Le président de Confederate vient d'annoncer que ses singulières motos allaient troquer leur gros V-Twin contre des moteurs électriques fournis par son nouveau partenaire Zero Motorcycles. Cette radicale mutation s'accompagne d'un changement de nom : Curtiss !
Dans une interview récemment accordée au Los Angeles Times, le président de Confederate Motorcycles a déclaré que ses hallucinantes motos en aluminium, aussi originales qu'onéreuses, ne seraient plus propulsées par des V-Twin S&S, ni même par des moteurs à combustion interne...
La P51 Combat Fighter sera donc l'une des dernières de la lignée. Des 61 modèles mis en vente il y a près de deux ans, un seul "Black" reste disponible sur le site officiel de la marque. Rappelons que selon sa fiche technique, cette moto dispose d'un bicylindre en V à 56° qui cube 2163 cc (2,2 litres), développe 145 mustangs (147 ch) et 160 ft-lb (217 Nm).
Lors du concours d'élégance de Pebble Beach qui s'est tenu il y a 15 jours près de Monterey (Californie, USA), le big boss présentait sa toute dernière super-production : la FA-13 Bomber, plus balaise encore que le "chasseur" P51 puisque le "bombardier" crache 150 chevaux et 224 Nm !
Comme d'habitude avec Confederate, cette moto spectaculaire jouit d'un look incroyable, matérialisé par un train avant à parallélogrammes et une énorme poutre centrale servant d'épine dorsale au cadre, de boîte à air et de réservoir d'essence.
Comme toujours également, cette muscle-bike fait payer très cher son exceptionnelle finition et son caractère très limité (13 exemplaires seulement seront construits) : l'ultime Confederate s'échange contre un chèque de plus de 130 000 € ! Joli baroud d'honneur, non ?!
En termes de performances pures - mais pas de prix ? -, "on ne peut pas aller plus loin que ça", estime Matt Chambers : "nous avons atteint un plafond, voilà tout". Un constat qui renvoie aussi aux besoins de capitaux exprimés en 2015... Mais attention, si Confederate rend les gaz, le chef de l'atelier de Birmingham (Alabama, USA) ne rend certainement pas les armes !
Un accord aurait effectivement été trouvé avec Zero Motorcycles afin de produire d'inédits "power-cruisers" dont les double moteurs électriques leur assureraient une puissance de 175 chevaux et 393 Nm. Pour le petit constructeur de motos fièrement américaines - comme l'étaient les Buell... -, le ciel "redevient" la limite !
À en croire notre confrère du grand quotidien californien qui a pu voir les premières esquisses du futur modèle du futur nommé "Hercules", le style resterait résolument Confederate. Mais la motorisation n'aura plus rien à voir... Et le nom de la marque ne sera plus le même non plus !
Cet été, une impressionnante vague de hastags #NoConfederate a innondé les réseaux sociaux. Sauf que cette campagne n'avait pas pour but de bannir les motos de Mister Chambers, mais d'interrompre le projet de la chaîne HBO : une nouvelle série TV imaginée par les créateurs de la déjà culte Game of Thrones...
Baptisée Confederate, cette série télévisée doit mettre en scène une Amérique du Nord où les Etats confédéres du Sud auraient obtenu leur indépendance, et dans lesquels l'esclavage serait toujours légal ! Tout un programme donc, dont la polémique née fin juillet a été alimentée par les événements de Charlottesville et le décès d'une contre-manifestante...
Selon Matt Chambers néanmoins, la dénomination de sa marque de motos le freine depuis ses débuts : "je pense que nous avons perdu de nombreuses ventes à cause de ce nom", témoigne le président, "notre image de marque en a pâti et il est temps de l'arrêter".
Dans l'esprit de certains motards, le nom Confederate peut aussi être associé à des mouvements suprématismes blancs, aspect peu propice au business. Surtout depuis l'arrivée de Donald Trump au poste de président des États-Unis, tant le tumultueux dirigeant de la première puissance mondiale multiplie les propos et les intentions polémiques à ce sujet !
Les futures motos, qui sortiront peut-être directement de l'usine Zero Motorcycles de Scotts Valley (Califonrie, USA "of course"), porteront donc le nom de... Curtiss ! Un ambitieux patronyme puisqu'il fait référence à Glen Curtiss, un pionnier américain de l'aviation qui avait débuté ses activités de pilote ingénieur dans le vélo avant d'instaurer d'impressionnants records de vitesse.
En 1907, Curtiss aurait ainsi atteint la - vertigineuse - vitesse de 219,45 km/h au guidon de sa moto à moteur - d'avion ! - V8 de 4,4 litres de cylindrée pour 40 chevaux. Non homologué, ce record alors absolu (air-terre-mer) n'a été officiellement battu à moto que 23 ans plus tard, par le britannique Joseph S. Wright sur une OEC-Temple-JAP... Curtiss est donc de retour... Indian et Munro n'ont qu'à bien se tenir !
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