Suite à la publication des premiers éléments du bilan coûts/avantages des 80 km/h, la Délégation à la sécurité routière (DSR) réagit à l'étude du Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h... Malheureusement, les responsables du ministère de l'intérieur ne semblent pas avoir très bien compris le travail du professeur Rémy Prud'homme... Explications.
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, comprennent un peu mieux le monde qui les entoure que les autres - connaissaient déjà les étranges calculs de la Sécurité routière pour (tenter de) justifier les 80 km/h.
Ils vont aussi découvrir aujourd'hui, après la publication de l'analyse préliminaire "coûts/bénéfices" des 80 km/h menée par l'économiste Rémy Prud'homme, l'étrange réaction de la Délégation à la sécurité routière (DSR) à ces premiers résultats...
Résultats qui, rappelons-le pour les rangs du fond, portent non pas sur le coût de la mise en place des 80 km/h, comme la DSR semble (faire semblant de ?) le croire, mais sur leurs conséquences économiques et sociales.
"La DSR dément catégoriquement les chiffres et les analyses présentés sur l'antenne de RTL ce jeudi par Jean-Luc Michaud (président du Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h, ci-dessous à gauche, NDLR) : la mise en place de cette mesure n'a absolument pas coûté 3,8 milliards d'euros mais 10 millions (coût de l'installation des nouveaux panneaux)".
"Il est absolument déplorable de constater que la Sécurité routière n'a pas lu une seule ligne du rapport effectué par le Comité d'évaluation indépendant du 80 km/h", s'étrangle Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes et porte-parole du Comité interrogé par Moto-Net.Com (ci-dessus à droite) : "ils n'ont absolument rien compris ! Pour la sécurité routière, le coût de la mesure se limite uniquement au prix de pose des panneaux alors que l'étude effectuée par Rémy Prud'homme, économiste, porte sur les conséquences économiques de la mesure dans la société française".
La DSR assure également que "contrairement à ce que Jean-Luc Michaud affirme, il n'est pas aujourd'hui possible d'évaluer avec fiabilité le bilan de cette mesure, comme le lui a expliqué le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe dans un courrier en date du 10 décembre 2018. L'évaluation de cette mesure est confiée au CEREMA, avec la participation de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), organisme labellisé pour son indépendance par l'autorité de la statistique publique. Une première série de résultats seront rendus publics fin janvier 2019".
"Nous ne manquerons pas d'envoyer cette étude à la Sécurité routière pour l'éclairer sur ce point qu'elle néglige et semble découvrir", promet Pierre Chasseray, car "cette réaction prouve à elle seule la nécessité d'un comité indépendant de suivi pour corriger son amateurisme"...
Dommage en effet que tout en écoutant RTL, les responsables de la Sécurité routière en France n'aient pas jeté un oeil à notre vidéo MNC, dans laquelle Rémy Prud'homme explique longuement, patiemment et très clairement les bases de son travail et ses premiers résultats...
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