La Yamaha MT-07 est incontestablement la reine des MT, loin devant ses consœurs MT125, MT-03, MT-09 et MT-10. Best-seller de la famille "Master of Torque", elle corrige en 2018 quelques défauts de jeunesse. Assurément une très bonne petite moto ! Essai.
D'emblée, la nouvelle MT-07 2018 affiche la même maniabilité et facilité de conduite que la version précédente, mais le ressenti au guidon n'est pas du tout le même : il suffit d'un freinage un peu appuyé ou d'un dos d'âne prononcé pour percevoir la différence avec l'ancien modèle.
L'effet "pompe à vélo" parfois ressenti au guidon du précédent millésime a totalement disparu. Certes, les suspensions KYB de base employées ici ne se sont pas transformées en suspensions Öhlins haut de gamme, mais force est de reconnaître qu'il y a un sacré mieux à l'usage. Là où le train avant de la précédente mouture plongeait exagérément au freinage ou quand son amortisseur tapait en butée au passage d'un raccord saillant, la nouvelle suspension réagit bien mieux aux contraintes.
En ville, la MT-07 reste un modèle de facilité, faisant preuve d'une maniabilité hors-pair pour slalomer entre les voitures dans la circulation. Sa légèreté et son excellente maniabilité la rendent redoutable dans ce contexte. Un vrai vélo !
En revanche, le revêtement urbain catalan met rapidement en lumière le manque de grip des Bridgestone BT-023 dans ce contexte. Le matin à la fraîche, sur un bitume gras agrémenté de silice comme souvent en Espagne, mieux vaut éviter de prendre trop d'angle d'emblée. Le dosage de l'accélération est heureusement doux et précis, ce qui permet de limiter le risque de glissage à l'accélération.
Une fois montés en température, les BT-023 se font sensiblement plus prévenants. Il faut encore faire gaffe, mais ça va mieux. Sur les petites routes qui nous mènent à Ronda, la MT-07 fait étalage de ses nouvelles capacités. Déjà volontaire et suffisamment performante pour vous permettre de flirter avec vos limites, le modèle 2018 se laisse cravacher sans bouder son plaisir. Plus on essore la poignée, plus elle en redemande !
Passé 3000 tr/min, le bicylindre parallèle CP2 ne demande qu'à exprimer tout son potentiel. Sa montée en régimes est certes linéaire, mais elle est toutefois vigoureuse et pleine d'allant. On se retrouve très vite aux allures légales, aux environs de 5000 tr/min à 90 km/h sur le quatrième rapport, 5000 tr/min à 110 km/h en cinquième et 6000 tr/min à 130 km/h en sixième. Poussée dans ses derniers retranchements, aux abords du rupteur à 10 500 tr/min, le compteur dépasserait allégrement les 200 km/h sans s'essouffler.
Quel que soit le rapport engagé, la MT-07 répond présente à la moindre sollicitation et grimpe vivement dans les tours. Au-delà de 4000 tr/min la sonorité moteur se fait plus rauque et avenante, participant au plaisir de pilotage du conducteur. Malgré le couple généreux, il faut toujours tricoter un peu du sélecteur pour conserver une bonne capacité de relance en sortie de courbe dans les enchaînements.
La boîte précise et suffisamment rapide participe sans peine à l'exercice. Attention toutefois à la remise des gaz en surrégime lorsque vous enquillez une succession de virages rapprochés à bonne allure, car les BT-023 ne sont pas longs à vous rappeler à l'ordre si vous êtes trop optimiste.
On en vient presque à regretter l'absence d'un contrôle de traction sur ce millésime 2018 de la MT-07. Il finira probablement par arriver sur une prochaine évolution, pour un surcoût de l'ordre d'une centaine d'euros vu les volumes fabriqués...
Côté châssis la MT-07 n'a rien perdu de sa relative rigueur ni de son efficacité, bien au contraire : dotée de ces “nouvelles” suspensions, elle supporte une utilisation plus “sportive” que sa devancière. Les transferts de masse au freinage sont mieux gérés grâce à cette fourche moins plongeante, qui encaisse par ailleurs nettement mieux les chocs.
Au cours de cet essai, nous avons pu mesurer son efficacité en passant plein angle sur des bosses sans perturber outre mesure la trajectoire. Même constat au niveau de l'amortisseur, encore prompt au rebond mais plus progressif et mieux géré en détente. L'ancienne aurait claqué fort au niveau de la fourche et talonné l'amortisseur, mais le progrès sur le modèle 2018 est réellement perceptible.
La MT-07 demeure en outre une bonne freineuse, a fortiori dans cette nouvelle configuration de suspensions. Le double disque avant à étriers 4 pistons allie puissance et un mordant correct avec une bonne progressivité au dosage. Le frein arrière permet de bien asseoir la moto sur l'angle en courbe et fournit un complément de puissance appréciable lorsqu'on veut freiner fort en ligne. Quant à l'ABS, il veille au grain tout en faisant preuve d'une grande discrétion.
Enfin, la consommation moyenne de la MT-07 ne change pas avec près de 5,5 l/100 km en usage mixte, ce qui lui confère une autonomie d'environ 250 km.
Au terme de ce premier essai du millésime 2018, il nous apparaît clairement que la MT-07 gagne en pertinence : autant sur le plan esthétique, en se conformant totalement aux codes du clan “Master of Torque”, que sur le plan de l'efficacité grâce à des suspensions raffermies et un amortisseur mieux géré en hydraulique.
Foi de Moto-Net, pour un surcoût de 100 € par rapport au millésime 2017 - qui perdure au catalogue Yamaha jusqu'à épuisement des stocks -, cette MT-07 millésime 2018 vendue au prix de 7099 € vaut largement ces quelques euros supplémentaires !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS YAMAHA MT-07 2018 | ||
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POINTS FAIBLES YAMAHA MT-07 2018 | ||
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