F900XR et S1000XR, R1250RS et R1250RT, K1600 B, GT, GTL et Grand America : BMW propose de nombreuses motos routières. En 2021, la marque à l’hélice complète son offre avec un modèle plus à l’ancienne : la R18 Classic que MNC vient d’essayer. En route !
Meilleure vente de BMW en 1998, essentiellement grâce à son apparition dans le James Bond Demain en meurt jamais l’année précédente, la R1200C est rapidement passée de mode. Éteinte en 2004 (2005 avec la Montauk), la lignée des customs bavarois vient toutefois de renaître !
En 2020, la firme de Munich a lancé sur nos routes la R18, dotée du plus gros moteur produit par BMW... par BMW "Motorrad" bien sûr, car les branches auto et avion ont créé des engins bien plus imposants : le dernier moteur en étoile de la "Bayerische Motoren Werke" par exemple, était un 28 cylindres de 85,5 litres qui développait 4000 chevaux...
À côté donc, le tout nouveau "Big Boxer" qui cube 1,802 litre ne fait pas le poids... Avec ses 111 kilogrammes toutefois, le dernier-né des Flat-Twin est un gros bébé. Et beau avec ça. Certes il ne sort que 91 chevaux, mais son charme se trouve ailleurs, dans les 150 newtons-mètres présents entre 2000 et 4000 tr/min, avec un pic à 158 Nm à 3000 tours.
Inauguré l’an dernier sur le bobber/chopper R18, ce monumental engin reçoit pour 2021 une nouvelle mission : attirer et contenter les "bikers" qui ne trouvaient pas encore moto à leurs bottes chez BMW, pourtant détenteur de la plus vaste gamme de routières chez les constructeurs généralistes !
Jusqu’à présent, la marque à l’hélice proposait trois types de machines : des trails sportifs F900XR et S1000XR, des Sport-GT R1250RS et GT-Sport R1250RT, ainsi que de véritables motos de Grand-Tourisme K1600B, GT, GTL ou Grand America. Points commun de tous ces modèles ? Leur haut degré de sophistication.
Avec leur R18 Classic, les ingénieurs allemands visent les motards en quête d’authenticité. BMW revient à l’essence même de la moto (un moteur, deux roues et un guidon) tout en mettant en valeur leur riche historique. Une "Classic" dans la gamme "Heritage" : voilà qui devrait parler aux fans d’une autre vénérable marque de moto, basée à Milwaukee (Wisconsin, USA), "nein" ?
Présentée lors du salon Intermot de Cologne 2020 sur Internet directement dans les salons du monde entier, la Classic est une dérivée - simple, pas complexe - plus routière de la R18 "tout court". Outre le gros boxeur qualifié pour l’Euro5 et sa transmission par cardan apparent (!), on retrouve l’essentiel de la partie-cycle du bobber...
Le cadre double berceau en acier et son train arrière faussement rigide sont reconduits dans leurs fonctions, ainsi que les trois disques de 300 mm mordus par des étriers 4-pistons (deux à l’avant, un à l’arrière), l’obligatoire système ABS et le bienvenu antipatinage, les trois modes de conduite... "Ach", il faut bien vivre avec son temps.
Pour appâter les gros rouleurs, la R18 Classic se dote d’un pare-brise, d’une selle et de repose-pieds passager, de sacoches latérales. Tout ce matériel supplémentaire est amovible "natürlich", afin de retrouver le look épuré de la R18 "tout court". On note aussi la présence d’une paire de phares longue portée pour voir - donc aller toujours ? - plus loin.
Il est en revanche impossible - ou beaucoup plus fastidieux en tout cas ! - de changer la jante avant qui mesure 16 pouces, soit trois de moins que celle montée sur le custom originel. La roue avant du nouveau cruiser reçoit un pneu plus large et plus haut (130/90) tandis que le gommard arrière est inchangé (180/65-16 toujours).
À l’instar de la R18, la Classic débarque - en ce moment même en France - dans une livrée "First Edition" plus stylée et pas plus chère que le coloris Noir standard, alors qu’elle comprend de nombreuses pièces chromées et un élégant double liseré blanc sur le réservoir en goutte d’eau sur lequel sont vissés les badges de la maison.
Inscriptions "Berlin Built" omniprésentes, câbles électriques qui passent à l’intérieur du guidon, feux stop qui sont intégrés aux clignotants... BMW prend soin de sa moto et flatte l’ego de ses futurs propriétaires. Rare regret en termes de finition : l’habillage tout en plastique brut du petit radiateur.
Moto-Net.Com apprécie grandement de pouvoir régler l’écartement des deux leviers pour améliorer la conduite, surtout en ville où les freinages et changements de vitesses sont fréquents. Un peu trop fréquent d’ailleurs pour l’avant-bras et la paume de la main gauche de MNC...
C’est en traversant laborieusement Montpellier à une demi-heure du couvre-feu (à 18h précises pour lutter contre le coronavirus) que l’embrayage de la "Béhème" s’est révélé trop dur, à la longue. Ce désagrément perceptible dans les bouchons était heureusement passé totalement inaperçu durant le reste du roulage. Bouchons à éviter, donc !
Pas rétros pour un "deutschemark", les commodos sont néanmoins pratiques car bien agencés. L’instrumentation est réussie : nul besoin d’écran couleurs ou de connexion Bluetooth pour fournir les infos nécessaires. Trips kilométriques, tension de batterie et heure peuvent être utiles, la date un peu moins, et la vitesse moyenne sera intéressante pour battre des records... de lenteur ?!
On aurait pu troquer les consommations instantanée et moyenne contre une jauge à essence ou l’autonomie restante. Lors du ravitaillement de mi-journée, Moto-Net.Com a établi sa conso à 6,0 l/100km (5,8 d’après l’ordinateur de bord). En raison du réservoir de seulement 16 litres et même en conduisant toujours tranquillement, il ne sera pas évident de parcourir 300 km avec un plein.
Cette autonomie relativement réduite grève donc les ambitions routières de cette grosse nouveauté BMW 2021... Qu’en est-il de son comportement sur route, sur tous types de routes : ville, départementale, nationale ou autoroute ? Réponse dans la seconde page de notre essai !
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS | ||
| ||
POINTS FORTS R18 CLASSIC | ||
| ||
|
POINTS FAIBLES R18 CLASSIC | ||
| ||