Valentino Rossi, hors course pour le titre depuis sa chute au Japon, termine la saison MotoGP 2017 avec une lointaine cinquième place au GP de Valence signée sur une Yamaha en configuration 2016... Une finale frustrante pour le nonuple champion du monde, dépossédé de la 4ème place au général par le vainqueur Dani Pedrosa. Déclarations et analyse MNC.
Valentino Rossi, Yamaha Movistar (7ème en qualifs, 5ème en course et 5ème au championnat) : "C’est plus ou moins la course que j’attendais... J’ai tenté de ne rien lâcher, mais nous avions des difficultés avec les pneus et pas suffisamment de grip pour aller plus vite. Samedi soir, nous avions donc décidé de changer de châssis et de revenir à celui de 2016 pour tenter de comprendre".
"A l'origine, nous devions effectuer la comparaison pendant le test (mardi et mercredi, NDLR), mais on s’est dit pourquoi ne pas essayer dès dimanche. Parfois en course, on comprend davantage de choses qu’en dix jours de test... C’est ce que nous avons fait. Malheureusement ça n’a pas eu les résultats escomptés, mais je pense que nous avons compris certaines choses intéressantes".
"C’était une décision risquée et très sincèrement, c’est assez compliqué de progresser en une seule journée. Mais je pense que nous aurions obtenu un résultat assez similaire avec la moto utilisée samedi. La moto 2016 est beaucoup plus maniable, mais nous avions des soucis en termes de dégradation du pneu. Nous ne savons pas encore quel modèle servira de base pour la saison 2018. Cette période s’annonce importante, car nous devons absolument réduire cet écart qui nous sépare de nos concurrents avant le début de la prochaine saison".
L'analyse Moto-Net.Com : La mine défaite et les yeux sombres, Valentino Rossi est impatient de tourner la page sur cette insipide saison 2017 terminée au cinquième rang derrière Dani Pedrosa, in extremis 4ème grâce à sa victoire hier à Valence. Depuis son passage chez Ducati (7ème en 2011 et 6ème en 2012), jamais le Docteur n'avait terminé aussi loin au classement général MotoGP...
Pourtant, sa 22ème (!) saison en Grands Prix avait démarré de manière très prometteuse avec trois podiums successifs : troisième au Qatar, puis deuxième en Argentine et aux Etats-Unis. Malgré ses 38 ans au compteur, le nonuple champion du monde semblait en mesure de briguer ce dixième titre dont il rêve tant !
Mais les choses se sont rapidement compliquées, avec une première désillusion au GP d'Espagne : Rossi finit poussivement à la 10ème place faute de motricité sur la piste de Jerez chauffée à blanc (41°C au sol). Son coéquipier Maverick Viñales, vainqueur des deux premières courses, limite davantage les dégâts avec une 6ème place, mais son écart de 25 secondes sur le vainqueur traduit aussi d'évidentes difficultés.
La course suivante, le GP de France, se déroule dans de bonnes conditions météorologiques (comme quoi, Le Mans !) et sur une piste au bitume refait à neuf. Les Yamaha officielles, traditionnellement à l'aise sur le Bugatti, en profitent pour truster les avant-postes et offrir la première bataille entre Rossi et Viñales, l'expérience contre la jeunesse.
Ironiquement, la sagesse attribuée à l'expérience fait défaut au n°46 : il trébuche à quelques mètres de l'arrivée en tentant de résister à Viñales qui venait de lui reprendre le leadership ! Le Docteur, conscient d'avoir craqué au plus mauvais moment, perd à ce moment les rênes du championnat et une occasion de victoire. Il rectifiera le tir un mois plus tard, en remportant le GP des Pays-Bas.
Problème : ce succès dans la cathédrale d'Assen sera son seul et unique de la saison... et le dernier du clan Yamaha, puisque Viñales n'est jamais remonté sur la plus haute marche du podium après le GP de France, tandis que le fulgurant débutant Johann Zarco est passé à un cheveu de concrétiser ce week-end à Valence !
Ce qui signifie concrètement que la victoire échappe au blason d'Iwata depuis la mi-saison. La cause ? Ce souci de motricité devenu critique, qui plombera définitivement les ambitions du team officiel : clairement, la M1 2017 a été développée dans la mauvaise direction, comme en témoignent les brillants résultats signés par Tech3 sur le modèle 2016 avec Zarco mais aussi Folger (2ème en Allemagne sur le sec derrière Marquez).
Rarement la situation aura été aussi critique pour Yamaha, dont l'un des pilotes officiels avait jusqu'à présent toujours occupé l'un des deux premières places du classement final depuis 2008... A l'époque, Valentino Rossi voyait d'un sal oeil Jorge Lorenzo faire ses débuts sur la M1, mais force est de constater que leur collaboration aura été bien plus fructueuse à tous points de vue...
"Si Jorge avait été encore à nos côtés l'hiver dernier, je pense qu'il aurait été d'accord avec moi et que nous aurions écarté le châssis développé par Yamaha", a souligné Rossi qui s'était d'emblée prononcé contre le nouveau cadre lors des premiers essais d'intersaison.
"Mais Maverick s'est montré très à l'aise et très rapide avec ce châssis, alors nous l'avons conservé", regrette la star italienne. Sauf qu'à l'époque, Viñales chassait avec obsession le chrono pour asseoir son nouveau statut de futur chef de file chez Yamaha. Le talent (sur)naturel du n°25 et son ambition ont en quelque sorte dissimulé l'importante dégradation du pneu arrière que le châssis 2017 provoque au fil des tours...
Cette mauvaise direction technique prise l'hiver dernier a ruiné les espoirs du clan Yamaha, et ce d'autant plus sûrement que leurs concurrents ont constamment progressé : "nous faisons du surplace alors que Honda est allé de l'avant, surtout après leurs tests de Brno", constatait, impuissant, Valentino Rossi après la trêve estivale.
Dans un ultime baroud d'honneur, Rossi et Viñales ont obtenu de Yamaha de revenir à la configuration 2016 pour la finale hier à Valence. Ce châssis 2016, jugé plus maniable, ne leur a cependant pas permis de régler tous leurs problèmes : l'italien termine 5ème derrière le débutant Alex Rins, tandis que l'espagnol sombre à la 12ème position. Triste dernière course pour Valentino Rossi au regard des immenses trésors de courage déployés pour revenir au guidon à Aragon, moins d'un mois après sa double fracture à la jambe !
Dossier MNC - Pilotes moto blessés : Rossi, l'exemple à suivre ?
D'autant plus frustrant que Johann Zarco a de son côté joué la gagne avec ce même châssis et termine deuxième à Valence ! Une des explications possibles tient au fait que le débutant français avait opté pour des pneus tendres à l'avant comme à l'arrière, alors que les officiels Yamaha sont partis avec un dur à l'avant et un tendre à l'arrière...
Déçu mais pas découragé, Valentino Rossi entrevoit de vraies pistes d'améliorations grâce à ce retour en arrière : le Docteur préfère de loin l'ancienne solution châssis et explique avoir juste besoin d'un peu de temps pour s'y réhabituer. Le n°46 disposera pour cela de deux jours de tests prévus à Valence, mardi et mercredi.
Espérons que le génie des alpages et son coéquipier trouveront rapidement la bonne voie à suivre : leur éventuelle revanche en 2018 est désormais conditionnée par la qualité de leur orientation. Leur décision pèsera aussi lourdement sur le succès de la prochaine saison de Johann Zarco, à qui Yamaha confiera probablement une évolution "hybride" à partir de celle définie par ses pilotes officiels !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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