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MOTO GP 2012 - BRNO
Paris, le 27 août 2012

Grand Prix de Rép. tchèque Moto GP : déclarations et analyses

Grand Prix de Rép. tchèque Moto GP : déclarations et analyses

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations et les résultats des principaux pilotes de la catégorie reine, ainsi que l'analyse de leurs réussites et de leurs échecs par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP de République tchèque 2012.

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Déclarations et analyse du GP de République tchèque

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (3ème en qualifs et 1er en course) : "C'est l'une des meilleures courses que j'ai pu faire en MotoGP, gagner avec de l'avance est toujours agréable mais c'est encore mieux quand on s'impose après une aussi belle bagarre que celle que nous avons eue avec Jorge. Le dernier tour a été difficile parce que je savais que Jorge était rapide en milieu de virage et j'entendais sa moto revenir sur moi".

"Je savais que le moindre espace que je laissais pouvait lui permettre de passer. Je lui ai d'ailleurs ouvert une porte dans un virage à gauche et boum il était là, juste devant moi ! A la moitié du tour j'étais plus nerveux qu'avant mais je savais que j'étais fort sur la fin du tour. J'ai essayé de prendre le maximum de motricité après la colline, j'étais juste derrière lui dans le dernier virage et quand j'ai relâché les freins nous étions côte à côte !"

"J'ai réussi à passer devant et à gagner, c'est fantastique et je suis vraiment très heureux de cette victoire, pour mon team mais aussi pour mon père parce que c'est son anniversaire ! Nous devons garder cette dynamique pour le championnat. Jorge est toujours très fort et tout le temps dans le Top 2. Le test de lundi sera important pour le reste de la saison et nous allons donc essayer de bien avancer"

L'analyse Moto-Net.Com : Habituellement, quand Pedrosa gagne en MotoGP, c'est au terme d'une course qu'il a menée de bout en bout. Souvent ennuyeuses, ces échappées solitaires lui valent la réputation de pilote cherchant à fuir les mano a mano : le Catalan se montre en effet moins à l'aise que Lorenzo ou Stoner lors de confrontations carénage contre carénage.

La faute, peut-être, à son gabarit de crevette et à son poids plume qui l'avantagent au moment des départs et dans les lignes droites, mais pas lorsqu'il faut gérer les 275 ch de sa RCV sur les trajectoires souvent improbables qu'empruntent les pilotes en baston.

Capitalisant sur cette faiblesse, "l'ogre" Lorenzo se pourléchait les babines au moment de croquer son compatriote dans le dernier tour du GP de République tchèque ! Pour le Majorquin, l'affaire était entendue : "Pedro" plierait sans combattre, le laissant filer vers une sixième victoire qui le rapprocherait du titre qu'il pense acquis maintenant que Stoner est "out".

Sauf que le triple champion du monde (deux titres en 250cc et un en 125cc) réservait une mauvaise surprise au Majorquin - et une excellente au public : "Pedro" a sorti d'impressionnantes griffes et les a plantées dans le cou de son rival ! Poussé dans ses retranchements, le n°99 a perdu un important duel alors qu'il pensait ne faire qu'une bouchée de Pedrosa et montrer de quelle façon il allait remporter le championnat.

Euphorique après cette démonstration, Pedrosa signe son deuxième doublé en MotoGP (le premier remonte à 2010 avec une victoire à Indianapolis suivie d'un succès à San Marin) et monte pour la huitième fois d'affilée sur le podium. Rarement aussi expressif, il a été chaudement félicité par son équipe et notamment son team manager, Alberto Puig, qui a failli tomber sur la piste tellement il se penchait sur le muret pour l'encourager !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (2ème en qualifs et 2ème en course) : "Je me suis vraiment fait plaisir durant cette course, surtout sur les derniers tours. Dani et moi avons tout fait pour gagner. Nous sommes très proches au championnat et chaque point est important. C'était une course très stratégique, à certains moments je ralentissais pour me détendre et je pense que Dani faisais la même chose, pour essayer de préparer les derniers tours dans le calme".

"Quand il s'est mis à attaquer, j'ai pris beaucoup de risques pour rester avec lui et il y a un moment où je devais essayer de le doubler, la victoire était toute proche et je devais absolument tenter. Cette fois Dani a été plus malin que moi et je tiens à le féliciter, ce sera peut-être différent la prochaine fois ! Un grand merci à toute l'équipe qui a travaillé très dur et qui m'avait préparé une moto très compétitive".

L'analyse Moto-Net.Com : Auteur du record absolu du circuit de Brno en qualifications (lire MNC du 25 août 2012) et du nouveau record du tour en course (1'56.274), Lorenzo avait incontestablement la vélocité nécessaire pour s'imposer en République tchèque. Las, le Majorquin a sous-estimé son adversaire... ou surestimé ses capacités à la battre, c'est selon !

Beau joueur, le leader du championnat (avec 13 points d'avance) ne cherche pas d'excuses à l'arrivée et reconnaît s'être fait mystifier par Pedrosa. Une attitude constructive parfaitement indiquée pour l'aider à accomplir sa vengeance lors de la prochaine course à San Marin...

Car ne nous y trompons pas : Lorenzo a peut-être perdu une bataille, mais il est loin d'avoir perdu la guerre ! Certes, Dani Pedrosa a surpris tout son petit monde, mais sera-t-il capable de réitérer le même genre d'exploit lors des six prochaines courses ? Tout en sachant que la pression du titre va s'accroître sur ses épaules et qu'il est désormais seul à bord du "paquebot HRC" ? A suivre sur MNC bien sûr...

De plus, les motos des deux champions font quasiment jeu égal et leur vitesse de pointe très proche durant la course le prouve : 308,4 km/h pour la RCV, 307,3 km/h pour la M1. En revanche, comme d'habitude, le moteur de la Honda "relance" mieux dans les bouts droits et sa puissance semble parfaitement transmise au pneu arrière. Indubitablement, Pedro jouissait ainsi de plus de motricité en sortie de courbes dimanche.

D'apparence plus stable au freinage, la RC213V reste cependant plus difficile à faire tourner : en témoigne la façon dont Pedrosa et Lorenzo passaient dans l'une des dernières chicanes rapides du circuit tchèque. Le pilote Honda fournissait un visible effort pour basculer de droite à gauche et peinait à garder sa roue avant au sol, tandis que Lorenzo avalait l'enchaînement de manière bien plus fluide.

Nettement plus véloce dans le sinueux et sur certaines entrées de courbe, le tandem "Lorenzo-M1" va donc mener la vie dure au duo "Pedrosa-RCV" lors du dernier tiers du championnat. Surtout que quatre des six circuits à venir (Misano, Aragon, Sepang et Valence) font la part belle au châssis...

Cal Crutchlow, Yamaha-Tech3 (2ème en qualifs et 3ème en course) : "C'est mon premier podium en MotoGP et c'est fantastique ! Le week-end a été parfait pour moi parce que j'ai signé un nouveau contrat avec Monster Yamaha Tech3, puis j'ai fait ma meilleure qualification hier après-midi".

"Finir sur le podium est vraiment génial et j'espère que ça récompense déjà un peu Tech3, Yamaha et Monster pour leur confiance. La course n'a pas été facile parce que j'étais tout seul la plupart du temps et c'était un vrai test de concentration. Je suis aussi ravi de mettre fin à une période de douze ans sans podium britannique en MotoGP".

L'analyse Moto-Net.Com : Ronchon et provocateur, Cal Crutchlow semblait de nouveau plus préoccupé par ses tractations pour la saison prochaine que par la course... Avouant songer à quitter le MotoGP pour obtenir un guidon d'usine en World Superbike, le Britannique a fait parler de lui suite à ses déclarations ouvertement intéressées par l'aspect financier de son travail (lire MNC du 24 août 2012).

Gentiment prié de prendre position par Hervé Poncharal et Yamaha, le n°35 a finalement accepté de reconduire son engagement chez Tech3 pour la saison 2013 (lire MNC du 25 août 2012). Les idées plus claires suite à cette confirmation sur l'une des meilleures motos du plateau, Crutchlow a illico renoué avec son style étincelant : deuxième en qualifs à un cheveu (0,196 sec) de Lorenzo, il signe son premier podium en MotoGP le lendemain !

Cal Crutchlow, qui fera équipe avec Braddley Smith en 2013, devient le premier pilote britannique à accéder au podium en catégorie reine depuis la troisième place signée à Donington Park par Jeremy McWilliams en 2000 sur une 500 cc 2-temps.

Valentino Rossi, Ducati (6ème en qualifs et 7ème en course) : "Je suis plutôt bien parti et j’ai eu un rythme assez élevé dans les premiers tours, même si la moto a commencé à perdre de l’huile dès le début. Elle s’est peu à peu répandue sur les pédales, le frein et l’embrayage et c’est devenu gênant parce que mes pieds n’arrêtaient pas de glisser".

"Sans ce problème, j’aurais probablement pu faire un peu mieux et peut-être arriver derrière Dovizioso, mais j’ai de toute façon dû ralentir parce que mon pneu arrière a commencé à trop glisser au bout de quelques tours. C’est toujours l'un de nos principaux problèmes".

L'analyse Moto-Net.Com : Unique représentant officiel Ducati en raison du forfait de Nicky Hayden (lire notamment MNC du 22 août 2012), Rossi portait sur ses seules épaules tous les espoirs des Rouges en République tchèque.

Or, avouons-le, le pilote italien n'a de nouveau pas cassé des briques au guidon de la moto italienne... Septième de la course, il termine à 34,514 sec du vainqueur, soit une place et surtout 22 secondes plus loin qu'en 2011 (6ème à 12,632 sec). Et ce alors que les deux courses se sont déroulées dans des conditions similaires : sur le sec et par une température de 24°C en 2011 et sur le sec avec 18°C en 2012.

Certes, la Ducati n°46 ne lui a pas facilité la tâche : lâchant d'inquiétantes volutes de fumée dans les premiers tours, la capricieuse italienne a aussi badigeonné d'huile les pédales. Fort heureusement, le duo déchu (et déçu) a pu finir la course sans autre avarie mécanique, mais à des années-lumière des leaders...

Clairement, Valentino Rossi a jeté l'éponge sur son (sa) (més)aventure Ducati et doit déjà consulter ses archives personnelles pour replonger dans les réglages "ki-vont-bien" (ou plutôt qui "allaient" bien ...) de la Yamaha M1 !

Pour Ducati en revanche, la situation est nettement plus inquiétante : Rossi n'a pas apporté les progrès escomptés dans le développement de la Desmosedici, qui reste la même "broyeuse de pilotes" qu'à l'époque où seul Casey Stoner parvenait à la faire gagner...

Complètement perdu avec cette moto qu'il a pourtant tenter de "japoniser" avec un cadre périmétrique, Filippo Preziosi, le directeur technique de Ducati Corse, a même tenté de faire sortir de sa retraite le "père" de la Yamaha M1, le Japonais Masao Furusawa !

Ingénieur de génie et grand ami de Valentino Rossi, Furusawa fut l'artisan du retour de Yamaha au premier plan au début de la collaboration du blason d'Iwata et du n°46 en 2004. Approché par Ducati à la fin du mois dernier, il a rencontré Preziosi à deux reprises et lui a expliqué sa vision d'une moto de course.

"Je lui ai simplement expliqué mon approche, ma façon de penser et ce que j'avais voulu faire en 2004. Par exemple, le "triangle centroïde" - le triangle formé par les points de contact avec l'avant, l'arrière et le sol, qui est le centre de gravité de la moto - ne devrait pas avoir telle ou telle forme", a expliqué Furusawa qui a quitté Yamaha en même temps que Rossi en 2010.

"Chez eux (chez Ducati, NDLR), quand ils parlent de suspensions, ils mesurent toujours tout en termes de "rigidité". Pour moi, on doit étudier les "fréquences" pour que celles des suspensions avant et celles de l'arrière soient très proches l'une de l'autre. Ça rend le transfert de poids plus souple", analyse l'ingénieur nippon qui n'ira pas plus loin dans sa collaboration avec Ducati... le retour de Rossi chez Yamaha n'étant probablement pas étranger à cette décision.

"Je lui ai demandé pourquoi il m'avait fait venir parce que si je les rejoignais et que nous obtenions de bons résultats, cela signifierait que ses conceptions précédentes étaient mauvaises. Mais si je le rejoignais et que nous ne faisions pas mieux, ça aurait signifié que sa décision de me faire venir n'était pas la bonne (...). Filippo m'a tout de suite répondu : "Peu importe si je perds ma position. Ce n'est pas important. La seule chose que je veuille, c'est améliorer notre moto"

"Quand il m'a dit ça, je me suis dit qu'il avait vraiment l'esprit d'un samouraï", avoue Furusawa. Ducati ne participe pas aux tests post-GP aujourd'hui à Brno, mais a prévu une séance d'essais privés à Misano demain et mercredi avec Valentino Rossi.

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (10ème en qualifs et 8ème en course) : "Je suis tellement bien parti que j'ai pu doubler plusieurs prototypes avant le premier virage. Je suis satisfait parce que le team et moi-même avons fait du très bon travail durant tout le week-end. En début de course, je suis resté derrière Rossi et je voyais qu'il y avait de la fumée qui s'échappait de sa moto. Spies revenait et j'ai donc continué à attaquer".

"Je devais faire attention au cas où le moteur de Rossi lâche et répande de l'huile sur la piste. Ça s'est ensuite stabilisé et j'ai pu me concentrer sur ma course. Spies m'a doublé et je m'en suis servi de référence pendant un moment. Il est plus tard tombé et je me suis retrouvé tout seul. Nous avions eu un très bon rythme durant les essais libres et je me suis concentré pour faire aussi bien en course. Je suis très content parce que nous sommes premiers des CRT et que j'ai repris deux points à mon coéquipier".

L'analyse Moto-Net.Com : Égalant son meilleur résultat de la saison, Randy de Puniet termine 30 secondes derrière la Ducati prototype de Rossi et 4 secondes devant celle d'Abraham. Voila une performance de taille sur un circuit aussi long (5403 m), dans la mesure où sa CRT Aprilia rendait presque 13 km/h à la GP12 du nonuple champion du monde (291,2 km/h contre 304,1 km/h) !

Contacté par Hervé Poncharal pour éventuellement remplacer Cal Crutchlow chez Tech3, Randy continue d'ailleurs d'intéresser les teams managers. Mais l'équipe varoise ayant reconduit son pilote britannique, la perspective de revoir Randy sur une MotoGP prototype en 2013 se réduit comme peau de chagrin : tous les guidons sont désormais attribués, à l'exception de celui de la Honda-Gresini et des Ducati satellites.

Or Ducati parle d'embaucher deux jeunes pilotes pour monter un team junior en 2013 (probablement avec Iannone et Redding), tandis que la RC213V actuellement pilotée par Bautista est lorgnée par un certain... Ben Spies !

"Ce serait une super moto et on peut toujours essayer d’avoir une moto Factory avec cette équipe", a en effet confié Spies à nos confrères de MCN. "Ça n’est pas ma seule option, mais ce serait un très bon guidon dans une super équipe", a avoué l'Américain qui a aussi reçu une offre de BMW pour rouler en WSBK aux côtés de Melandri.

Contraint à l'abandon à Brno suite à une nouvelle chute, le Texan continue sa longue traversée du désert au sein du team officiel Yamaha avec qui il est en conflit ouvert. Un membre haut placé du blason d'Iwata lui a en effet reproché son manque d'implication et aurait déclaré qu'il ne servait à rien de venir si Spies ne "courait pas à 100%". Ambiance !

Dans ces conditions, on imagine que le Texan se verrait bien prendre sa revanche en rebondissant avec succès chez le concurrent Honda... Reste cependant à mettre toutes les parties d'accord et aussi - surtout ? - à retrouver le chemin des podiums pour Spies !

"Nous avons parlé avec Ben Spies et avec Scott Redding, mais aussi avec Alvaro Bautista et je pense que c'est l'essentiel. Rien n'est décidé", a fait savoir Gresini qui a cependant laissé entendre que conserver Bautista était sa priorité. "Je n'aime pas ne donner qu'un an à un pilote, c'est trop limitant", a-t-il commenté.

La prochaine course, prévue à San Marin le 16 septembre, permettra sans aucun doute d'en savoir plus sur les dernières tractations du mercato MotoGP 2013... A suivre sur MNC : restez connectés !

Résultats du Grand Prix MotoGP de République tchèque 2012

  1. Dani PEDROSA Honda 42'51.570
  2. Jorge LORENZO Yamaha +0.178
  3. Cal CRUTCHLOW Yamaha +12.343
  4. Andrea DOVIZIOSO Yamaha +18.591
  5. Stefan BRADL Honda +25.582
  6. Alvaro BAUTISTA Honda +29.451
  7. Valentino ROSSI Ducati +34.514
  8. Randy DE PUNIET ART +1'04.285
  9. Karel ABRAHAM Ducati +1'08.278
  10. Aleix ESPARGARO ART +1'09.972
  11. Toni ELIAS Ducati +1'10.003
  12. Yonny HERNANDEZ BQR +1'24.040
  13. Colin EDWARDS Suter +1'27.898
  14. Michele PIRRO FTR +1'36.165
  15. James ELLISON ART +1'40.565
  16. Mattia PASINI ART +1'41.226
  17. Danilo PETRUCCI Ioda 1 Tour

Non classés

  • Ivan SILVA BQR 13 Tours
  • Ben SPIES Yamaha 14 Tours

Classement provisoire du championnat MotoGP 2012

  1. Jorge LORENZO Yamaha 245
  2. Dani PEDROSA Honda 232
  3. Casey STONER Honda 186
  4. Andrea DOVIZIOSO Yamaha 150
  5. Cal CRUTCHLOW Yamaha 122
  6. Stefan BRADL Honda 105
  7. Alvaro BAUTISTA Honda 102
  8. Valentino ROSSI Ducati 100
  9. Nicky HAYDEN Ducati 84
  10. Ben SPIES Yamaha 66
  11. Hector BARBERA Ducati 60
  12. Aleix ESPARGARO ART 45
  13. Randy DE PUNIET ART 41
  14. Karel ABRAHAM Ducati 25
  15. Yonny HERNANDEZ BQR 21
  16. Michele PIRRO FTR 18
  17. Colin EDWARDS Suter 17
  18. James ELLISON ART 14
  19. Mattia PASINI ART 13
  20. Ivan SILVA BQR 11
  21. Toni ELIAS Ducati 10
  22. Danilo PETRUCCI Ioda 9
  23. Steve RAPP APR 2

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