Le premier ministre Édouard Philippe officialise ce mardi 4 décembre la suspension pour six mois de la prochaine hausse des taxes sur les carburants, prévue le 1er janvier 2019 au nom de la transition énergétique. Ce retrait provisoire vise à apaiser la fronde des Gilets jaunes...
"Je suspends pendant une durée de six mois ces mesures fiscales sur les carburants", a assuré le premier ministre en précisant que cette décision vise à "ramener l'apaisement et la sérénité dans le pays", après un troisième week-end de contestations des Gilets jaunes, marqué notamment à Paris par des violences et des casses.
Rappelons que le mouvement des Gilets jaunes s'est initialement formé en réaction à la volonté du gouvernement d'augmenter de plusieurs centimes au litre la taxation sur l'essence et - de manière encore plus prononcée - sur le gazole, chaque année jusqu'en 2022. Ces hausses serviraient à assurer la transition énergétique de la France et son passage à des modes de déplacement plus "propres".
Malgré ce recul du gouvernement sur ce thème central, certains de membres des Gilets jaunes restent sur leur faim : "la prochaine hausse des taxes sur les carburants est gelée pendant six mois, mais ça ne signifie pas qu'elle est abandonnée comme nous le demandons", analyse à chaud l'un de ses porte-paroles sur France Info.
Édouard Philippe a cependant précisé qu'un "large débat" serait ouvert du "15 décembre au 1er mars" sur la politique fiscale du gouvernement et que "si aucun accord n'est trouvé, nous en tirerons les conséquences". Ces "conséquences" en cas d'échec des négociations laissent entrevoir une possible annulation de la future augmentation des taxes sur les carburants, dites "taxes carbone".
Après avoir entendu cette demande exprimée par tous mes interlocuteurs au cours des consultations de ces derniers jours, je suspends, pour une durée de 6 mois, ces mesures fiscales : pic.twitter.com/JUpDJEvKJJ
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 4 décembre 2018
Par ailleurs, le gouvernement bloque également pendant six mois l’alourdissement des conditions de contrôle technique sur les automobiles qui était prévu l’an prochain, ainsi que les traditionnelles hausses de l'électricité et du gaz.
Le premier ministre s'est cependant montré ferme sur les violences exprimées en marge des manifestations des Gilets jaunes : "aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la nation", a tonné Édouard Philippe en référence aux débordements et aux casses qui ont eu lieu le week-end dernier, essentiellement à Paris.
Ceux qui ont cassé ces lieux ont cassé les biens des Français. Ce sont les impôts des Français qui seront utilisés pour réparer les dégâts et indemniser. Les auteurs de ces actes sont recherchés et ils seront punis. https://t.co/D6VW6Fwxdc
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 4 décembre 2018
"S'il y a une nouvelle mobilisation samedi prochain (le 8 décembre, NDLR), elle doit être déclarée et se dérouler dans le calme", a-t-il prévenu alors que la maire de Paris, Anne Hidalgo, estime entre "3 et 4 millions d'euros" les dégâts sur le "seul mobilier urbain" lors des dernières manifestations parisiennes, dont les motivations dépassent désormais très largement la seule politique fiscale sur les carburants.
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