Alberto Puig ne vit que pour la course moto : ancien pilote de GP, il est devenu l'un des meilleurs dénicheurs de talents et l'un des plus sévères. Ces élèves - Pedrosa, Elias, Stoner et plus récemment Smith - le savent : "la vie est un combat !"...
Nous sommes au début de la saison 1995 : Mick Doohan mène le championnat du monde 500 cc mais derrière lui, un pilote espagnol prometteur, concentré et dur au mal, vient de remporter sa première victoire dans la catégorie... Son nom ? Alberto Puig.
La suite ? Une terrible sortie de piste dans la Dunlop au Grand Prix de France et sa carrière est interrompue... Mais, là ou d’autres auraient jeté l’éponge, Alberto Puig rebondit et grâce au soutien de Carmello Ezpeleta, le patron de la Dorna, il se dit que sa science de la course et sa vision du sport auquel il a tout donné peut servir à des jeunes pilotes.
Il commence par chercher des jeunes prodiges dans le championnat d’Espagne, puis participe activement à l’éclosion de futures stars des GP dans la Movistar Cup : ainsi, il est le premier à détecter Toni Elias - qui remportera d’ailleurs ce championnat en 1999 avant de monter en GP 125 - et crée le team Movistar 125 Junior dans lequel vont se distinguer un certain... Casey Stoner, mais surtout... Dani Pedrosa !
Cette rencontre va être le point de départ d’une relation fructueuse qui a déjà abouti à trois titres mondiaux : un en 125 et deux d'affilée en 250 ! A la veille de la première manche MotoGP, en Espagne pour laquelle Dani "Asimo" Pedrosa est donné favori, l’Homme de fer s’est confié à la presse espagnole pour faire le point sur le début de saison en demi teinte de son protégé, sur ses méthodes, mais aussi sur la relève qu’il gère dans son team 125 Honda Repsol : le jeune anglais Bradley Smith et Esteve Rabat.
Le team manager se dit confiant pour la lutte au titre mondial en Moto GP, même si la machine du premier constructeur n’est pas celle que lui et son pilote attendaient : "j’ai entièrement confiance en Dani et nous pensons qu’avec une meilleure moto et une amélioration sur les pneumatiques, il sera où il doit être ! Nous n’avons actuellement pas la moto que nous voudrions avoir. Tout le monde sait cela et Honda aussi. Mais nous faisons confiance à Honda et Michelin. Nous savons qu’ils vont réagir et que nous obtiendrons ce dont nous avons besoin. En attendant, le team et moi faisons la seule chose que nous pouvons : essayer de tirer le meilleur de ce que nous avons".
Fidèle à ses valeurs depuis ses débuts en GP 250 en 1988 - travail acharné, sérieux, passion de la moto et ne jamais se chercher d’excuses, le team manager espagnol fonde sa méthode sur l'abnégation. Ne jamais renoncer, lutter jusqu’au bout et aborder la compétition comme une guerre : "la vie est un combat", s’exclame-t-il. "Et c’est encore plus vrai dans un sport aussi compétitif que la course moto. Si on ne passe pas chaque instant à penser à progresser, un autre le fera à votre place et vous battra !"
Un autre pilote issu du même programme, comme le jeune Bradley Smith (16 ans !), qui vient d’obtenir son premier podium en seulement deux saisons en mondial 125 ?
"Je pense que Bradley est un jeune homme très intelligent : vous lui dites quelque chose et il comprend tout de suite", explique Alberto Puig. "Il a suivi les bonnes étapes et je pense que s’il en est là, c'est grâce à son talent et à son analyse de la course".
"Nous sommes très heureux de ses bons résultats et nous en voulons évidemment encore plus", précise le team manager dingue de compétition, qui a la franchise d’avouer qu'il est parfois envieux de voir des pilotes comme Capirossi, Barros et Checa continuer à courir au même âge que lui...
A la question de savoir s’il aimerait piloter la Honda RCV212, notamment pour en déterminer les problèmes récurent de ce début de saison, le mentor de Pedrosa explique : "bien évidemment j'aimerais, mais je ne peux pas. Avec mon accident de 1995, mon pied gauche a beaucoup souffert. Pendant ma dernière saison, Honda m’avait fait une boîte de vitesse spéciale, avec passage du côté droit. Mais ils ne vont pas modifier celle de la RCV pour un essai de dix tours ! J’aimerais beaucoup examiner cette moto"...
Une déclaration qui sonne comme un regret venant de cet homme à part, qui s’estime pourtant heureux d’en être là aujourd’hui : "après être tombé à 275 km/h contre un mur et n’avoir qu’une jambe écrasée, vous devez vous sentir comme une personne privilégiée. Et c’est ce que je pense au plus profond de moi", conclut avec philosophie cet infatigable dénicheur de talents...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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