Les munitions de Benelli - moto ! - sont nombreuses et variées : l'ancien fabricant d'armes à feu annonce pour mi-2018 un roadster mid-size 752S, une classique Imperiale 400, un cruiser 402 S, un trail TRK 251 et un scrambler Leoncino 250. Passage en revue !
Benelli - qui a revendu son activité armes à feu en 1983 à Beretta - ne devrait pas manquer de cartouches pour 2018 : après sa Leoncino 500 et sa sportive 302R, la marque italienne annonce l'arrivée de cinq nouvelles motos et de trois déclinaisons.
Le roadster "sept-et-demi" est de retour chez Benelli, sous le nom de 752S. Cette moto n'est autre que la version modernisée de la Due 756 apparue sur le podium de la marque italienne à l'Eicma 2006 (deux mille six !), soit quelques mois après son rachat par le groupe chinois Qianjiang.
Niveau moteur, la 752S semble reprendre tel quel le bicylindre en ligne de 754 cc (88 x 62 mm) à refroidissement liquide et injection électronique, 4-soupapes par cylindre et double arbre à cames en tête, qui respecte naturellement la norme Euro4 et développe une puissance maxi de 81,6 ch à 9000 tr/min et un couple de 67 Nm dès 6500 tr/min (liens vers les fiches techniques des modèles dans la galerie).
Le modèle de série programmé pour la mi-2018 se distingue en revanche complètement du concept dévoilé il y a onze ans en optant pour un châssis et un bras oscillant en treillis tubulaire acier et des lignes nettement plus fluides. Les périphériques demeurent costauds : fourche inversée de 50 mm et double disque de 320 mm pincé par des étriers 4-pistons à montage radial, notamment.
En proposant cette moto à un prix compétitif, Benelli pourrait chiper quelques ventes aux MT-07 et Z650, particulièrement appréciées en France. Mais pour cela, les italiens devront convaincre les potentiels acquéreurs que les 220 kg (à sec !) de cette future machine ne grèvent pas trop ses performances... à haute comme à basse vitesses.
Loin de ces considérations, l'Imperiale 400 mise sa réussite sur son look très classique. Elle se veut un vibrant et "vrombissant" hommage aux motos produites par Motobi, la marque créée dans les années 1950 par l'aîné des six frères Benelli et sortie de l'oubli aux débuts du Moto2 par le team JIR (un certain Johann Zarco était à son guidon en 2012 !).
Malgré la cylindrée et les performances modestes de son monocylindre à air et simple arbre à cames (373,5 cc pour 19,7 ch et 28 Nm), la moto néo-rétro de Benelli entend bien s'imposer au royaume de Royal Enfield. Pour se mettre les clients dans la poche, l'Imperiale 400 compte sur une paire de sacoches. La Bullet est clairement dans le viseur de Benelli !
Dotée des éléments incontournables - cadre double berceau en acier, grandes jantes à rayons (19 pouces à l'avant et 18 à l'arrière) chaussées de pneus fins (110 et 130 mm) et boîte à cinq rapports -, cette classique moderne respecte dans le même temps la norme Euro4 et embarque l'obligatoire ABS qui régule les deux freins à disque (300 et 240 mm).
Feux et clignotants ronds, double compteur assorti, peintures métallisées et carters moteur polis : la nouvelle Benelli use de tous les artifices pour faire tourner les casques et sortir les carnets de chèques. Comme la 752S d'ailleurs, l'Imperiale 400 doit entrer en production l'été prochain mais sa date d'arrivée dans les concessions françaises et son tarif ne sont pas précisés.
Les accents chinois de la marque italienne sont plus perceptibles avec la troisième nouveauté exposée lors du récent salon Eicma 2017 de Milan : après avoir grossièrement copié s'être adroitement inspiré de la Multistrada 1200 pour lancer la TRK502, les ingénieurs de Benelli se sont penchés sur le XDiavel.
L'inédite 402S s'apparente en effet au modèle réduit du "power cruiser" Ducati : lignes musculeuses et basses, position de conduite typée custom, cadre tubulaire apparent, écopes de radiateur proéminentes, fourche inversée imposante (41 mm), double échappement, jantes à bâtons, gros double disque avant, optique moderne et partie arrière tronquée... Tout y est, ou presque.
La Benelli fait l'impasse sur le monobras oscillant, la transmission par courroie et surtout, sur le très gros V-Twin : elle s'équipe à la place d'un bicylindre en ligne de 399,3 cc aux puissance et couple annoncés de 39,4 ch et 35 Nm. Un peu faiblard donc, même si le poids de la petite bête de Pesaro (Italie) / Wenling (Chine) se limiterait à 160 kg : un poids à sec auquel il faut ajouter l'essence (16 litres), l'huile et les autres fluides...
Bien que critiquable par sa méthode, la démarche de Benelli paraît intéressante dans le sens où cette nouvelle moto tente de créer son propre marché : Ducati - qui a essuyé un échec cuisant avec son Scrambler Sixty-Two de 400 cc - ne risque pas de concurrencer la 402S avec un XDiavel 400... À moins que la Benelli ne rencontre le succès dans les pays émergents ? Réponse à suivre dans nos Bilans complets du marché moto au deuxième semestre 2018 !
Parallèlement, Benelli s'aventure sur un segment bien plus concurrentiel : celui des trails de petites cylindrées, au moyen d'une TRK 251 qui combine le look de la TRK 502 lancée en 2016 et la base mécanique - moteur et partie cycle - du roadster BN251.
Sur cette déclinaison baroudeuse, le monocylindre 4-soupapes et DACT à refroidissement liquide de 249 cc sort 25,8 ch et 21,2 Nm, soit légèrement plus que la version originelle sortie en 2016. Cette nouvelle TRK partage avec la BN "deux-et-demi" sa partie cycle, jantes de 17 pouces à bâtons comprises.
Plus urbaine que rurale, la nouvelle petite trail Benelli ? Cela se confirme à la lecture des débattements des suspensions qui sont les mêmes que sur le roadster : 120 mm pour la fourche inversée de 41 mm et seulement 51 mm (cinquante et un !) pour l'amortisseur arrière. Ou quand la politique de plateforme atteint ses limites...
Bon point tout de même : la garde au sol de la TRK251 grimpe à 200 mm (Vs 140 sur la BN251). La hauteur de selle ne croît pas autant : 835 mm (Vs 795 mm). Quant au poids, Benelli estime celui de son futur trail (dispo mi-2018, tarif inconnu) à 153 kg à sec, contre 163 kg tous pleins faits pour son roadster.
Dans la catégorie très disputée des motos "poids légers", Benelli entre dans le ring avec sa BN125, qui la joue fine à plusieurs titres... La petite Benelli s'aligne tout d'abord sur les références du marché (125 Duke et MT-125) en termes de gabarit flatteur, plus en tout cas que la Tornado Naked T présentée il y a deux ans.
Le poids - tous pleins faits - de la nouvelle 'pas-si-petite-que-ça" Benelli ne dépasse pas de grand-chose celui de ses deux principales cibles : 142 kg pour la machine sino-italienne qui sortira en début d'année prochaine, contre 139 pour sa rivale autrichienne revue en 2017 et 140 kg pour la concurrente nippone sortie en 2014.
Mais le point sur lequel la BN125 se montre la plus subtile - machiavélique ? - est la motorisation : la grille placée derrière la roue avant et encadrée par d'imposants habillages en plastique peints et décorés ne protège aucun radiateur ! Le monocylindre hérité de la TNT (11,1 ch et 10 Nm) est directement refroidi par air...
Benelli n'a en revanche pas lésiné sur les autres éléments : fourche inversée de 35 mm, disques "pétale" de 260 mm pincés par un étrier 3-pistons devant et 240 mm à étrier 2-pistons derrière (freinage non-ABS mais combiné), treillis tubulaire et coloris "Tifosi approved"... Ne manque qu'un phare à LED pour éblouir les permis A1 et B ?
Autre machine qui pourrait de faire de l'oeil aux motards : la Leoncino 250, qui bénéficie elle d'un optique très moderne (LED) et spécifique... donc différent de celui qui orne la Leoncino 500. L'air de famille est frappant - il se retrouve en d'autres points - mais la "deux-et-demi" n'est pas une "cinquencento" à plus petit moteur.
En fait, derrière cette "toute nouvelle" Leoncino 250 se cache tout simplement une BN251 : on retrouve donc toutes les pièces et caractéristiques du roadster, également partagées - on l'a vu précédemment - avec la TRK251 ! De quoi limiter les coûts... et proposer un tarif alléchant ? Il faudra attendre sa sortie au second semestre 2018 pour le découvrir...
Le lionceau n'arrive pas seul : la porté 2018 s'accompagne de deux Leoncino 500 "Sport" et "Trail" (voir la galerie ci-dessous) que Benelli entend lâcher sur le juteux secteur des motos néo-rétros que se disputent déjà âprement les autres marques européennes Triumph, Ducati, BMW, Moto Guzzi, etc.
Enfin, une version "X" (ou "cross") du trail TRK502 est également prévue : plus aventurière dans l'âme, cette moto se distingue de sa frangine par ses jantes à rayons de 19 et 17 pouces (Vs 17" à bâtons sur le modèle standard), ses pneus orientés tout-terrain et son pot en position haute.
Début 2018, cette TRK502X arrivera également armée d'étriers avant à 2-pistons (Vs 4), d'un amortisseur au débattement un tantinet moins limité (50 mm Vs 45...), d'une selle plus haute (840 mm Vs 800)... mais perdra curieusement les barres de protection à l'avant ! Son poids est contenu à 213 kg.... à sec, contre 235 kg tous pleins faits pour la TRK502 "tout court".
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