Devenue un best-seller en seulement quatre ans, la Yamaha MT-09 fait le plein d'évolutions positives pour 2017 : design revu, ergonomie améliorée, équipements en hausse... Et son trois-cylindres de 847 cc, dans tout ça ? Rassurez-vous : Euro4 ne lui a rien fait perdre de son excitant caractère ! Essai.
Lancée fin 2013, la Yamaha MT-09 marquait une franche rupture dans la production moto japonaise, forte de son inédit et percutant trois-cylindres "CP3", de son poids plume et de son design audacieux. Le nouveau roadster Yam' a supplanté sans difficultés ses compatriotes restés fidèles aux 4-cylindres, souvent plus lourds et plus chers. La déferlante Master of Torque (MT) et son univers "Dark Side of Japan" était lancée, se déclinant ensuite en MT-07, MT-125, MT-03 et depuis peu MT-10.
Quatre ans plus tard, la MT-09 continue à séduire massivement, comme l'atteste son statut de deuxième meilleure vente en France en 2015. Pour autant, son succès commence à s'étioler face à la montée en puissance de certaines concurrentes... notamment en interne : sa très réussie déclinaison routière "Tracer 900" lui souffle désormais la vedette sur le marché français (5ème vente sur les onze derniers mois) !
Réactif, Yamaha profite donc du passage obligatoire à Euro4 pour affûter son best-seller par le biais de nombreuses améliorations, certaines plutôt superficielles mais d'autres nettement plus substantielles. Ainsi, la nouvelle partie avant sur laquelle se greffe une double optique à LED ne constitue pas une franche rupture : ce faciès menaçant, patibulaire mais presque, renvoie directement à la MT-10...
Ce parallèle avec "l'Hyper-Naked" est renforcé par l'adoption de son coloris "gris ciment" et ses jantes "gilet jaune Replica", pour le moins tape-à-l'oeil ! Certains aimeront, d'autres détesteront... La gamme MT n'a jamais versé dans le consensuel, quitte à diviser, et cette politique est pleinement assumée par Yamaha (lire notre Interview MNC). On déplore néanmoins un rapprochement trop marqué entre la "9" et la "10", préjudiciable au développement de l'identité de chacune.
La partie arrière hérite quant à elle d'un feu à LED redessiné, sous forme de double pointe assez similaire à celui des BMW S1000. Malgré un raccourcissement de 29 mm, la boucle arrière du châssis en aluminium reçoit une selle passager légèrement plus spacieuse de 13 mm (tous les détails techniques dans notre Point détaillé en page 4). Elle aussi redessinée, l'assise pilote s'élève de 5 mm et passe de 815 à 820 mm.
Le "toilettage" de la MT-09 2017 se poursuit au niveau des écopes greffées autour du radiateur - où sont désormais fixés les clignotants - et par le nouveau design de ses entrées d'air. Le tout dégage un meilleur équilibre visuel que sur le modèle précédent, à la silhouette très déstructurée. De là à parler de lignes harmonieuses en revanche, il y a un pas que MNC ne franchira pas !
Enfin, le support de plaque adopte un positionnement déporté, comme sur de nombreux customs et les Ducati Diavel ou Multistrada. Cette fixation inédite prend la forme d'un bras ajouré en aluminium fixé sur le côté gauche du bras oscillant asymétrique. Original, à défaut d'être parfaitement intégré : son aspect "pièce rapportée" peut rebuter, de même que le cache métallique un peu cheap posé sur l'extrémité du silencieux pour créer l'illusion d'une sortie biseautée.
Heureusement, ces détails constituent les rares fautes notes en termes de finition : les plastiques sont correctement ajustés, les traitements de surface ne prêtent pas le flanc à la critique, pas plus que l'intégration du faisceau. Pour chipoter, on peut reprocher le passage un peu trop visible des durits de l'ABS sur l'arrière. Mais au regard de son prix pile sous la barre des 9000 € (8999 €), difficile de faire la fine bouche : certains roadsters vendus plusieurs milliers d'euros plus cher peuvent en prendre de la graine !
D'autant que la MT-09 dispose d'un package mécanique et technique très alléchant : son trois-cylindres de 847 cc délivre 115 ch et 87,5 Nm, sans rien sacrifier sur l'autel d'Euro4 (tous les détails en page 4). Les connaisseurs apprécieront : ce 3-pattes est un must dans la production moto, à peine moins hargneux que le "Tre Pistoni" de MV Agusta et plus expansif encore que le "Three cylinders" de Triumph. Genre de compliment !
Comme en 2016, la dotation de série comprend trois cartographies et un antipatinage réglable. Elle s'enrichit d'un embrayage antidribble et d'un shifter qui fonctionne à la montée des rapports. La partie cycle ne connaît quant à elle aucune évolution majeure, à l'exception de la greffe d'une fourche inversée désormais entièrement réglable (uniquement détente et précharge en 2016). Yamaha en a profité pour revoir le tarage des suspensions, l'un des rares points critiquables sur la MT-09 précédente.
Notons enfin le déplacement de l'instrumentation digitale sur le support du phare pour une meilleure visibilité. Cet afficheur monochrome donne l'heure, le rapport engagé, le niveau d'essence, le mode engagé, le niveau de l'anti-patinage "TCS", deux trips journaliers, les consommations moyenne et instantanée et les températures moteur et air. C'est du complet !
Dommage que certaines informations soient dures à déchiffrer à cause de leurs petits caractères - incrémentations du régime moteur et heure, entre autres - et que les faire défiler demande de presser des petits poussoirs sur le tableau de bord : des commandes déportées sur les commodos seraient appréciées. Ces lacunes se font toutefois vite oublier derrière le guidon, comme vous le constaterez en page suivante !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS MT-09 2017 | ||
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POINTS FAIBLES MT-09 2017 | ||
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