Alors que la limitation à 90 km/h pourrait bientôt faire son retour dans les départements qui le souhaitent, certains avocats spécialisés estimaient que les excès de vitesse commis sur ces routes à 80 km/h seraient annulés ou réduits. Hélas, selon un démenti formel de la Sécurité routière, il n'en sera rien... Explications.
Depuis que le premier ministre a annoncé que les départements pourraient revenir aux 90 km/h sur les routes limitées à 80 depuis le 1er juillet 2018, certains caressaient l'espoir de voir leurs excès de vitesse annulés ou réduits...
"Le retour aux 90 km/h, c'est l'application de la loi qui est plus avantageuse pour l'automobiliste au détriment de celle qui l'est moins", expliquait notamment l'avocat Rémy Josseaume au micro de France Info, estimant que "plusieurs centaines de milliers de procédures" pourraient ainsi être annulées : "soit des PV purement et simplement annulés car l'infraction n'existe plus par le passage de 80 à 90 km/h, soit un déclassement de certaines infractions car elles ne sont plus comprises entre 20 et 30 km/h mais entre 0 et 10 km/h".
Malheureusement, si l'on en croit le "démenti formel" publié aujourd'hui par la Sécurité routière, il n'en sera rien : "les articles R. 413-14 et R. 413-14-1 du code de la route punissent le fait de dépasser la vitesse maximale autorisée", rappelle l'organisme du ministère de l'intérieur. Or "ces textes ne seront ni abrogés, ni modifiés : les éléments constitutifs de l'infraction resteront identiques ainsi que le montant de l’amende qui dépend de l'ampleur du dépassement de la vitesse autorisée".
"Le fait que la vitesse, qui serait ici fixée par un arrêté du président du Conseil départemental, puisse être augmentée, n’a donc aucun impact. Ceci a été jugé par la Cour de cassation (Cass. Crim., 18 janvier 2006, pourvoi n°05-84.369)", poursuit la DSR qui "met en garde ceux qui pourraient être tentés, sur la base de cette analyse juridique erronée, et dans l’attente d’une éventuelle hausse de la vitesse maximale autorisée sur la route où ils ont été verbalisés, de ne pas payer leur contravention dans l’espoir d’une annulation - qui n’interviendra pas - de l’infraction"...
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.