• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
ESSAI
Paris, le 10 décembre 2012

Essai casque Shark Speed-R : chaud devant !

Essai casque Shark Speed-R : chaud devant !

Un an après avoir lancé son casque moto pour pistards, la marque française Shark propose un modèle au look plus agressif mais à la destinée plus routière : le Speed-R, que Moto-Net.Com a testé pendant plusieurs mois. Bilan de notre essai.

Imprimer

En 2012, Shark a présenté pas moins de quatre nouveaux casques : une nouvelle version de son modulable EvoLine "Series 3" (lire notre Essai longue durée du casque EvoLine 2), un intégral "gonflé" dénommé S900C, un casque cross à petit prix baptisé SX2 et un intriguant Speed-R... sur lequel Moto-Net.Com a jeté son dévolu !

Qualifié "d'enfant terrible de la famille Shark", ce casque intégral s'inscrit dans la lignée des Race-R Pro lancés en 2011 (lire notre Prise de contact avec les casques Shark Race-R et Race-R Pro). Il leur pique d'ailleurs l'excellent écran VZ100 à densité variable et son astucieux système de fixation.

Esthétiquement en revanche, le petit nouveau n'a rien à voir avec ses frangins pistards. Son dessin minutieusement biseauté "tranche" même avec celui des casques proposés par la concurrence. Sa partie arrière plate surplombée de deux ailerons participe pour beaucoup à son look unique.

Dans le coloris "Sauer", les lignes du casque sont parfaitement mises en valeur. La marque à l'aileron disait donc vrai : " le Speed-R c'est avant tout un look, une posture, un style... "Une gueule" pourrait-on dire". "Que de la gueule ?", pourraient ajouter les motards intéressés par cet intégral ?

Pour le vérifier, Moto-Net.Com a porté ce casque sur environ 2500 km au cours de divers roulages. Grosses chaleurs et intempéries, petites routes de montagne et autoroutes, maxiscooters, trails et roadsters : le programme était chargé !

Bien fini et confortable

En prenant le Speed-R en main, on s'aperçoit que c'est un produit globalement bien fini : les matériaux, coutures, peintures et jointures sont de qualité. Mention spéciale aux deux boucles de la jugulaire superbement ouvragées !

Il n'y a guère que les trappes de ventilations et la bavette anti-remous qui laissent à désirer : les premières sont bien trop dures à activer, tandis que la seconde est grossièrement coupée et mal ébavurée.

Les mousses de joues se laissent facilement pincer au moment d'enfiler le casque. L'opération est effectuée sans aucun mal et la tête trouve naturellement sa place. Les oreilles disposent d'un bon espace : elles ne souffriront ni d'inconfort, ni de surchauffe.

Les porteurs de lunettes seront également ravis de glisser sans problème les branches de leurs montures au niveau des tempes. Les autres pourront combler les deux passages en scratchant - à l'intérieur des joues - deux petites mousses livrées avec le casque. Tout le monde est content !

Le système de fermeture double D est évident à utiliser. La jugulaire est un peu rigide, mais elle trouve aisément son chemin dans les larges boucles et le bouton pression est facile à fermer.

La visière est tout aussi facile à gérer même en roulant, mais à deux conditions : la première est assez évidente puisqu'il s'agit de repérer, avant de prendre la route, la petite ailette permettant de saisir l'écran (à l'extrême gauche).

La seconde consiste à baisser entièrement la visière puis à essayer de la relever. Dans certains cas, notamment lorsqu'on porte de gros gants, on peut avoir beaucoup de mal à la rouvrir. Moto-Net.Com vous livre donc son astuce : presser l'écran vers la gauche permet d'esquiver à coup sûr le petit ergot en métal qui verrouille l'écran en position fermée !

Deux écrans au top

Dépourvue de cran, la visière peut être calée au millimètre par le motard et reste en position, y compris à haute vitesse (130 km/h maxi sur autoroute pour rappel) ! Au besoin, la force de friction peut être réglée grâce à une petite clé 6 pans (fournie). Mais en quatre mois d'utilisation, MNC n'a pas eu à la sortir.

La qualité de l'écran VZ100 est au-dessus de tout soupçon. Les gains en termes de précision et de fatigue visuelle annoncés par Shark sont difficilement appréciables concrètement, mais sa résistance aux rayures et son système de fixation sont remarquables.

Ôter l'écran est un vrai jeu d'enfant et il est tout aussi rapide et aisé de le refixer. Enlever, nettoyer et remettre la visière ne demandent qu'une poignée de secondes... et aucun outil ! Ainsi, le montage d'un écran fumé - disponible au rayon accessoires de Shark - pourra se faire sur le bord de la route en un clin d'oeil.

Mais à moins d'adorer la "Sport Touch" de l'écran noir, les utilisateurs de ce nouveau Shark se contenteront largement du pare-soleil qui se cache dans la coque. Il évite tout éblouissement, même lorsque le soleil couchant se réverbère sur une route détrempée !

Aux abords d'un tunnel, on le relève aussi facilement qu'on l'a baissé grâce à la commande située sur la partie supérieure gauche du casque. Aux abords de l'hiver en revanche, on regrette que la buée l'envahisse rapidement à l'arrêt et même à faible vitesse.

Mal ventilé et vite embué

Cette remarque s'applique également à l'écran principal qui ne dispose pas de lentille pin lock et n'est pas suffisamment ventilé par la trappe placée sur la mentonnière. Le masque - livré de série, facile à enlever mais beaucoup plus dur à remonter - n'y peut rien : par temps frais, il est nécessaire d'ouvrir très légèrement la visière.

Par fortes températures cette fois, on regrette que la ventilation supérieure ne fonctionne pas mieux que celle du menton. Difficile à atteindre et à faire bouger, le curseur posté au sommet du casque n'a aucun effet sur la circulation d'air !

Le joli "spoiler à double lame d'air" déçoit car le "double effet Venturi" ne procure pas le rafraîchissement ultra rapide "vanté" par Shark. Pour tout dire : testé en plein cagnard, le Speed-R nous a fait rudement suer...

En cas d'utilisation intense et régulière, on aura le droit de laver l'intérieur du casque. Heureusement, coussinets de joue et coiffe se désolidarisent sans mal et peuvent être nettoyés à la main, à l'eau tiède (30°C environ) et au savon.

Sur longues distances, ce Shark se montre agréable, notamment grâce à sa stabilité hors-pair qui limite les efforts au niveau du cou. Un bon point pour ce casque qui vise ouvertement les possesseurs de roadsters musclés : " une clientèle qui utilise la moto comme objet de plaisir et de transgression", précise même Shark.

Condition de l'essai et bilan

  • Durée : quatre mois
  • Parcours : routes
  • Météo : par tous les temps, entre 4 et 35°C
  • Problèmes techniques rencontrés : RAS

Points forts

  • Look singulier et réussi
  • Ecrans faciles et pratiques
  • Confort général

Points faibles

  • Ventilations nulles
  • Buée trop vite présente
  • Poids un peu élevé

L'absence de bulle sur la moto ne pose effectivement pas de problème : le casque est exempt de sifflements et son niveau sonore est suffisamment bas pour ne pas contraindre son utilisateur à recourir aux bouchons. On termine une journée de roulage sans avoir les oreilles qui bourdonnent.

Le poids du casque en revanche est sensible. La balance MNC indique d'ailleurs 1560 grammes, soit 110 grammes de plus que le poids indiqué par le constructeur. Mais le plus important demeure le ressenti, or le Speed R est un peu lourd.

Sa coque a beau être en fibres composites, elle abrite un pare-soleil et c'est sans doute la source de ce léger surpoids... Les "vrais" motards sportifs ou pistards trouveront forcément plus léger... mais également plus cher !

Car en termes de tarif, le Shark Speed-R se situe dans la bonne fourchette : 359 € pour le modèle testé par Moto-Net.Com (40 euros moins cher pour une version unie et 20 euros plus cher pour les fans de Scott Redding).

Au final, les acheteurs du casque Shark Speed-R qui roulent au quotidien ne devraient pas être déçus... sauf par temps extrêmes : attention aux coups de chaud l'été et à la buée l'hiver !

Fiche technique Shark Speed-R

  • Fibres composites
  • Intérieurs thermoformés, démontables, lavables, micro-aérés
  • Ecran VZ100 à densité variable évitant le phénomène de distorsion optique, traité anti-rayures et anti-buée auto régénérant
  • Pare-soleil couvrant, réglable et normalisé UV 380
  • Spoiler double lame pour une grande stabilité
  • Système "easy fit" : passage de lunettes universel
  • Pare nuque "PVC Free"
  • Masque anti buée
  • Bavette anti remous
  • Boucle double D
  • Poids mini : 1450 g + ou - 50 g
  • Tailles : du XS au XL
  • Prix public TTC conseillés :
    • Uni et mat : 319 €
    • Déco (dont Sauer) : 359 €
    • Redding Replica : 379 €

.

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

Les derniers essais MNC

Triumph Rocket 3 Storm 2024 : notre essai complet en vidéo

La Rocket III est un festival à elle seule… Un festival de kilogrammes un peu, de chevaux beaucoup, de style passionnément, de newtons-mètres à la folie ! L'énorme Triumph reçoit pour 2024 un nouveau petit nom tempétueux et de légères mises à jour. Essai par notre correspondant à Cannes : Stéphane Lacaze !
Essai Rocket 3 Storm R et GT 2024 : Triumph vous décomplexe

Certains motards sont complexés… et rassurés de savoir qu'ils ont la plus grosse, la plus démesurée, la plus imposante des motos : la Rocket 3 ! Or Triumph ajoute quelques chevaux au plus énorme moulin de la production, qui n’était pourtant déjà pas timide ! Âmes sensibles et constitutions fragiles s’abstenir : voici l'essai MNC… par Stéphane Lacaze !
Yamaha XSR 900 GP : notre essai complet en vidéo

Dans l'aspiration de la nouvelle MT-09 2024 et dans l'inspiration de l'YZR500 des années 80-90, l'inédite XSR900GP cible les motards nostalgiques qui aiment les sportives aux formes généreuses, nouvelles technologies, performances raisonnables… sponsors qui tuent et demi-guidons qui fatiguent ! Essai complet et bonus instrumentation.
Yamaha XSR900GP : le Petit test MNC en 5 minutes

En attendant notre essai vidéo complet de l'inédite XSR 900 GP, découvrez notre formule allégée : le Petit test Moto-Net.Com ! Cinq minutes suffisent pour vous placer aux demi-guidons de la nouvelle sportive - de route - Yamaha en allant directement à l'essentiel.

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Marc Marquez dans l'équipe officielle Ducati en 2025... et 2026 !

C'est officiel : après avoir rompu son contrat avec les Rouges de Tokyo l'an dernier et une (demi) année de période d'essai concluante chez Gresini, Marc Marquez signe un CDD de deux ans chez les Rouges de Bologne ! L'octuple champion du monde de Grand Prix moto fera équipe avec le triple champion Pecco Bagnaia jusqu'en 2026.
Amalric Blanc, pilote français le plus rapide au Tourist Trophy !

Depuis 2018, le record français du tour de l'Ile de Man détenu par le ''frenchie'' Julien Toniutti tenait bon. Mais le flambeau est transmis : dimanche en première course Superbike du TT 2024, Amalric Blanc est descendu - largement - sous les 18 minutes au guidon de la Fireblade que lui prépare la concession Honda Moto Lyon. Premier bilan des Frenchies au TiTi...
Essai vidéo du pneu moto Pirelli Scorpion Trail 3

Moto-Net.Com teste le nouveau pneu Pirelli Scorpion Trail 3 destiné aux motos trails aux tendances sportives. Notre vidéo de l'essai.
Quelles sont les meilleures motos maxitrails 2024 à plus de 16 000 euros ?

A la recherche d'une moto baroudeuse neuve à partir de 16 000 euros ? Plusieurs maxitrails se dressent sur votre chemin ! La sélection Moto-Net.Com avec leurs caractéristiques, prix, qualités et défauts mais aussi nos essais et nos avis. Suivez le guide MNC de la catégorie reine des trails.
Guides pratiques 1 commentaire
Martin signe chez Aprilia : Marquez sur la Ducati officielle ?!

Coup de théâtre en MotoGP ! Jorge Martin pilotera finalement l'Aprilia officielle l'an prochain, et non la Ducati comme il l'espérait depuis 2022. La raison du soudain volte-face de l'actuel leader du championnat ? Les hésitations de la marque de Bologne qui est visiblement en train de tendre un "pont Rouge" à Marc Marquez !
MotoGP 2024 10 commentaires
  • En savoir plus...