Après l'annonce de la fin des activités de Victory Motorcycles, quelles sont les perspectives pour Indian, la deuxième marque phare du géant américain Polaris ? Les explications de Pierre Audoin, responsable Indian et Victory pour la France.
"C'est un moment émouvant, comme pour Buell, Voxan et bien d'autres", nous confie Pierre Audoin à propos de l'arrêt de Victory (lire MNC du 9 janvier 2017 : pourquoi Polaris arrête les activités de Victory Motorcycles). "Victory a une histoire courte mais riche et peut devenir une marque mythique après sa mort", estime le responsable pour la France de cette marque américaine créée de toutes pièces en 1998 par le groupe Polaris, à qui appartient aussi la marque de motos customs Indian Motorcycle.
Or cet arrêt de Victory devrait pleinement profiter à Indian, rachetée par le géant américain en 2011. "C'est une décision rapide, mais la gestion des deux marques était devenue trop compliquée. Indian a décollé plus vite que prévu, alors qu'avec Victory on butait toujours sur le manque de notoriété", poursuit le responsable français.
Les marques naissent et meurent, certaines plus vite que d'autres, mais force est de constater que Victory n'a pas réussi à s'imposer auprès du grand public malgré les qualités de ses motos (relire notamment notre Essai MNC de la Cross Country Tour). On se souvient en effet que pendant l'entre-deux guerres, la France comptait à elle seule près d'une centaine de constructeurs moto aujourd'hui disparus... mais pas oubliés !
"Ma priorité est de préserver la considération accordée au clients Victory", assure Pierre Audoin : "les rassemblements sont maintenus, la Victory Riders Association demeure, on soutient les concessionnaires et les clients, nous assurons naturellement le SAV et les pièces détachées seront disponibles pendant dix ans. C'est une marque pour laquelle le taux de satisfaction des clients est extrêmement élevé".
"Ce n'est jamais facile, mais ce n'est pas comme si on arrêtait le réseau", poursuit le responsable. Car parmi les 24 concessionnaires en France, "nous avons la chance de ne pas avoir de 100% Victory comme en Allemagne ou aux Etats-Unis", explique Pierre Audoin. "Le glissement se fera progressivement pour leur permettre de se concentrer sur Indian". Ils ne devraient donc pas subir de manque à gagner en ces temps déjà difficiles, "et même au contraire puisqu'ils pourront se concentrer à 100% sur des motos qui se vendent et gagner en efficacité, comme ce sera le cas à l'usine", prévoit Pierre Audoin (Polaris a immatriculé 773 Indian en France l'an dernier contre 360 Victory, NDLR).
"Indian vend aujourd'hui trois fois plus que Victory et sa marge de croissance est importante", souligne encore Pierre Audoin, à tel point que "malgré les investissements faramineux réalisés depuis 2011 (notamment le développement d'un tout nouveau moteur en 2013, NDLR), Indian est une marque rentable (30 000 ventes aux Etats-Unis) qui représente pour Polaris le plus fort relais de croissance".
D'autant que l'usine de Spirit Lake (Iowa) ne compte pas s'arrêter au custom et s'apprête à investir de nouveaux segments de la production moto : la Scout FTR750 (ci-dessus) dévoilée à Sturgis pour disputer des courses de flat track face à la Harley-Davidson XG750R servira à coup sûr de modèle pour une prochaine moto de série, sans oublier le nouveau Ride Command sur lequel Indian fonde de grands espoirs pour 2017... A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !
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