Le décret instaurant le contrôle technique pour les motos et scooters à partir de 2023 n'aura tenu que 24 heures : Emmanuel Macron le met sur la touche "jusqu'à nouvel ordre" pour éviter de mettre les esprits des motards et scootéristes en surchauffe cet été ! Explications.
L'interminable saga du contrôle technique moto connaît un nouveau rebondissement assez inattendu ! Le décret n°2021-1062 du 9 août - qui prévoit sa mise en place obligatoire au 1er janvier 2023 - est "suspendu jusqu'à nouvel ordre" à la demande du président de la République, Emmanuel Macron, au lendemain de sa publication au Journal officiel !
Cette décision a été communiquée par le ministère des transports à de nos confrères de l'AFP après "une discussion jeudi matin" entre le chef de l'État et son ministre Jean-Baptiste Djebbari qui s'était heurté à la levée de boucliers des associations d'usagers deux-roues suite à l'annonce de la ratification du contrôle technique.
Suite à cet échange au sommet de l'État - et face aux prévisibles manifestations motardes cet été et à la rentrée, avec et sans passe sanitaire ! - le ministère des transports a "convenu avec les fédérations (de moto, NDLR) de se retrouver à la rentrée pour échanger largement sur les différentes sujets les concernant", développe l'AFP en citant "une porte-parole du ministère".
Rappelons que la France met en place le contrôle technique pour tous les "véhicules motorisés à deux ou trois roues et les quadricycles à moteur" - 50 cc et voitures sans permis inclus - sous la pression de l'Union Européenne, qui l'exige de tous ses Etats membres sauf si des mesures efficaces sont prises pour diminuer la mortalité des deux-roues.
Son entrée en vigueur - décriée par les associations moto, FFMC en tête - a plusieurs fois été reportée après de nombreux débats au plus haut niveau de décision français, notamment par l'Assemblée nationale et le Sénat en 2014. Motifs : la faible accidentologie liée à un facteur technique ne le justifie pas, malgré toutes les pressions exercées par ses partisans comme Dekra et SITA.
Pourquoi le gouvernement fait-il soudain marche arrière alors que l'encre du décret est à peine sèche au Journal officiel ? Officiellement : pour "ne pas embêter les Français" (sic)... La crainte de voir les grandes villes bloquées par des manifestations de motards semble plus vraisemblable, alors même que les activités commerciales et le tourisme reprennent très timidement et que l'échéance des élections se rapproche à grands tours de deux-roues !
"Après avoir découvert cette mesure, le président de la République a décidé que ce n'était pas le moment d'embêter les Français : avec la crise sanitaire, le passe, on leur demande déjà beaucoup", explique un conseiller de l'exécutif : "il est possible d'être dans la sécurité sans embêter les Français dans leur quotidien, a priori sans adhésion de leur part". Pourvu que ça dure, pour paraphraser le regretté humoriste Jean-Yves Lafesse !
A compter du 1er janvier 2023, les véhicules motorisés à deux ou trois roues et les quadricycles à moteur font l'objet :
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