Affûtées par des périphériques haut de gamme, les Kawasaki Z1000R et Yamaha MT-10 SP incarnent la quintessence des roadsters japonais ultra-performants à fort caractère. Leurs 4-cylindres survitaminés et leurs faciès torturés le confirment : ce nouveau duel MNC sera explosif !
"Qu'est-ce qui s'est passé avec ta moto ? T'es tombé ? L'avant est tout abîmé ?!". La blague tombe à plat, mais la pique fait mouche : cette MT-10 SP est la parfaite antithèse d'un design fluide et élégant... Quelle tronche ! Le roadster Yamaha verse dans un registre agressif, façon Transformers relevé à la sauce manga. Reconnaissons à ses concepteurs une imagination débordante !
Cela étant, la Z1000R en face d'elle n'a rien à lui envier : depuis sa refonte en 2014, la Kawasaki et son style reptilien "Sugomi" n'est pas exactement d'une exquise beauté. Bestiale ? Oui. Gracieuse ? Non ! Sa partie avant trapue interpelle autant que son optique aplatie, curieusement basse, intimide... Ces deux roadsters hyper sportifs effraient les enfants, même pendant Halloween !
Aucune autre moto de la production japonaise ne pousse aussi loin le parti-pris esthétique. Qui a dit "heureusement" ?! Mais leurs similitudes ne s'arrêtent pas à ces considérations stylistiques : leur 4-cylindres de 1043 cc (Z1000) et 998 cc (MT-10) ont aussi en commun un solide tempérament. La claque visuelle n'est rien en comparaison de l'énorme baffe administrée par ces pompes à feu ! Sur ce point encore, elles n'ont aucune rivale au pays du Soleil levant.
Cette nervosité est particulièrement palpable sur le 4-pattes au calage asynchrone de la MT-10 SP, qui éclipse au démarrage la Z1000R par sa mélodie rocailleuse aux accents de V4. Petite déception pour la Kawasaki, dont le chant suave et métallique n'est pas spécialement valorisé par ses Akrapovic optionnels. Ses doubles pots d'origine, au moins aussi sonores - voire davantage ?-, s'inscrivent surtout mieux dans la silhouette générale. Notre smart-vidéo MNC vous aidera peut-être à trancher !?
Dernière similitude entre les deux : comme certaines motos européennes, la Z1000 et la MT-10 se déclinent en version plus sportive - désignée par le suffixe "R" et "SP" - fortes d'alléchants périphériques chargés de sublimer leurs qualités dynamiques. Faut dire que leur partie cycle d'origine est mise à rude épreuve avec les 142 ch virilement crachés par la Kawasaki et les 160,4 bourrins (qualificatif particulièrement approprié !) de la Yamaha...
Si leur moteur et leur cadre périmétrique sont "stock", leurs suspensions montent sérieusement en grade, surtout sur la MT-10 SP : la Yam' reçoit rien que moins que la fourche et l'amortisseur Öhlins à tarage électronique de la Superbike R1M. Elle chipe aussi à la R1 standard son shifter simple effet (montée des rapports uniquement) et son instrumentation couleurs à matrice TFT hyper complète et bien agencée, en plus d'être commandée depuis le guidon.
En comparaison, le tableau de bord monochrome de la Z1000R et son compte-tours multicolore façon guirlande de Noël prennent un sérieux coup de vieux. La comparaison est d'autant plus désavantageuse que ses informations sont assez petites et que les faire défiler demande de presser un bouton au tableau de bord (détails en page 3 et dans notre smart-vidéo MNC).
Dans cette déclinaison "R", la Kawasaki expose en revanche des étriers monoblocs Brembo à fixation radiale plus valorisants que les 4-pistons radiaux - pourtant pas dégueux - de la Yamaha. Même constat pour ses durits métalliques "aviation" (en caoutchouc sur MT-10, comme sur Z1000 standard). Sa fibre sportive est en outre renforcée par la greffe d'un amortisseur arrière Öhlins totalement réglable, dont on apprécie la molette déportée pour ajuster la précontrainte.
Sa fourche inversée provient de la "Zed" de base, de même que ses assistances électroniques très limitées. C'est simple : hormis l'ABS, elle n'emporte aucune "puce" ! Amusant dans certains cas, discutable dans d'autres : malgré sa très bonne motricité, un antipatinage ne serait pas de trop pour rouler sereinement toute l'année. Une "virgule" involontairement laissée par MNC de bon matin dans une courbe encore humide est là pour en témoigner...
Tout l'opposé de la MT-10 SP, sur laquelle l'électronique règne en maître ! Contrôle de traction réglable sur trois niveaux et déconnectable (TCS), paramétrage de la réactivité moteur (Power), ajustement automatique ou manuel de ses luxueuses suspates suédoises (NIX30 à l'avant et TTX36 à l'arrière) : la MT-10 SP est un vrai "sac à puces" !
En cela, elle se positionne comme une R1 en petite tenue… et son prix s'en ressent : 15 999 € (soit le tarif d'une R1 en 2012 !) contre 14 199 € pour la Z1000R. Pas donnés, les "monstres" !
Pour simplifier son utilisation, des modes de conduite (A, B, C, D) proposent des valeurs pré-programmées pour chaque fonction. Libre ensuite à chacun de les ajuster manuellement pour se façonner des modes à sa main : plus de réactivité moteur (pas trop quand même, car son ride-by-wire est chatouilleux !), peu d'antipatinage et un amortissement ferme pour arsouiller, l'inverse pour le quotidien. Et pourquoi pas aussi un mode "tout doux" au niveau moteur et suspensions pour les virées en duo ? Plusieurs motos en une, en somme !
Seul hic : passer d'un mode à l'autre requiert d'être à l'arrêt, alors que la logique voudrait qu'on puisse changer de configuration selon l'état de la route. L'antipatinage qui se réactive automatiquement après chaque arrêt du moteur frustrera aussi les amateurs de wheelings, figure naturelle pour la MT-10 grâce à sa géométrie extrême (1400 mm d'empattement contre 1435 mm pour la Z1000), son poids plume (210 kg contre 221) et sa vigueur mécanique !
Suite en page 2 dans notre essai dynamique... qui porte parfaitement son nom avec de telles motos !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS MT-10 SP | ||
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POINTS FAIBLES MT-10 SP | ||
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POINTS FORTS Z1000R | ||
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POINTS FAIBLES Z1000R | ||
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