Luigi Dall’Igna, directeur général du service course Ducati, se dit convaincu que la cour d'appel de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) va rejeter la procédure d'appel lancée par Aprilia, Honda, KTM et Suzuki à propos du déflecteur installé devant la roue arrière des Desmosedici MotoGP au Qatar... Explications.
Grosse journée en perspective ce vendredi pour la cour d'appel de Fédération internationale de motocyclisme (FIM) : l'instance fédérale va devoir trancher sur "l'affaire Ducati" et l'utilisation de ce fameux appendice fixé sur le bras oscillant des Desmosedici GP19 qu'Aprilia, Honda, KTM et Suzuki jugent non réglementaire...
Les quatre constructeurs à l'initiative de cette procédure seront dans un premier temps reçus par la FIM qui réécoutera leurs arguments concernant ce déflecteur accusé de générer de l'appui aérodynamique... et non de refroidir le pneu comme le soutient Ducati. Au Qatar, ces accusations avaient été balayées par le collège des commissaires de la FIM.
Mais le dossier est brûlant car si la cour d'appel donne raison à Aprilia, Honda, KTM et Suzuki, la victoire d'Andrea Dovizioso au GP du Qatar pourrait lui être contestée... Personne ne semble toutefois vouloir en arriver là, y compris le patron d'Aprilia Racing, Massimo Rivola, pourtant l'un des plus virulents accusateurs.
"Nous ne souhaitons pas d'effet rétroactif, Dovizioso doit conserver sa victoire au Qatar", a-t-il assuré à nos confrères de Motosprint. Pour cet ancien dirigeant en Formule 1 chez Ferrari, la solution est simple : la FIM doit d'abord clarifier les règles et interdire à Ducati l'utilisation de son déflecteur - encerclé en jaune ci-dessous - dès la prochaine course prévue le 31 mars en Argentine.
"On préserve cette victoire et ensuite on commence à discuter d'une nouvelle règle sur cette pièce ", précise le nouveau dirigeant du service course d'Aprilia qui doit pourtant se douter que les choses n'en resteront pas là : si Ducati est reconnu coupable d'une forme de triche, la sanction paraît inévitable pour le malheureux "Dovi"...
Les Rouges de Bologne maintiennent avec fougue leur point de vue, ce qui laisse supposer que Ducati n'acceptera pas si facilement une décision défavorable de la cour d'appel : la marque menace de porter son dossier jusqu'au Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute instance dans le milieu sportif.
Si tel était le cas, les relations entre les constructeurs se dégraderaient aussi rapidement que la moto de Dovizioso avale les lignes droites ! Cet aspect chagrine Luigi Dall'Igna, directeur général du service course Ducati (ci-dessous en sweat rouge aux côtés du boss de Ducati et de ses pilotes), qui regrette la tournure des événements.
"Je dois avouer que nous étions un peu perplexes sur la façon dont tout ça s’est déroulé", confie ce brillant ingénieur. "Jusqu’à présent, tous les différends rencontrés - et il y en a eu !- étaient réglés au sein du MSMA (l'association des constructeurs en MotoGP, NDLR) avec le directeur technique (Danny Aldridge, NDLR). C’est la première fois que certains teams décident de formuler une réclamation contre une autre équipe sur la base d’un doute technique"...
"Les temps changent et dans ce cas précis, pas forcément en bien", continue-t-il en insistant sur le fait que la pièce utilisée par Ducati avait reçu l'aval d'Aldridge. "Le directeur technique est normalement le seul à pouvoir décider si une pièce montée sur la moto est conforme ou non. À ce rythme-là, ça risque de devenir un vrai Far-West : imaginez s’il y a un recours à chaque course !"
Pour autant, "Gigi" reste serein face à ces accusations qu'il estime ni élégantes, ni sportives : "nous sommes convaincus que notre travail est parfaitement conforme au règlement technique. Nous n’avons donc aucun doute sur le fait que cet appel sera rejeté".
"Ces quatre constructeurs ont décidé de changer d’approche", déplore le dirigeant italien qui craint des tensions à venir au sein du MSMA. "Ça nous surprend quelque peu de la part de Honda, sachant qu’avec Yamaha nous sommes un peu les "piliers" de ce championnat. Ils sont là depuis les débuts de l’ère MotoGP et ils ont décidé de changer les règles, défiant ainsi la FIM".
Concernant Aprilia et KTM, Dall'Igna ne cache pas un certain agacement devant leur prise de position alors même que les RS-GP et les RC16 sont loin du niveau des Ducati... appui supplémentaire ou pas ! "J'avoue avoir du mal à comprendre, car ils ne sont pas forcément nos adversaires directs au championnat".
Interrogé sur la possibilité d'intenter un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) si la FIM donnait raison à ses accusateurs, Dall'Igna botte en touche en soutenant qu'il est "dans son droit : nous ne voyons pas en quoi la cour d'appel leur donnerait raison".
"Au sein de la FIM, la cour d'appel est le dernier recours possible", explique-t-il en anticipant la suite des événements si la FIM juge Ducati coupable. "Si vous faites recours à la cour d'arbitrage du sport (au sein du Tribunal arbitral du sport, NDLR), vous quittez le périmètre de la FIM et je ne veux même pas y songer. Si ça arrive, nous y réfléchirons, mais au moment voulu".
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
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14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
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26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
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04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
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