Le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h, mis en place par plusieurs associations opposées à cette baisse de la vitesse, dénonce des chiffres "préoccupants" bien loin des objectifs du gouvernement. Explications.
Comme tous les mois, le ministère de l'intérieur communique le nombre provisoire d'accidents, de blessés et de morts sur les routes de France via la Direction de la sécurité routière (DSR).
Bien que ces chiffres mensuels soient peu significatifs - au regard notamment de la variation du nombre total des déplacements et des conditions météo -, les données officielles sur la France métropolitaine font état d'une mortalité en hausse de 8,8% en septembre 2018 par rapport à septembre dernier (323 morts Vs 297), tandis que le nombre de blessés passe de 6295 à 6568 (+4,3%) et celui des accidents de 5088 à 5373 (+5,6%).
La DSR estime que l'augmentation du nombre de morts "concerne tout particulièrement les motocyclistes (81 tués en septembre 2018), en raison d’une météo sans pluie sur le sud de la France (ce qui favorise les déplacements à moto, NDLR), et dans une moindre mesure les seniors automobilistes, dont les déplacements augmentent lorsque l’été se prolonge en septembre". En clair : plus on passe de temps sur la route, plus on risque d'avoir un accident de la route... ce qui ressemble à s'y méprendre à une magnifique lapalissade.
De son côté, le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h juge cette hausse "préoccupante au regard des objectifs gouvernementaux" (qui sont, rappelons-le, de "sauver" 400 vies grâce aux 80 km/h)...
Il s'agit de "la plus forte augmentation de l'année et, excepté 2016 (+30%, NDLR), le plus mauvais mois de septembre depuis 2012", calcule le comité en soulignant que "les usagers les plus touchés par cette hausse sont les automobilistes, les motocyclistes et les camionneurs, soit les catégories les plus directement concernées par l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h".
"Il apparait malheureusement selon ces chiffres provisoires que la tendance à la baisse observée avant même l'entrée en vigueur de la mesure au 1er juillet 2018 se soit simplement poursuivie au troisième trimestre 2018, ce qui n'est pas en concordance avec les objectifs annoncés", constate Jean-Luc Michaud, président du Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h (ci-dessus au centre).
Au cumul des neuf premiers mois de l'année - donc bien avant la limitation à 80 km/h du 1er juillet -, la tendance reste toutefois orientée à la baisse avec 2426 morts sur les routes depuis janvier (-5,4 % par rapport à la même période 2017).
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