MotoGP ce dimanche serait certainement devenue la plus belle course de sa vie. Malgré ce formidable duel - perdu - et cette nouvelle 2ème place à Valence - après celle en "Styrie" cet été -, sa victoire sur le mouillé à Assen en 2016 ou son podium à Phillip Island l'an dernier restent pour l'australien de plus belles expériences...
"C'était fantastique. Je suis super heureux. Nous ne nous attendions pas à un podium ce week-end. Nous pensions le mériter, mais Nakagami me mettait une grosse pression avant qu'il ne tombe. Nous avons été super du début à la fin et je n'uarais pas pu avoir un meilleur rythme. Je n'ai commis aucune erreur. Nous montons à nouveau sur le podium, le cinquième de la saison. C'est incroyable".
Note MNC : Auteur d'une deuxième pole et d'une nouvelle troisième place cette saison au GP d'Europe (le week-end dernier déjà à Valence...), le n°44 KTM pensait lutter davantage ce week-end face à des adversaires aux machines mieux réglés. De fait, Pol ne s'est classé samedi "que" cinquième des qualifs... Le lendemain, il n'a jamais été en mesure d'inquiéter les deux leaders, Morbielli et Miller, "who else ?"
P.Espargaro était aussi moins rapide que Nakagami, mais à la différence du japonais, il a su cerner et respecter les limites de sa machine pour terminer ! La RC16 serait-elle plus prévenante que la RCV ? Dimanche prochain justement, "Polyccio" disputera sa dernière course pour KTM avant de rejoindre cet hiver le team Honda Repsol... et Marc Marquez ? Pas sûr à 100%, ni même à 93% : le recours à une greffe osseuse pour consolider son humérus pourrait encore retarder le retour de l'ancien champion.
"Je n'ai pas réussi à obtenir le titre au final, mais je suis tellement heureux pour Joan et toute l'équipe Suzuki ! C'est incroyable qu'il ait remporté le championnat dès sa deuxième année, et l'équipe entière a travaillé si dur pour y parvenir. C'est donc un sentiment incroyable, même pour moi. Aujourd'hui, Franco avait un rythme très soutenu et je n'ai pu terminer que 4ème. cependant, je me bats toujours pour obtenir la deuxième place au championnat, donc je suis content du résultat. J'espère finir la saison en beauté lorsque nous serons à Portimao !"
Note MNC : Chef de file Suzuki en début de saison, Rins est finalement battu par son coéquipier un peu plus jeune et moins expérimenté : Joan Mir qui a fêté ses 23 ans le 1er septembre disputait sa seconde saison en catégorie reine. Alex lui, aura 25 ans le 5 décembre prochain et a roulé une année supplémentaire en MotoGP, toujours chez Suzuki.
Les consolations sont multiples pour le n°42 : outre le fait d'être aux premières loges pour assister au sacre d'un pilote Suzuki en Grand Prix, 20 ans après Roberts Jr, Rins a participé au succès de l'équipe assurée de terminer en tête de "son" classement mondial. À "titre" perso, il peut encore décrocher la médaille d'argent à Portimao à condition de marquer 4 points de plus que Morbidelli dimanche... et d'améliorer sa place sur la grille la veille !
"C'était une bonne course pour nous. Je n'ai pas pris le meilleur des départs, mais j'ai réussi à trouver un bon rythme, à dépasser quelques gars et à me frayer un chemin. J'ai donné le meilleur de moi-même aujourd'hui et malheureusement, cela n'a pas suffi pour nous permettre de jouer le podium. Dans l'ensemble, je suis content de la façon dont nous avons progressé ce week-end, de vendredi à la course. Nous avons encore beaucoup à apprendre, mais nous avons déjà hâte d'être à Portimao. Merci à l'équipe et à tout le monde pour leur dur labeur. Nous attaquerons encore la semaine prochaine"
Note MNC : Vainqueur en République-Tchèque le 9 août dernier, puis 4ème le week-end suivant en Autriche, Brad Binder s'est hissé une troisième fois dans le Top 5 mondial hier à Valence. Les 11 points qu'il amasse en conséquence lui permettent de distancer son principal rival au championnat, Alex Marquez, qui vise lui aussi le titre honorifique de "débutant de l'année" : un fossé de 20 points les séparent désormais...
En parlant de rookie, le troisième de cette étrange saison 2020, Iker Lecuona, a de nouveau été privé de compétition... Toujours positif au Covid-19, le n° 27 espagnol a du suivre à la télévision la magnifique prestation de son coéquipier chez Tech 3 : Miguel Oliveira qui a posté la troisième KTM dans le Top 6 ! Le week-end prochain, le n°88 portugais roulera chez lui... mais pas devant les siens, hélas.
"Champion du monde ? Ça sonne vraiment super bien ! C'est vraiment difficile de trouver les mots pour le moment, mais je dois dire merci à tant de personnes : à Suzuki pour cette opportunité, je suis si heureux de leur donner un titre ! Être celui qui leur apporte une nouvelle couronne 20 ans après, est un sentiment incroyable et un véritable honneur. Toute l'équipe a fait un travail incroyable, et je suis absolument ravi de cette victoire au championnat. J'ai parcouru un long chemin, depuis l'enfant qui manquait d'argent pour courir : ma famille doit en être remerciée. J'ai travaillé très dur pour arriver au sommet et cette récompense est incroyable. La course d'aujourd'hui n'a pas été facile, mais j'ai obtenu le résultat dont j'avais besoin et j'espère profiter d'une belle conclusion Portimao. Il est temps de célébrer, mais nous devons le faire de manière responsable".
Note MNC : Cinq petites saisons. C'est tout ce qu'il a fallu à Joan Mir pour devenir champion de MotoGP ! Arrivé en 2016 dans le team Leopard de Moto3 sur KTM (trois podiums dont une victoire), titré l'année suivante dans la même écurie mais sur Honda (10 victoires !), Joan Mir n'a roulé qu'une année - sur les trois prévues - en Moto2 chez Marc VDS (sept Top5 dont quatre podiums), avant de rejoindre le team d'usine Suzuki en catégorie reine...
Douzième du championnat MotoGP l'an dernier, le n°36 est devenu hier le nouveau "numéro un". Quatrième champion espagnol en catégorie reine après Criville (1999), Lorenzo (2010, 2012, 2015) et Marquez (2013, 14, 16, 17, 18, 19 !), Joan portera-t-il la plaque de n°1 en course, comme Alex ou Jorge ? Marc lui, n'a jamais quitté son n°93. Le sextuple champion de MotoGP a d'ailleurs félicité son successeur. Mir lui a souhaité en retour un prompt et complet rétablissement : il serait bon en effet, que les deux champions s'affrontent en pleine forme, au cours d'une saison normale...
"Une course malheureuse aujourd’hui avec cette chute au premier virage après quelques tours. Je n’ai pas pu avoir la chance d’obtenir un bon résultat. Je vais analyser cette erreur pour comprendre encore plus de choses. On se retrouve la semaine prochaine à Portimao ! Félicitations à Joan Mir ! Nous ne t’attendions pas si tôt et tu es champion du monde ! Bravo ! Chapeau".
Note MNC : Il y a une semaine à l'issue du Grand Prix d'Europe, Johann Zarco regrettait son manque d'agressivité en fin de course, qui lui avait valu la perte de quelques places... Hier après-midi, le n°5 s'est donc montré plus agressif avec ses adversaires (bien !), mais un peu trop avec son pneu avant (ah, moins bien).
Dépossédé de sa sixième place à la toute fin du 5ème tour par Alex Rins, notre double champion de Moto2 a profité de sa meilleure sortie de courbe pour riposter dans la ligne droite, puis a adopté une trajectoire défensive dans le premier virage du 6ème tour. Légèrement décalé vers l'intérieur en entrée de courbe, le n°5 a vivement perdu l'avant. Et avec lui, tout espoir d'intégrer le Top 10 mondial final.
"Je n'ai malheureusement rien pu faire aujourd'hui pour prolonger la lutte au championnat jusqu'à la finale. Nous n'avions tout simplement pas le rythme. Je poussais plus que de raison aujourd'hui. La 10ème place était peut-être possible aujourd'hui, mais je voulais plus que cela et j'ai fait ces erreurs. Nous avons connu de bons moments cette année et nous avons des points forts pour l'avenir, mais à cet instant, il est difficile d'accepter que notre défaite cette année. Il est vrai que nous aurions pu faire mieux, mais c'est facile à dire maintenant. Joan [Mir] a été très fort également et très constant, il mérite donc ce titre et je lui adresse mes félicitations. J'espère que nous pourrons terminer cette saison de manière satisfaisante à Portimao".
Note MNC : C'en est fini des espoirs de titre pour Fabio Quartararo.... en 2020, en compagnie du remarquable team satellite SRT Petronas, deuxième du classement par équipe ! En 2021, le "Fabio-lous" pilote français remplacera Valentino Rossi au sein du team d'usine Yamaha qui veut et doit réagir : les pépins de soupapes ont valu à la firme d'Iwata une pénalité 50 points, donc le titre constructeur !
Avec sept victoires en treize courses (trois pour la n°20, autant pour la n°21 désormais, une seule pour la n°12 et zéro pour la n°46), la M1 est pourtant la machine la plus performante cette saison. La GSX-RR (seule autre machine à exploiter un 4-cylindres en ligne) et la Desmosedici (redoutée pour son puissant V4 et réputée pour son avant-gardisme) se retrouvent à égalité : 201 points et deux succès chacune. La finale à Portimao permettra de les départager. Mais qui sait, une M1 gagnera peut-être une huitième fois ?!
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"