Incroyable Grand Prix d'Espagne 2018 ! Si la victoire de Marc Marquez à domicile ne constitue pas une surprise au regard de la domination des Honda à Jerez, le spectaculaire accrochage entre Dovizioso, Lorenzo et Pedrosa rebat les cartes au championnat provisoire... en faveur de Johann Zarco !
La première course en Europe aura été riche en rebondissements ! D'abord en raison des nombreuses annonces de KTM qui a dévoilé ses plans pour les saisons à venir, avec comme pierre angulaire un certain Johann Zarco, recruté pour deux ans dans le team officiel Orange aux côtés de Pol Espargaro !
Sur la piste, ce sont les Honda qui se sont rapidement mises en évidence sur le bitume récemment rafraîchi de Jerez : Marquez, Pedrosa et Crutchlow ont donné le "la" pendant les essais, le pilote LCR signant même une pole position record en qualifications ! Malgré cette performance de l'anglais, c'est toutefois Marc Marquez qui semblait le plus costaud à l'approche de la course...
Rapide et constant, le n°93 portait clairement le costume de favori, même si quelques petites chutes pendant les essais indiquaient que le représentant du HRC flirtait avec les limites. Cela ne l'a pas empêché de s'emparer rapidement des commandes du GP d'Espagne, puis de filer sans se retourner - malgré une chaleur sur des graviers laissés par la chute de Lüthi ! - vers sa deuxième victoire d'affilée après celle d'Austin !
Major moment for @marcmarquez93
The champ gets loose on gravel kicked up on the circuit!#SpanishGP pic.twitter.com/T15Q8V3aD0
— MotoGP (@MotoGP) 6 mai 2018
Ses rivaux, impuissants, ne pouvaient que se battre pour les places d'honneur, le tenant du titre ayant une avance de jusqu'à 7 secondes... Autant dire que Marquez était intouchable aujourd'hui en Andalousie, comme il l'était la course précédente au Texas mais également en Argentine où il dominait outrageusement, avant d'être sanctionné pour ses excès de zèle.
Derrière, la lutte a fait rage pour la deuxième place entre Jorge Lorenzo, Andrea Dovizioso et Dani Pedrosa, chacun cherchant l'ouverture à l'approche du dernier tiers de la course. Hélas, les trois hommes se sont accrochés lors d'une action déclenchée par Dovizioso, dont a tenté de profiter Dani Pedrosa pour se défaire des deux Ducati à huit tours de l'arrivée.
Manque de chance, la manoeuvre a involontairement conduit les trois pilotes au tapis sans que la responsabilité de chacun puisse être directement engagée : "aucune sanction" ne sera donnée, informe la direction de course après un examen attentif de cette percussion malheureuse, mais qui tient du simple fait de course.
MASSSSSIVE MOMENT! @26_DaniPedrosa, @AndreaDovizioso and @lorenzo99 ALL go DOWN! #SpanishGP pic.twitter.com/RFIDLS98Rn
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Pour Lorenzo, qui a mené les premiers tours avant de se faire croquer par Marquez, la sentence est particulièrement sévère : auteur d'un début de saison très médiocre, le majorquin rétrograde au 20ème rang au classement provisoire, à égalité de points avec Mika Kallio (pilote d'essais KTM !) et Aleix Espargaro sur l'Aprilia. Catastrophique ? Non : pire, encore !
Son coéquipier, Andrea Dovizioso, perd de son côté la tête du classement général au profit de Marc Marquez. "DesmoDovi" recule du premier au cinquième range, juste derrière Andrea Iannone qui signe son deuxième podium consécutif à Jerez sur la Suzuki.
Quant à Dani Pedrosa, encore souffrant de son poignet fracturé en Argentine, il apparaît à la 11ème position du classement provisoire devant Alex Rins, qui enregistre son troisième résultat blanc en quatre courses. Le pilote Suzuki marche décidemment à l'alternatif : chute au Qatar, podium en Argentine, chute à Austin et nouvelle chute à Jerez...
Andrea Iannone en profite pour reprendre l'ascendant chez le blason d'Hamamatsu avec ses deux podiums de rang (Austin et Jerez), même s'il a profité de la triple chute devant lui pour remonter au classement. Mais comme beaucoup d'autres pilotes, finalement !
Et parmi les bénéficiaires de cet accrochage figure Johann Zarco, qui était esseulé derrière le deuxième groupe avant la chute de Dovizioso, Lorenzo et Pedrosa. "Je n'étais pas complètement à l'aise et je perdais à chaque accélération", rapporte le n°5 qui n'en a pas cru ses yeux quand il a découvert les trois motos au sol !
"Parfois, on a besoin d'un peu de chance", confesse le pilote français qui s'est vu offrir cette deuxième place sur un plateau après le "strike" qui s'est produit devant lui ! Le pilote Tech3 s'est alors appliqué à gérer sa fin de course en restant à l'abri d'une hypothétique remontée de Iannone, Petrucci et Rossi, qui le suivaient à trois secondes.
Johann Zarco, qualifié pour la huitième fois consécutive en première ligne, décroche donc la deuxième place du GP d'Espagne à 5 secondes du vainqueur. Mais surtout, il récupère la deuxième position du classement provisoire, derrière le pilote officiel Honda (70 points contre 58). Johann fait mieux que Maverick Viñales sur la M1 officielle, troisième avec 50 points !
"Johann attaque très fort, ce sera un pilote dangereux pour le championnat et ce n'est pas la première fois que je le dis", note Marc Marquez qui récupère les rênes du classement avec 12 longueurs d'avance sur Zarco. Sacré compliment pour le pilote tricolore !
Pour Yamaha, les motifs de satisfaction s'arrêtent là : ni Rossi, 5ième à 8,7 sec, ni Viñales, 7ème à 13,5 sec, n'ont été dans le coup pendant cette manche espagnole. Les deux pilotes d'usine ont passé le week-end à pester contre le manque de motricité de leur M1, pointant du gant le même type de maux que l'an passé.
"Nous manquons de motricité et notre rythme se dégrade très vite, plus que celui de nos rivaux", regrettait Valentino Rossi qui considérait ce Grand Prix d'Espagne comme un juge de paix sur leurs progrès effectués par rapport à la saison dernière. Rappelons que les soucis des Yamaha boys s'étaient manifestés pour la première fois à Jerez, piste assez glissante qui met en difficulté la Yamaha.
Or ce scénario se reproduit en 2018 malgré un retour au châssis 2016... qu'utilise pourtant avec beaucoup plus d'aisance - et sans se plaindre - Johann Zarco ! A ce stade, il n'est d'ailleurs pas exclu que le français - en partance pour KTM - termine la saison devant les motos officielles du blason d'Iwata sur sa M1 privée. Ironie, quand tu nous tiens...
A noter également la nouvelle chute de Cal Crutchlow, qui accumule les bévues après s'être brièvement illustré en tête du championnat du monde après sa victoire en Argentine. Le pilote Honda-LCR, auteur d'une pole splendide à Jerez, signe sa deuxième chute consécutive après Austin (19ème à l'arrivée).
Deux erreurs en quatre courses : le bilan n'est pas à la hauteur de son statut de pilote directement soutenu par l'usine. Le n°35 recule à la 7ème place au provisoire et perd surtout une occasion de s'illustrer et d'accéder à son rêve de récupérer le guidon de Pedrosa en 2019...
Enfin, ce Grand Prix d'Espagne 2018 marque le 400ème succès de Michelin en Grands Prix... une performance sans grande signification, dans la mesure où le Bibendum est fournisseur unique de la catégorie reine depuis deux saisons ! On appréciera devantage la 37ème victoire de Marquez en MotoGP, sa 63ème toutes catégories confondues !
Non classés
N'a pas terminé le 1er tour
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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