Le ministre des transports confirme l'abandon du contrôle technique dans sa forme originale - avec visite obligatoire - auprès de la Fédération française de motocyclisme (FFM) et la Fédération française des motards en colère (FFMC). Des mesures alternatives pour la sécurité et l'environnement seront mises en place, comme indiqué précédemment par Jean-Baptiste Djebbari. Explications.
Les deux principales organisations représentatives des motards et scootéristes en France - la FFM et la FFMC - ont rencontré le ministre des transports juste après son intervention sur RMC, durant laquelle Jean-Baptiste Djebbari avait annoncé le retrait du contrôle technique pour les motos, scooters et quadricyles à moteur "tel qu'il était envisagé" par le décret n°2021-1062.
"Dès le 3 septembre, avant même notre réunion, le ministre annonçait que le contrôle technique des deux-roues, sous sa forme administrative, ne se ferait pas", confirment les deux fédérations dans un communiqué de presse commun qui évoque"une bataille gagnée, une victoire à construire".
Concrètement, le gouvernement fait machine arrière en abandonnant l'obligation de contrôles périodiques confiés à des intervenants privés - comme pour les voitures - au profit de mesures alternatives "à la fois plus concrètes et moins contraignantes pour améliorer la sécurité et les performances environnementales (bruit et pollution) des 2RM".
Rappelons que la directive européenne qui impose le contrôle technique aux Etats membres permet d'y échapper si des initiatives efficaces sont prises pour réduire la mortalité des motards. La France saisit cette alternative pour enterrer le contrôle technique moto après plusieurs rebondissements dans cette longue saga, dont la "présidentielle" mise en veilleuse du décret cet été !
"La ligne politique est claire", expliquent la FFM et la FFMC. "Il s’agit donc, d’une part, de démontrer à l’Europe qu’entre les mesures déjà prises en France et celles envisagées, le CT via des opérateurs indépendants est inutile parce qu’inefficace, alors que les mesures prises, elles, sont porteuses d’effets".
L'abandon du contrôle technique moto devra toutefois être ratifié par les élus avec dans un premier temps l'abrogation du décret voté le 11 août. Les associations devront ensuite travailler avec le ministère des transports pour mettre en place ces fameuses mesures alternatives, au sujet desquelles Jean-Baptiste Djebbari avait lancé plusieurs pistes.
Le ministre des transports envisage notamment de développer un module dédié à la sécurité pendant le permis de conduire et d'encourager la transition électrique chez les utilisateurs de scooters sous la forme de primes à la conversion. Le bruit fera également partie de ce nouveau plan de bataille.
"L’objectif unique de tous, politiques, techniciens et associations, est bien d’abroger, à court terme, c’est à dire avant la fin de l’année 2021, le décret promulgué le 11 août", soulignent les fédérations. "Ensuite, un nouveau décret annoncera les mesures autres qu’un CT périodique, qui résulteront d’un travail entre les associations représentatives des usagers et les pouvoirs publics".
La Fédération française de motocyclisme (FFM) et la Fédération française des motards en colère (FFMC) - conscientes de la nécessité de montrer "patte blanche" auprès du ministère - s'engagent à poursuivre leurs actions "visant à une meilleure sécurité et à défendre leurs valeurs de vivre-ensemble".
Dans ce but, elles prévoient de "minimiser les nuisances de bruit et de pollution par des actions concrètes, avec les usagers et non contre eux". En clair : prévention et bon sens seront les maîtres mot(o)s pour écarter la menace du contrôle technique... jusqu'au prochain épisode de cette interminable saga ?! Espérons que non !
Modalités du contrôle technique moto "tel qu'il était envisagé"
A compter du 1er janvier 2023, les véhicules motorisés à deux ou trois roues et les quadricycles à moteur font l'objet :
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