Le Sénat continue à mettre la pression sur le premier ministre pour obtenir la suspension de la baisse de la vitesse à 80 km/h prévue le 1er juillet, au moyen d'un courrier adressé à Edouard Philippe et la mise en place d'un groupe de travail dédié. Explications.
Après avoir auditionné le délégué interministériel à la sécurité routière sur les véritables justifications du 80 km/h sur les routes, les sénateurs poursuivent leur travail de représentants du peuple en demandant au premier ministre la suspension de cette mesure majoritairement décriée en France.
Dans un courrier adressé hier à Edouard Philippe, qui suit celui que envoyé en janvier par le député Thierry Benoît, les sénateurs Michel Raison (Haute-Saône, Les Républicains), Jean-Luc Fichet (Finistère, Socialiste et républicain) et Michèle Vullien (Rhône, Union centriste) rappellent au premier ministre qu'en "matière de sécurité routière, l'effet d'une mesure est d'autant plus significatif qu'elle est comprise et acceptée par la population".
"C'est pourquoi nous souhaitons que le gouvernement suspende la mise en place de la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes dans l'attente des conclusions du groupe de travail, qui contribueront à éclairer le débat public", enjoignent les élus.
Les sénateurs, peu convaincus par les explications d'Emmanuel Barbe, ont également mis en place un groupe de travail pour faire toute la lumière sur cette limitation à 80 km/h imposée par le gouvernement à partir du 1er juillet 2018.
Comme annoncé sur MNC, le président de la commission des lois Philippe Bas (Manche, Les Républicains) et celui de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable Hervé Maurey (Eure, Union centriste) ont officiellement installé hier, jeudi 8 février, le groupe de travail sur la sécurité routière commun aux deux commissions.
Ce groupe composé des trois signataires du courrier devra "évaluer, sans a priori, l’utilité et l’efficacité pour la lutte contre l’insécurité routière de certaines mesures annoncées par le gouvernement à l’issue du Comité interministériel de la sécurité routière du 9 janvier 2018, parmi lesquelles la réduction de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes".
Les membres du groupe de travail rappellent qu'ils sont tout aussi concernés par la réduction de la mortalité et de l’insécurité routières, mais "regrettent la méthode du gouvernement et le manque de concertation entourant ses décisions". C'est pourquoi, en complément des auditions qu’il organise pour entendre institutionnels, experts, associations et autres acteurs du terrain, ce groupe de travail a décidé d’ouvrir un espace participatif sur le site Internet du Sénat, dont les conclusions seront rendues fin avril 2018.
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