Valentino Rossi, 4ème à Brno à 20,5 sec du vainqueur Marc Marquez, subit une nouvelle fois les conséquences d'une mauvaise stratégie lors d'une course nécessitant un changement de moto. Conscient de son erreur d'appréciation, l'officiel Yamaha voit son écart passer à 22 points sur le leader du championnat au soir du GP de République tchèque 2017. Déclaration et analyse MNC.
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (2ème en qualifs et 4ème en course) : "Les courses dites "flag-to-flag" (du drapeau au drapeau, c'est-à-dire sans interruption en cas de pluie, NDLR) sont toujours difficiles. Ça n’est d’ailleurs pas forcément notre point fort mais au final, le résultat n’est pas si mauvais. Nous avons progressé comparé au dernier GP disputé dans ces conditions puisque je termine quatrième. Mais je pense que nous pouvons surmonter ce genre de conditions mixtes avant la fin de ma carrière... Quoi qu’il en soit, si la piste avait été totalement sèche, ou au contraire totalement mouillée, nous aurions pu nous battre pour le podium, c’est certain".
"Ça reste un bon week-end, nous avons bien travaillé. Je me sens bien sur la moto, ce qui est le plus important. J’étais fort aussi bien sur le mouillé que sur le sec. Cette épreuve fut très compliquée, j’ai dû attaquer du début jusqu’à la fin. C’est dommage que nous n’ayons pas pu inscrire plus de points en décrochant un Top 3, mais c’est comme ça. Compte tenu de la situation, une quatrième place n’est pas si mal".
L'analyse Moto-Net.Com : Si Valentino Rossi méritera une splendide médaille pour l'ensemble de sa carrière quand il raccrochera les gants, sa gestion des conditions changeantes en course lui vaut à l'heure actuelle le bonnet d'âne ! Comme - trop - souvent lorsqu'un un changement de moto s'impose, l'italien est rentré au mauvais moment, perdant ainsi tous les bénéfices d'une réelle possibilité de monter sur le podium, voire de l'emporter.
Car le nonuple champion du monde avait exprimé un gros potentiel en République tchèque. Que ce soit sur le sec, où il avait signé en qualifications le deuxième chrono à un cheveu de Marquez, et sur le mouillé où son expertise le plaçait dans les favoris. Mais une nouvelle fois, le "Docteur" s'est trompé de diagnostic : alors que Marquez avait compris dès le deuxième tour que l'état de la piste permettait le passage en slicks, Rossi s'est entêté trois tours supplémentaires avec des gommes rainurées à l'agonie sur le séchant…
Résultat, quand le n°46 est enfin reparti avec les pneus lisses, le leader Marc Marquez caracolait en tête avec pratiquement trente secondes d'avance sur sa Yamaha ! Impossible aussi de revenir sur Pedrosa et Viñales, en meilleure posture car rentrés un tour avant lui. Et ce, malgré une deuxième partie de course très combative de la part de l'italien, qui taxera la 4ème place à Cal Crutchlow dans le tout dernier tour !
"Etant donné mon rythme, je pense que si j'étais rentré un tour plus tôt, j'aurais pu me battre contre Pedrosa, parce qu'à mon retour en piste j'ai été assez rapide", analyse après coup le "Doctor". Sauf qu'il n'est pas rentré en même temps que "Pedro", mais la boucle suivante…
Comment expliquer ce mauvais timing et ce retour trop tardif ? Une stratégie perfectible ? Une erreur du pilote ? A l'arrivée, le maestro italien évoquait un mélange des deux : Rossi reconnaît avoir trop tardé à rentrer, mais précise que son équipe aurait réagit un tour trop tard. S'il n'a pas souhaité s'étendre sur le sujet, ni sur son responsable, le n°46 évoque même un "problème de communication" en interne…
"Malheureusement, ils (les membres de son équipe, NDLR) m'ont panneauté avec un tour de trop. Et c'est là qu'on a perdu la possibilité de se battre pour le podium", développe celui qui prenait son 22ème départ à Brno (!), circuit sur lequel il a signé sa première victoire en 125cc en 1996.
Une explication pas totalement convaincante… D'une part, car Valentino Rossi est un "habitué" du fait : l'italien a commis exactement la même erreur pratiquement un an plus tôt en Allemagne, en choisissant de rester en pneus pluie quand ses rivaux se précipitaient aux boxes pour ressortir en slicks. Et à l'époque, toute son équipe était debout sur le muret pour le prier de rentrer ! Mais le génie des Alpages s'était entêté, décrochant une lointaine 8ème place au Sachsenring.
Et qui avait remporté ce GP d'Allemagne 2016 débuté sur le mouillé et terminé sur le sec ? Marc Marquez, bien sûr ! Comme à Brno cette année, l'officiel Honda avait très vite saisi l'intérêt de passer des pneus pluie aux pneus slicks. Même scénario, ou presque, lors du GP de Misano 2015 : Marc Marquez s'était imposé, tandis que Rossi terminait 5ème après avoir trop tardé à revenir chercher sa moto en slicks.
Un autre exemple ? Le GP du Japon 2007, première course MotoGP disputée en conditions "Flag to Flag" : alors qu'il menait la course en pneus pluie, Rossi avait à l'époque terminé à une lointaine 13ème position, faute là-encore d'avoir changé de moto à temps. Autant de cas concrets qui tendent à rappeler que ce sont les pilotes les mieux placés pour jauger les conditions de piste, comme sait parfaitement le faire Marc Marquez.
Par ailleurs, on peut aussi se demander ce qui pousse le team officiel Yamaha à utiliser un panneautage depuis le muret, alors qu'il est désormais possible de communiquer avec le pilote via des messages au tableau de bord. Rossi avait d'ailleurs été l'un des artisans de la mise en place de ce type de communication inspirée de la F1, après avoir raté le coche l'an passé aux Pays-Bas quand il avait chuté sous pluie en cherchant à s'échapper…
"La transmission radio m'aurait permis d'être informé de mon avance à Assen et d'éviter de forcer jusqu'à la chute", assurait-il à l'époque. Dans ces conditions, pourquoi ne pas l'avoir utilisée lors de ce GP de République tchèque, dont il était évident qu'il nécessiterait un changement de moto au regard des conditions changeantes depuis le début de la journée ?
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
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24 mars : GP du Portugal
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26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
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08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
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06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
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