La conférence de presse annuelle de la Fédération Française de Motocyclisme s'est tenue hier à Paris. Outre ses convives moins nombreux et tous masqués, cette édition 2020 était particulière puisqu'elle marquait la fin des trois mandats du président Jacques Bolle. Bilan et petite interview MNC...
Chaque fin d'année à l'Automobile Club de France - soit à quelques tours de roue de son siège parisien, rue Parmentier -, la Fédération Française de Motocyclisme donne rendez-vous à ses dirigeants et champions, partenaires et journalistes, afin de dresser le bilan de la saison écoulée et souvent brillante pour les Bleus.
Exceptionnellement, la conférence de presse 2020 a été légèrement avancée. Or cela était prévu, bien avant que la pandémie de Covid-19 ne chamboule les calendriers sportifs, nous prive plusieurs semaines de notre liberté de circuler à moto et nous plonge dans une désagréable incertitude, un triste désarroi voire un profond chagrin...
Lors de la précédente conférence de presse, Jacques Bolle rappelait que son - troisième et dernier - mandat de président de la FFMoto prendrait fin le 9 octobre 2020, date de l'assemblée générale élective. Il donnait donc rendez-vous début octobre pour dresser le bilan de ses douze années à la tête de la fédération... C'était hier, donc.
"Le 8 septembre 2008, lorsque je suis élu à la Présidence de la Fédération Française de Motocyclisme, ce sont 23 années d’investissement au sein de l’institution qui sont consacrées,, se remémore le vainqueur du GP250 de Grande-Bretagne 1983 à Silverstone. Une victoire obtenue devant deux compatriotes (Espié et Sarron) et relayée dans le journal télévisé de Yves "Monsieur Moto" Mourousi !
"Après avoir occupé les fonctions de président de la commission des courses sur route et de président de la ligue motocycliste d’Île-de-France, c’est une toute autre aventure qui m’attendait. Je m’y étais préparé et aujourd’hui, je peux faire la synthèse de la mission qui m’a été confiée et mesurer le chemin parcouru avec une certaine fierté", estime le président de la FFMoto.
C'est en dix thèmes que Jacques Bolle a dressé son bilan présidentiel. Le premier ? La politique d'acquisition des sites de pratique qui a conduit la fédération à racheter 15 terrains de motocross et trial, dont la gestion reste confiée à une association locale.
"Durant ma présidence, quatre ou cinq projets de nouveaux circuits de vitesse ont été lancés, aucun n'a abouti", regrette le président. D'où le deuxième chantier entrepris et couronné de succès : l'acquisition en 2012 du circuit Carole !
Pour rappel, autrefois propriété de l'état et géré par le département de la Seine-Saint-Denis, le circuit francilien aurait sans doute disparu sans l'intervention de la fédération. "Nous avons récupéré la gestion du Circuit Carole en 2012, et nous étions bénéficiaire dès 2014"... Tout en conservant les 26 week-ends gratuits, chapeau casque bas !
Jacques Bolle se félicite ensuite de la progression du nombre de licenciés (environ 100 000 depuis quatre ans, dont un quart environ de "pass circuit"), de la politique assurentielle optimisée (lire notre dossier très, très complet MNC), du soutien financier aux moto clubs organisateurs (qui n'ont plus à payer de droits de calendrier pour organiser des épreuves, mais touche au contraire une subvention de 1650 euros).
Lancé en septembre 2019, le Fonds de Dotation pour le Patrimoine du Sport Motocycliste est une autre initiative prise par le futur ex-président de la FFMoto, désireux de "sauvegarder et valoriser les supports de l'histoire de la compétition moto au niveau national", en publiant par exemple des livres.
Ce FDPSM doit éviter que ne soit à jamais perdue la mémoire du sport moto : "je me souviens des larmes des deux photographes fédéraux en apprenant que leurs images - des dizaines ou centaines de milliers de diapositives - avaient été mises aux encombrants pour libérer de la place au siège", illustre Jacques Bolle.
Autre point fort de sa présidence : la sécurisation des circuits de Motocross, bien qu'il reconnaisse volontiers que ce projet lui a été soufflé par un certain Michael Pichon, champion de motocross qui roule aussi pour le plaisir sur des circuits de vitesse et qui regrettait que le public ne soit pas aussi bien protégé sur les terrains MX.
Huitième thème abordé lors de cette conférence de presse exceptionnelle (et évoqué dans notre interview en smart-vidéo, voir en bas d'article) : la défense de la pratique, et pas uniquement sportive ! La pratique de la moto en général...
À plusieurs reprises la Fédération Française de Motocyclisme a collaboré avec d'autres acteurs de la moto en France (FFMC, CSIAM, Codever, CNPA principalement) pour défendre la moto et les motards. Dernier exemple en date : la dénonciation - et l'annulation ! - du port obligatoire du masque à moto dans Paris et sa petite couronne.
L'avant-dernier chantier concerne le président lui-même, à travers la réforme de la gouvernance de la fédération française de motocyclisme : limitation à trois mandats de la fonction de président (âge maximum de 70 ans pour les candidats) et élargissement du socle électoral (de 36 grands électeurs à 130).
Enfin et pour finir en beauté, Jacques Bolle souligne "ses" succès en compétition ! Les titres par équipe sont logiquement ceux dont ils est le plus fier, or depuis 2008, la France a remporté par moins de 29 titres mondiaux... contre 8 seulement depuis la création de la FFM en 1913 ! De quoi rassurer ceux qui doutaient et doutent toujours des sélections effectuées par le président et sa direction technique national ?
"Douze ans après avoir été nommé à la direction, je le concède aisément, la période m’a semblé à la fois brève et longue. Mon sentiment est celui du devoir accompli. La Fédération a changé et je pense avoir fait bouger les lignes", conclue le président de la FFM (pour un jour encore) et vice-président de la FIM (pour deux ans !).
"Aujourd’hui, malgré la période troublée, la Fédération est en excellente santé", assure Jacques Bolle, soulagé d'avoir "passé l'année 2020 avec difficulté mais sans drame et sans licenciements". Il tient d'ailleurs "à remercier chaleureusement l’ensemble des salariés et des élus pour leur implication à mes côtés, qui, elle aussi, fut sans faille".
"Mais tout a une fin, je quitte la Fédération après ces 12 ans enrichissants et je souhaite à celle de demain d’avoir de nouveaux dirigeants performants et animés de la même passion". Rendez-vous fin 2021 sur MNC pour dresser le premier bilan du prochain président. Et bons vols à l'ancien !
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