Egerie Moto, atelier de restauration et de préparation en Haute-Savoie (74), s'est livrée à une très belle transformation sur base de Kawasaki W650 à la demande de Age of Glory, marque française d'équipements moto vintage.
Trouver de belles motos préparées avec goût et originalité n'est pas si évident tant l'offre est devenue pléthorique ces dernières années, poussée par l'essor du néo-rétro. Les préparations sans réelle saveur, issues de bases surexploitées par des ateliers éphémères, sont hélas légion...
Ce n'est pas le cas de la Kawasaki W650 "Tracker" fabriquée par l'atelier haut-savoyard Égérie Moto en collaboration avec Sébastien Gerodias, créateur de la marque de vêtements moto d'inspiration années 70, Age of Glory.
Les deux dirigeants français ont uni leurs compétences pour développer un projet imaginé par Sébastien (croquis ci-dessous) : transformer une placide W650 de 2002 en Tracker, une variante du genre Scrambler. Et le choix de la moto ne s'est pas fait au hasard...
"Sébastien avait déjà un certain nombre d’idées et savait sur quelle base il souhaitait que la préparation soit réalisée : une Kawasaki W650", explique Nicolas Masse sur son site officiel. "La W650 est basée sur un twin à l’anglaise, hommage à la 650 W1 des années 60. La distribution est assurée par un couple conique, lui donnant aussi une petite touche italienne. Ce moteur est visuellement superbe".
Les lignes directrices sont clairement définies : le gérant d'Age of Glory souhaite une moto épurée et classe, avec un train avant renforcé par une fourche inversée, les incontournables échappements en position haute et une selle solo avec un "petit pouf passager".
Son compère se met au travail dans son atelier situé à Lullin (74) et commence par démonter tout le superflu en travaillant "sur le compactage du faisceau électrique", décrit Nicolas qui installe dans cet objectif une petit batterie à lithium-ion.
Après quelques autres modifications sur l'alimentation électrique, le préparateur découpe le cadre "pour simplifier et embellir la boucle", puis installe un nouveau réservoir d'essence avant d'attaquer une autre partie complexe : l'échappement.
"Après d’intenses recherches sur la possibilité de cintrer moi-même un tube (étude des différents types de cintreuses, tubes adéquats, etc.), je décide finalement de souder des coudes en inox", précise cet artisan passionné... et passionnant !
Le résultat vaut le coup d'oeil : les deux tubes s'entrelacent amoureusement devant le twin vertical, puis courent de manière superposée le long du flanc gauche. MNC apprécie notamment leur rendu parfaitement lisse et satiné, fruit d'un appliqué travail de meulage des soudures puis d'un brossage tout aussi soigné.
"Pour limiter le bruit, je prépare des DB-Killer (des chicanes qui abaissent le volume sonore, NDLR) qui s’insèrent directement dans le tube", poursuit le préparateur. Pas sûr toutefois que cela suffise à répondre aux normes antibruit, de plus en plus sévères !
"L’étape suivante consiste à trouver et adapter une fourche inversée", décrit-il ensuite. "Séb y tient beaucoup. De mon côté, j’ai toujours des réticences à toucher aux éléments de sécurité"...
Après d'intenses cogitations pour respecter le cahier des charges, Nicolas Masse finit par trouver un compromis qui lui semble prometteur : une fourche inversée Marzocchi de 43 mm chipée à l'Aprilia 550 SVX, ce supermotard radical lancé par le blason de Noale au milieu des années 2000 !
Cet élément présente l'avantage d'avoir un pivot aux dimensions adéquates et d'être conçu d'origine pour une roue à rayons. Nicolas peut ainsi adapter l'ensemble fourche, frein avant et moyeu sur la jante avant de la W650 "sans trafiquer l’axe ou devoir faire d’adaptation pour aligner l’étrier de frein".
"Reste deux choses : réduire le débattement de la fourche, ce qui n’est qu’une formalité, et changer sa couleur (anodisée grise d’origine)", énumère l'artisan. "Par chance, la Haute-Savoie est bien fournie en matière d’industrie métallurgique (décolletage, traitement de surface, etc.)".
Égérie Moto s'applique ensuite à traiter toutes les pièces de la partie cycle à l'époxy gris mat, tandis que le réservoir et les nouveaux caches reçoivent une peinture bleue métallisée avec logo "Age of Glory" au pochoir.
"Séb s’occupe ensuite de faire réaliser la selle en cuir : c’est la seule chose avec l’anodisation de la fourche que je n’aurais pas faite moi même", s'amuse Nicolas Masse qui a récupéré des bandes de cet élégant cuir marron pour confectionner des poignées du bel effet.
La transformation comprend également un court garde-boue, un guidon haut et large, une instrumentation Motogadget, des supports en inox et des pneus crantés Firestone. Son prix ? Pour le connaître, Age of Glory conseille simplement aux intéressés de "nous contacter"...
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