Le premier ministre a annoncé ce matin des "résultats historiques" en matière de mortalité routière pour 2018, avec "116 vies épargnées" sur le réseau à 80 km/h. Conscient de l'impopularité de cette mesure, notamment chez les Gilets jaunes, Edouard Philippe a toutefois préparé la possibilité d'aménagements locaux. Explications.
"Je n'ai pas peur de le dire : ce sont des résultats historiques", a annoncé ce matin Edouard Philippe en présentant les premiers chiffres de l'accidentalité en France : "3259 tués en métropole, soit 189 de moins qu'en 2017", ainsi que "3950 blessés de moins qu'en 2017".
"Cette mesure est impopulaire, mais elle produit des résultats dont je suis fier et 2018 est l'année qui a connu le moins de morts sur les routes françaises", a poursuivi le premier ministre en calculant que "116 vies ont été épargnées depuis le 1er juillet sur le réseau concerné par les 80 km/h".
En réalité, ces chiffres "historiques" de 2018 sont très proches de ceux de 2013 (3268 morts en métropole), ce qui n'a pas manqué de faire bondir le délégué général de 40 millions d'automobilistes. "C'est hallucinant !", a réagi Pierre Chasseray en estimant qu'il n'y a eu "aucune amélioration par rapport à l'époque du 90 km/h" et en redemandant au président de la République "l'abandon pur et simple de la mesure".
Avec les dégradations des radars dues au mouvement des Gilets jaunes, "il a été constaté une augmentation de la vitesse donc les accidents vont de nouveau augmenter", a poursuivi le premier ministre. "En février, je ferai connaître les chiffres par départements aux présidents des conseils départementaux, qui pourront réagir et faire des propositions" dans le cadre du Grand débat national, mais il serait "inouï de prendre des décisions qui auraient pour impact de faire augmenter le nombre de morts sur les routes", a prévenu Edouard Philippe.
En clair : à l'issue du grand débat, la porte sera ouverte pour que les départements prennent la main sur l'aménagement des vitesses... exactement ce que demandaient certains députés dans une proposition rejetée par les parlementaires de la majorité...
"Ma proposition peut permettre au gouvernement de ne pas perdre la face sur les 80 km/h", nous confiait le député (LR) de l'Orne dans une interview MNC de février 2018... Dommage que le premier ministre ne soit pas abonné MNC Premium : il aurait gagné un an !
"Le gouvernement et la majorité à l'Assemblée nationale se sont opposés pendant des mois à nos propositions pour rendre la sécurité routière plus juste", rappelle également le député (LR) des Vosges Jean-jacques Gaultier, à l'origine d'une pétition des maires en ce sens : "aujourd'hui ils rétropédalent, sans vraiment l'assumer, en reprenant ces mêmes propositions qu'ils déconsidéraient il y a encore peu de temps"...
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